Le paradoxe du live scope

Un poisson pris au live-scope vaut-il moins qu’un poisson pris à la régulière ?
Et, en corollaire, un pêcheur qui prend du poisson à l’instinct, à l’expérience acquise au fil des années de pratique, ou tout simplement au flair, est-il meilleur que celui, qui, grâce à une aide électronique de pointe, inonde les réseaux sociaux et autres youtube de poissons trophées ?

Il n’y a qu’à écouter ou lire certains commentaires pour s’en rendre compte : « Oui, Machin prend plus de poissons que nous, mais si on lui enlève son sondeur, il vaut pas tripette … »
Ou encore, avec une moue dédaigneuse : «Pff, ah oui, son gros brochet, il l’a pris au live …»

Alors, jalousie de certains, ou réelles compétences pour d’autres à savoir utiliser cette contribution numérique ? Le tout sur fond de jugement à l’autel impitoyable d’internet, car c’est bien de cela qu’il s’agit : Prendre du poisson, plus que les autres, plus gros que celui des autres, et le faire savoir. Mais dans quel but ? Et avec quels moyens ?

Actuellement, il n’y a pas de sujet plus polarisant dans le monde de la pêche aux leurres que l’utilisation du sonar LiveScope.
Et à ce stade, il est insensé de nier son efficacité, car les pêcheurs qui en ont affiné l’utilisation ont laissé tous les autres sur le bord du chemin.

Tout d’abord, revenons un peu à ce procédé dit « Live-Scope, Active Target, MegaLive … » suivant les marques proposant cette ingénierie.

Pour simplifier le propos, je vais souvent utiliser le mot « live » ou « livescope » afin de désigner cette technologie, sans qu’il ne soit fait spécifiquement de lien avec Garmin.

Le système met en œuvre une sonde spécifique, composée de plusieurs émetteurs/récepteurs, qui établit un faisceau dont l’ouverture est d’environ 135° x 20° (données constructeur: en réalité, c’est beaucoup moins en utilisation, et 10° à 15° réellement exploitable semble plus sérieux, sauf à forcer sur la sensibilité qui finira par nuire à la visibilité …)

Un système sophistiqué, emprunté à l’imagerie médicale, permet un découpage rapide de la zone à couvrir, et offre une vision en quasi temps réel sur le mouvement des poissons situés dans le faisceau.
Mais attention : Ce n’est pas une caméra, et, pour exemple, il n’est pas possible de savoir, au moment où un poisson traverse le faisceau (positionné verticalement par ex.), si ce poisson se déplace de gauche à droite, ou inversement …

Il faut distinguer trois modes d’utilisation :

Tout d’abord, le mode horizontal : La sonde est positionnée « à plat », et le faisceau procure donc un champ de vision d’une largeur de 135°, pour 10° à 15° en profondeur.
Pour rappel, un angle de 10° à 10 mètres donne une largeur de 1,80 m.
Dans ce mode de fonctionnement, si vous voyez un poisson à 10 m, vous pourrez déterminer où il se situe horizontalement (à gauche, à droite, ou devant) dans la largeur de 135°, mais il vous sera impossible de le situer dans la hauteur de la colonne d’eau. Il est quelque part dans la hauteur du faisceau, c’est à dire dans les 1,80m.

Il faut imaginer que votre vue à l’écran pourrait s’apparenter à une vision de l’eau prise par le dessus. Compliqué de déterminer à quelle hauteur il faut faire passer son leurre …
Inutile de dire que si vous pêchez dans 8 m de profondeur, il vous faudra choisir ou diriger cette hauteur de faisceau, qui ne couvrira qu’une faible partie de la hauteur de colonne d’eau.
C’est un mode de fonctionnement que l’on pourrait réserver à la pêche en faible profondeur. Mais pas que.
Pour ma part, je ne connais personne qui utilise ce mode fonctionnement, du moins d’une manière exclusive.

