Imperméabilisant DIY pour vêtements

J’ai testé l’imperméabilisation de vêtements à l’aide de silicone et de white-spirit.

J’utilise depuis de nombreuses années une veste parka militaire dite « ensemble intempéries », pour mes sorties sous la pluie.

Il en existe différents modèles, suivant les fabricants et les années de mise en circulation.
Celle que je possède est relativement confortable, avec une toile très souple comparé au parka de ma compagne (le fabricant est différent).

Achetée il y a quinze ans pour une trentaine d’euros dans une brocante de village à un militaire tentant d’arrondir ses fins de mois en revendant ses surplus, elle est composée d’un tissu tri-laminé, improprement appelé « gore-tex » par certains vendeurs peu scrupuleux.
Cette parka m’a toujours donné entière satisfaction lors de mauvaises conditions climatiques, même sous les plus violentes averses.
Elle possède, en outre, des ouvertures à fermetures éclair sous les bras, qui permettent une bonne évacuation de la chaleur si le besoin s’en fait sentir.

Mais après de nombreuses années de bons et loyaux services, l’étanchéité a commencé à faire défaut, au point qu’elle ne tenait même plus une petite pluie d’été.

Cette veste n’étant pas abîmée, et très peu usagée, je me suis mis en quête d’un ré-imperméabilisant, afin d’essayer de lui redonner une seconde vie.

J’ai donc acheté un flacon d’un produit d’une marque reconnue sur le marché de l’entretien des tissus outdoor, et procédé à la mise en œuvre, c’est à dire en machine à laver, tout en suivant scrupuleusement le mode d’emploi.

Force est de constater que le résultat, après le traitement, n’a pas été à la hauteur de mes espérances.
Bien qu’ayant fait quelques essais à la maison avec de l’eau (j’étais resté dubitatif sur le fait que le tissu ne semblait pas avoir retrouvé toutes ses facultés déperlantes), j’avais néanmoins pris cette veste avec moi en Espagne lors de notre dernier séjour de pêche.

Après quelques minutes sous une forte averse ibérique, le tissu s’est rapidement imbibé d’eau, et je ne suis pas resté au sec bien longtemps.
Heureusement que le climat espagnol s’est rapidement remis au beau temps, sinon ma veste aurait pu me gâcher le séjour.

Une veste dite imperméable qui ne tient pas une petite averse, ce n’est pas vraiment utile.
Aussi, avant de me mettre en quête d’un ensemble de remplacement, je me suis demandé s’il ne valait pas le coup de tenter une solution de dernière chance.
Foutu pour foutu, je ne prends pas un grand risque.

Internet regorge d’astuces et de combines en tout genre, et il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver une solution qui semble donner satisfaction à la plupart des gens qui en font l’usage.

Cette solution consiste à enduire le vêtement avec un mélange de white-spirit et de silicone, qui, en imbibant le textile, va le rendre hydrophobe, et assurer ainsi une très bonne imperméabilisation.

Nul doute que la parka va certainement perdre le côté « respirant » de la membrane textile avec ce traitement, mais, l’important pour moi, c’est qu’elle soit étanche à la pluie. Tant pis pour la transpiration. De toute façon, je ne me sers pas de cette veste pour faire des trails en montagne.

Pour réaliser le mélange, vous avez besoin de white-spirit désaromatisé (c’est mieux pour l’odeur), d’une cartouche de silicone transparent, d’une bouteille en plastique avec son bouchon, et de quoi faire un agitateur mécanique (ici, deux écrous).

Du silicone acétique de base, sans additifs ni autres trucs anti-fongique (en un mot, le moins cher). Une fois polymérisé, il est non toxique (utilisation en aquariums). C’est important pour un tissu imprégné qui va être potentiellement en contact avec la peau.

L’enduction de la veste a nécessité un peu moins d’un demi-litre de white-spirit, dans lequel on a ajouté le silicone. Il faut secouer vigoureusement la bouteille durant plusieurs minutes afin d’obtenir un mélange bien homogène, et ajuster le dosage pour obtenir un mélange ni trop liquide ni trop épais. Il faut imaginer la consistance d’une peinture un peu épaisse comme base de travail. Attention également à ne pas remplir la bouteille avec trop de mélange, afin de conserver une bonne dynamique d’agitation, qui, je le rappelle, doit être très énergique.

Armé d’une paire de gant et d’un pinceau, et on peut commencer à badigeonner abondamment la veste.