Ensuite, le mode vertical, ou down : La sonde est positionnée de manière à ce que le faisceau pointe vers le bas. L’angle de 135° est positionné plus ou moins parallèle à la direction de déplacement du bateau.
Ce fonctionnement est très pratique pour la pêche en verticale pure. En effet, il améliore grandement la vision et le positionnement de son leurre, et permet de voir légèrement vers l’avant et l’arrière du bateau.

Cette pêche ne diffère pas vraiment de celle avec un sondeur traditionnel : L’œil rivé sur l’écran, on suit le fond, avec un lent déplacement du bateau. C’est une réelle amélioration par rapport au sondeur traditionnel pour ce mode de pêche, et on a une meilleure vision du poisson lorsqu’il arrive sur le leurre.

Pour finir, le mode Forward facing sonar. Le plus utilisé. Le plus décrié aussi.
La sonde est montée verticalement, sur un support qui permet d’orienter la direction du faisceau, soit de manière manuelle, soit électriquement (avec un système de commande par pédalier), et également directement sur l’arbre du moteur avant. Dans ce cas de figure, la sonde suit la direction du moteur.

80 % des tutos, démos, vidéos, etc. que vous allez trouver sur le net vous montrent ce mode de fonctionnement.
Cette méthode de fonctionnement « découpe » une tranche verticale dans l’eau, et vous avez un retour de vision comme si l’on regardait cette tranche par le côté.

En scrutant de gauche à droite, on arrive rapidement à englober une large zone, que ce soit en profondeur (grâce au 135° d’ouverture verticale), ou en largeur, grâce à ce balayage.
Vous remarquerez qu’il y a toujours un indicateur de direction sur le support de sonde (petite flèche par ex), afin de bien matérialiser la direction du faisceau.
Si vous réglez votre vision vers l’avant pour une portée de 20 m, vous pouvez couvrir en quelques secondes quasiment 600 m2 de surface d’eau, et sur toute la hauteur de colonne d’eau.

C’est imparable en pêche dite « pélagique », c’est à dire si l’on cherche à localiser un poisson suspendu dans la colonne d’eau au milieu de nulle part, et qui serait quasiment impossible à essayer de leurrer tant le volume d’eau à explorer est immense.

Après avoir passé en revue la partie technique de cette technologie, intéressons nous à son utilisation, aux résultats, et à leurs conséquences.

Tout d’abord, je tiens à préciser que je possède un sondeur Lowrance Active Target, et que, bien que n’étant pas hyper fan de la façon de pêcher efficacement avec ce type de sondeur, je m’en sert néanmoins de temps en temps.
En effet, j’apprécie grandement la pêche partagée à plusieurs sur le bateau, et l’utilisation d’un sondeur live scope ne permet réellement qu’à un seul pêcheur de pouvoir bénéficier de la vision en temps réel.
Si vous êtes à deux sur le bateau, il faudra pratiquer à tour de rôle. Sinon, il y en a un qui pêchera complètement dans le vide, au hasard, surtout lorsque le bateau est au milieu de nulle part, dans 10 m de profondeur … Dans ma vision de la pêche, qui pour moi est un loisir sympathique, ce n’est pas très cool pour le coéquipier.

La reconnaissance du pêcheur (et de son égo …)

Indépendamment du seul fait de prendre régulièrement du poisson (en nombre et/ou en taille), un bon pêcheur était jusqu’à présent bien souvent reconnu pour ses qualités et talents acquis, à savoir sa connaissance du poisson recherché et de ses particularités et tenues suivant les saisons, son sens de l’eau, son analyse contextuelle, etc …
Viendra également le choix du leurre, choisi avec soin et circonspection parmi la débauche de modèles, contenus en pleines boites embarquées à bord …

D’une manière assez traditionnelle, le pêcheur, bien qu’aidé par un sondeur 2D, un GPS, scrute les coins où peuvent se tenir les poissons, aidé en cela par sa connaissance des lieux, son expérience, et commence à bombarder le secteur.
Il faut affiner la recherche, tenter plusieurs types de leurres, des couleurs différentes.
On varie les profondeurs, on cherche les hauts fonds, les ruptures de pente, et on essaie de trouver le pattern du moment qui va peut être déclencher la prise d’un poisson.

Mais avec le live scope, tout change … Il n’y qu’à regarder sur Youtube.

Le gars sort de la mise à l’eau, déploie son (ou ses) sonar(s), et commence à naviguer en zigzag, en couvrant le plus de terrain possible, sans se soucier le moins du monde du relief sous marin, ni cibler un endroit en particulier, le nez rivé sur ses écrans, jusqu’à localiser un (ou des) poisson(s).
Il ne reste plus qu’à prendre la canne avec un leurre plombé en adéquation avec la profondeur où se tient le poisson repéré, et de tenter de lui faire passer sous le museau son appât. 3 à 4 lancers, pas plus, suffiront (on non) à décider le carnassier.

La description peut sembler un peu caricaturale, mais elle est factuelle.
Pour les pêcheurs aficionados de cette façon de pêcher, on est passé complètement à autre chose.

J’ai une connaissance dont le seul but de sa sortie de pêche est de prendre un gros poisson. Prendre des poissons petits ou moyens, même plusieurs sur la même sortie, ne l’intéresse pas.
Et il va tourner et tournicoter pendant des heures, à la recherche d’un gros spécimen qui pourra apparaître sur son écran, pour tenter de le leurrer.
Dans les faits, sur une demi-journée de pêche, il ne lancera parfois son leurre qu’une dizaine de fois tout au plus.

Dans les concours de pêche, tout change également.

Si l’on prend les États-Unis pour exemple, où la pêche est un sport business comme un autre, il est acquis qu’une compétition de pêche se gagne désormais au live scope.
Cela a engendré de nombreuses réactions.
En effet, dans le délire du toujours plus, Les « pros » se sont alors équipés avec une débauche de matériel électronique, digne de l’équipement d’un chalutier russe sous couverture naviguant au larges des côtes américaines.

Un vrai tableau de bord d’avion de chasse, Avec parfois 3 à 4 écrans, 3 sondes (ou plus), dédiées aux différents angles de vue, motorisées, fixes, en éventail …

Et pour d’autres, le travail en équipe sera poussé à son paroxysme, en exploitant au maximum les possibilités de l’électronique.

Revenons en France :
Lors de la dernière Mercury cup, à Vassivière, la sympathique mais néanmoins très aguerrie équipe qui a remporté le concours, au nez et à la barbe de tous les cadors en présence, a mis en œuvre une stratégie que peu avaient vu venir.
Seul un de deux équipiers a réellement pêché, c’est à dire avec une canne à la main, en étant dirigé dans son action de pêche par les indications fournies par son binôme, totalement dévolu à l’interprétation et à la lecture de ses écrans, et qui, lui n’a pas touché une canne de tout le concours.

Il n’y avait qu’à voir la mine un peu décontenancée de certains membres du jury à l’annonce des résultats de ce concours pour se rendre compte que, et bien merde, on n’avait pas vraiment imaginé que cela pouvait se passer de cette façon.
Le but de la participation à un concours de pêche, c’est de gagner. Peu importe la manière, la fin justifie les moyens mis en œuvre, du moment que l’on respecte le règlement.
Rien n’empêche dans le règlement de ce concours de pratiquer de la sorte, et il faut reconnaître à cette équipe d’avoir gagné loyalement et sans tricher.

Alors, la pêche au live scope est-elle le nouvel Eldorado infaillible de l’anti brecouille ? Pas si sûr, (et pourtant) …

La pêche sans utiliser de livescope permet encore et toujours de prendre du poisson.
Pour preuve, bien que le concours de pêche au brochet de Madine 2024 aie été largement gagné grâce à cette technique, l’édition 2025, elle, a été pourtant bien remportée par une équipe qui a pêché les herbiers, dans moins de 2 m d’eau, et sans live scope …

Mais il y a des cas de figure, où clairement, ce sondeur peut tout changer quant au résultat de la sortie de pêche.