Bien imprégner le tissu, et étaler le mélange régulièrement afin de ne pas laisser de surépaisseur.

Séchage au soleil, afin de bien faire évaporer rapidement le white-spirit. Le silicone va, quant à lui, finir de polymériser totalement en deux à trois jours.

Résultat après trois jours de séchage.
Le tissu est « soyeux » au toucher, et malgré tout le soin apporté lors de l’enduction, on peut remarquer par endroits quelques traces blanchâtres en surface. Je note également que la couleur semble un peu plus foncée qu’à l’origine (subjectivement).
Au niveau odeur, on peut retenir un vague relent d’hydrocarbure mâtiné d’acide acétique. Cette odeur a pratiquement disparu en quelques jours.

Quelques traces de silicone accumulé dans les coutures

Rien de bien grave, cette veste n’est pas destinée à faire un concours de beauté.

Direction le jardin, et test abondant au jet d’eau. Je suis bluffé du résultat, c’est aussi efficace qu’une toile cirée.

Mieux qu’une bâche étanche.

On observe parfaitement le phénomène d’hydrophobie sur le textile imprégné, avec un effet déperlant très efficace.

Au vu des résultats sur la parka, je suis allé rechercher au fond de mon armoire mon ancienne salopette marine, qui, elle aussi, avait perdu une grande partie de ses facultés imperméables.

Après avoir allongé dans la bouteille le restant du mélange, j’ai abondamment enduit le pantalon.

Malheureusement, j’ai commis ici deux erreurs :

D’une part, je pense que le mélange était cette fois-ci un peu trop épais.
De plus, la température était très basse (au alentours de 2°), ce qui, me semble-t-il, a ralenti l’évaporation du white-spirit, et certainement perturbé la polymérisation du silicone.

Résultat : On peut remarquer que les traces blanchâtres sont plus nombreuses, et plus marquées.
De plus, la sensation du tissus au toucher semble un peu plus grasse (mais toutefois sans être ni poisseuse, ni peluchante), comme si le silicone avait formé un léger film en surface (certainement du au fait que le mélange était un peu trop épais, donc couche trop épaisse sur le tissu).

Mais cela ne semble pas avoir altéré l’efficacité du procédé. L’effet déperlant est impressionnant, l’eau coule sans imprégner la toile. Cette salopette est prête également à reprendre du service sur le bateau.

En conclusion, pour la modique somme de 5.00 euros, quelques tâtonnements et environ une heure de travail, j’ai réhabilité et donné une seconde jeunesse à mon ensemble intempéries, avec un résultat qui, je l’espère, durera bien quelques années. Jusqu’au prochain traitement.

AB

 


7 réflexions au sujet de “Imperméabilisant DIY pour vêtements”

  1. Salut axel, je vais essayer ton astuce, j’ai déjà essayé d’imperméabiliser des vestes avec des produits vendus dans le commerce, ça marche, mais au bout de deux ou trois averses ,il faut remettre du produit; en l’occurrence assez cher à l’achat et au bout de deux fois le spray est vide! J’espère que ça ne degage pas la même odeur que les vestes huilées que j’utilisait à la chasse à une époque; c’est un coup à pêcher seul à dix mètres des autres pêcheurs! ☺ . ….

  2. un super tuyau, ce bricolage, j’ai quelques salopettes de pêche au coup a reprendre et puis ça fonctionne peut-être aussi sur les micros trous des waders néopréne ?

    • Bonjour Yvan,
      Le néoprène pourquoi pas ? Mais je n’ai aucune idée du résultat final.
      A essayer sur une vielle cuissarde pour voir …
      Axel

      • Bonsoir. Pour les waders, j ai vu un pêcheur qui retourne le sien dès qu il prend un peu l eau et étale du silicone sur l intérieur. Bien laissé sécher, ça fonctionne et il reste souple. Votre idée me semble très efficace. Merci.

  3. En 1934 Henri Mignet,dans son livre : Le sport de l’air ,décrit comment il a rendu étanche une toile de tente en l’enduisant d’un mélange d’essence et de parafine.86 ans plus tard,tu as » modernisé  » la recette….

    • Bonjour Serge,
      En aucun je ne puis m’attribuer quoi que ce soit dans le fait d’inventer ou de moderniser un procédé dont on peut trouver assez facilement la recette.
      Le but de cet article étant simplement de faire partager mes conclusions comme suite aux différents essais effectués, et de valider le fait que cette solution est pertinente pour la remise en état fonctionnel d’un vêtement imperméable.
      Axel

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