Pas plus tard que la semaine dernière, nous sommes allés traîner au lac du Der. A noter que mon livescope est actuellement en panne.

Il est clair que historiquement, le mois de juin, ce n’est pas la meilleure période pour pêcher au Der. Le lac est haut, les poissons dispersés, et malgré la nombreuse activité repérée au sondeur (traditionnel), il est toujours compliqué de tirer son épingle du jeu.
Une belle journée ensoleillée, pas de vent, de quoi passer un beau moment. Mais côté pêche, nous n’avons lamentablement, à 4 pêcheurs et 2 embarcations, comptabilisé que 3 touches et un petit brochet pour toute la journée.
Alors que l’ami Fred, grâce à l’aide de son live, avait déjà 7 poissons au compteur à midi. Les brochets se tenaient entre 7 m et 10 m, au milieu de nulle part, et le plus souvent plaqués au fond. Il n’était pas simple de les repérer, et les suivis, impossibles à détecter sans un sondeur en temps réel, ont guidé Fred dans ses choix, et l’imagerie lui a permis de mieux faire suivre son leurre au ras du fond sans s’accrocher dans les petits herbiers qui tapissent les dessous du lac.

Autre scénario : Il est assez facile de repérer, à la belle saison, les bancs de poissons en pleine eau.
Avec le live, il est tout aussi facile de déterminer si ce sont des perches. Il suffit pour cela de lancer un leurre, et de visualiser en temps réel la réaction des poissons. Si ça suit et que ça réagit, c’est tout bon.
Au contraire, si le banc s’éclate et s’éparpille devant le leurre, c’est certainement du blanc.

 

Quand le business (et les limites du sponsoring) s’en mêlent …

Une chose est claire : Les sponsors sont rares, que ce soit pour un pêcheur, un compétiteur, un influenceur sur Youtube.
Et parmi ces sponsors figurent bien sûr, en tête de gondole, toutes les marques de leurre.
Là où cela commence à être compliqué à gérer, c’est que la pêche au Live-Scope ne nécessite bien souvent que quelques leurres souples de type finess montés sur des têtes plombées adaptées à la profondeur ou évolue le poisson repéré sur l’écran.

Fini la nécessité d’avoir à bord une panoplie de tout ce qui se fait en terme de diversité de leurres. En effet, a-t-on encore besoin de spinnerbaits, de crancks, cuillères, lames, topwaters, swimbaits, de plombs palette, etc … Lorsque la technique de pêche consiste à présenter le plus précisément possible un leurre souple sous le nez d’un poisson matérialisé sur un écran ?

On peut même pousser le bouchon un peu plus loin, et se demander si tous les articles, vidéos, etc. qui ont été publiés jusqu’à présent sur, par ex., la couleur, la taille, et la forme des leurres, etc. sont encore pertinents à l’heure du livescope ?

Alors, aussi, comment assumer le fait de devoir démontrer que c’est le nouveau leurre (dont il faut faire la promotion sur internet) qui a pris ce beau poisson, alors qu’en réalité, c’est le live scope qui a été déterminant ?

Et comme le précise si bien Rémy Seigler (que je me permets de citer) dans l’émission de Fishing club consacré à cette technique de pêche, il y a quand même de trop nombreux pêcheurs qui « oublient » de préciser que le poisson trophée du jour a été pris grâce au live, et pas seulement parce qu’ils utilisent le dernier leurre proposé par leur principal sponsor.

Bon, il faut un peu relativiser. Il est est vrai aussi que ne date pas d’aujourd’hui le fait d’accrocher bien en vue un leurre à la gueule du poisson au moment de prendre la photo qui sera publiée, ou de se voir filmé en train de treuiller un poisson moribond qui avait été préalablement capturé la veille et maintenu en captivité uniquement dans ce seul but …

Parallèlement, les entreprises liées à la pêche, voyant le vent tourner, se sont empressées de lancer de nouveaux produits, spécialement conçus pour la pêche au livescope:

Des leurres, des tresses (si si!!), et même des cannes soit disant spécialement adaptées !!! (on n’est plus à une ineptie près …).

Faut il réglementer l’usage du sondeur livescope  ?

Épineuse question, vaste sujet … Le tout au prisme de la vision de chaque protagoniste.

D’un point de vue compétition, puisqu’elles financent essentiellement le sport, les entreprises, telles que Garmin, Lowrance, Humminbird, ont une influence considérable, notamment pour décider si les sonars live doivent être interdits sur les circuits de compétition.
Et pour les organisateurs, il es
t ardu de naviguer entre le fait de risquer de perdre un gros financement, et le fait de rendre la compétition la plus juste et équitable possible entre les participants. En effet, dans un concours, on est censé valoriser le pêcheur, et pas la débauche de matériel électronique que tout à chacun ne peut s’offrir.

Si l’on se réfère (encore une fois) aux États-Unis, où la compétition de pêche génère beaucoup d’argent, les positions sont très contrastées, et les arguments avancés pour ou contre le live ne sont pas forcément là où l’on pensait.
Certains circuits et états l’ont purement interdit en compétition, d’autres en limite l’usage (genre pas tous les jours), ou restreignent le nombre et la taille des écrans. Le tout avec le fait que ces compétions sont très suivies en vidéo, et que la diffusion en direct d’un gars qui passe sa journée à regarder un écran en lançant de temps en temps son leurre a fait perdre beaucoup d’attrait au format.


Qui dit perte de spectateurs dit perte de revenus publicitaires
et dévalorisation des droits de diffusion.
Où est la pêche et le pêcheur dans tout çà ? Business is business, et l’équilibre n’est pas simple à trouver.
Ce sera aux instances organisatrices de concours et compétitions de trouver la bonne solution.

Concernant la pêche de loisir, pratiquée par tout à chacun, cela me semble compliqué d’interdire le live.
Bien que l’argument, parfaitement recevable, avancé par certains concernant le fait que les prises records se succèdent comme jamais dans certains plan d’eau, au point de susciter la crainte d’une diminution des stocks, il n’y aura pas, comme d’habitude, de moyens supplémentaires pour financer la surveillance (qui est déjà quasi inexistante …).
Qui et comment pour vérifier que le sondeur, en vente libre, n’est pas utilisé comme live en action de pêche? Cela sent l’embrouille à plein nez lors d’un contrôle, et personne ne voudra se lancer la dedans. Ou alors à revenir en arrière, et interdire tout simplement tous les sondeurs, quelles que soient leurs technologies.

De plus, à l’heure où se développe toute une industrie autour des guides de pêche, peut-on remettre en question leur activité, dans la mesure où cet outil très puissant leur permet notamment de cibler avec beaucoup plus d’efficacité les poissons trophées recherchés par leurs clients.

Comme le précise l’un d’entre eux :
« Les clients me payent pour leur faire prendre du poisson, et il faut qu’ils prennent du poisson.
Avec ce matériel, je suis pratiquement sûr de pouvoir remplir mon contrat chaque jour, et je ne saurais plus m’en passer dans le cadre de mon activité de guidage»

Alors, comment se situer par rapport à l’utilisation du livescope ?

Après la clôture de l’ICAST 2025, et au vu des nouveautés conçues pour les livescope cette année, une chose est sûre : le sonar live est officiellement là pour durer.

Face à cette technologie, de nombreux détracteurs se manifestent, avec toute sortes d’arguments plus ou moins légitimes.

  • C’est pas juste, ils ont un live qui coûte une blinde, c’est de la pêche pour riches …
    L’argument financier, avancé par certains, est un faux prétexte. On trouve maintenant des solutions, certes très légèrement moins performantes que les systèmes premium, mais qui pour un tarif tout à fait abordable, permettent de pratiquer dans de très bonnes conditions.
    Il faut juste avoir envie de s’en servir, et de pêcher d’une manière différente.
  • C’est de la triche.
    Et ils en prennent plus que nous. De toute façon, ils les prennent au live, c’est pas pareil, c’est pas du jeu …

Là, clairement, on touche l’égo du pêcheur, qui comme on le sait, est particulièrement susceptible.

On a clairement l’impression de voir ressurgir de vieux débats, avec des anciens qui persistent à vouloir interdire la pêche aux leurres, sous prétexte qu’ils vont nous piquer tous les poissons.

Pour mémoire, rappelez vous les débuts de la pêche du sandre en verticale, technique où le sondeur est quasiment indispensable à la pratique de cette pêche.
A l’époque, ça a grincé des dents, surtout lorsqu’il y a fallu modifier la législation française qui interdisait l’utilisation de ce type de matériel, afin de pouvoir accueillir les équipes étrangères lors d’un concours international organisé en France, et resté depuis dans les mémoires.

On a pu voir apparaître toutes sortes de controverses, à savoir que c’était de la traîne déguisée, que le sondeur c’est de la triche, etc.
Et pourtant, à cette heure, plus personne ne dénigre ce mode de pêche, en raillant le fait qu’un poisson a été pris à la verticale plutôt qu’à une autre technique.

Néanmoins, parmi les arguments les plus valables pour interdire ou limiter l’utilisation du live, il faut quand même prendre en compte les incidences potentielles de l’augmentation de cette pratique sur les ressources piscicoles.
Certains opposants au LiveScope suggèrent qu’il pourrait entraîner une surpêche ou d’autres dommages environnementaux, en entraînant des taux de capture excessifs dans certaines zones. De nombreux pêcheurs craignent qu’elle ne porte atteinte aux compétences traditionnelles et au plaisir de la pêche.
On peut supposer que des études vont être menées par nos instances concernant ce dossier, mais pour l’instant, on nage en pleines suppositions.

Pour conclure :

Ce mode de pêche colle malheureusement trop bien à notre monde actuel, où il n’y a plus de patience pour quoi que soit : Il faut tout (et à profusion), et tout de suite.
Le livescope, qui permet également de diminuer le taux d’échec à la pêche, est parfaitement calibré pour cela.
Si cela peut éventuellement amener de nouveaux pêcheurs au bord de l’eau, pourquoi pas, mais ce n’est pas ma façon de voir les choses.

A mon humble avis, la pêche avec un sondeur live ne peut pas être considérée que sous le seul fait d’une manière différente de pêcher, comme à la verticale, au vif, à la mouche, etc …

Cette technologie apporte un vrai plus, mais à condition d’accepter de vouloir changer radicalement sa façon de pêcher, ce qui n’est pas forcément simple pour tout le monde.

Il faudra peut être accepter dorénavant que certains prendront plus de poissons que nous grâce à cette technologie, et que le tableau de chasse sur Insta ou FaceBook n’est peut être pas le plus important face au plaisir de passer une belle journée sur l’eau, à partager une bonne bouteille à midi avec les amis, et si la chance nous sourit, à leurrer un beau poisson qui laissera un sympathique souvenir.

Et les constructeurs prévoient déjà des améliorations importantes, ce qui ne va sûrement pas aller dans le sens de la limitation.
J’imagine bien de voir arriver sur le marché un système motorisé et automatique de la sonde.
La sonde sera verrouillée, via l’écran tactile, sur le poisson repéré, et le dispositif maintiendra ce poisson dans le faisceau sans avoir à manœuvrer une pédale ou un levier pour compenser une dérive du bateau ou un déplacement du poisson …

AB

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