Culture pêche : le Larousse de la pêche version 1980

De temps en temps je me plante devant ma petite collection de livres et entre les Stephen King, les ouvrages historiques, les bouquins sur les insectes, les oiseaux, les plantes, les cailloux…..Il y a mes quelques vieux bouquins de pêche et parmi ceux ci le Larousse de la Pêche de 1979 écrit sous la direction de Jérome Nadaud, tous mes souvenirs de gamins sont dans cet ouvrage que l’on trouve quelquefois sur les brocantes.

Vous l’avez peut être déjà vu, sa couverture est inimitable, un pêcheur dans l’eau en waders caoutchouc prenant une truite au lancer léger. Une couverture à la dominante verte ou le titre « la pêche » écrit en jaune  orne le coin supérieur  gauche de l’ouvrage.

Je ne ferai pas la critique de ce bouquin qui est resté longtemps ma bible de pêcheur mais il a pris de l’âge, 1979 ce n’est pas tout jeune, je n’avais alors que 12 ans. Je me rappelle ce gros livre trônant au centre de la vitrine de la  librairie Lucotte implantée grande rue Chauchien à Autun. Sa couverture me fascinait, m’hypnotisait. Pour un gamin de ces années là, le pêcheur en couverture représentait le top du pêcheur sportif, waders, gilet, musette en osier, lancer léger équipé d’un Mitchell 300…

J’ai réussi à me faire offrir ce bouquin par mes parents, qui ont considéré qu’un livre, même sur la pêche me serait plus profitable qu’un jouet. Ils ont eu du flair !

Au sommaire de ce pavé de 384 pages on retrouve :

  • Un soupçon d’histoire naturelle par G. Perche
  • Ecologie et aménagement par P. Vivier
  • L’emploi de l’electricité dans l’aménagement des pêches par P. Lamarque
  • Pêche à toutes les lignes par J. Nadaud
  • La pêche en eau douce par J. Nivers, H. Limouzin, R. Porché et J. Nadaud
  • Les crustacés d’eau douce par G. Perche
  • Pêche à pied au bord de la mer par J. Nadaud
  • Pêche de plaisance en eau salée par J. Nadaud
  • La pêche en mer des poissons de grand sport ou big game fishing par M. Monet-Raisin

L’ouvrage se termine par une partie réglementation et quelques conseils culinaires.

Évidemment, la partie que j’ai lu, relu et rerelu, étant gamin puis encore plus tard est la pêche en eau douce par les auteurs halieutiques de talent de l’époque qu’étaient Nadaud, Limouzin et Nivers dont je me rappelle les noms, mes plus plates excuses aux autres.

L’ouvrage démarre par une présentation de la physiologie des poissons, une description des plantes et des petites bébêtes qui peuplent nos eaux.

Le chapitre écologie et aménagement puis celui sur l’électricité était plus destiné aux gestionnaires, très complet, il détaille tout ce qui se pratiquait sur l’élevage et la réintroduction des poissons.

Le chapitre pêche à toutes les lignes nous décrit cannes, moulinets, montages, et accessoires. A la page 73 on découvre même le premier prototype de moulinet à tambour fixe du vicomte Henry de France.

image tirée de l'ouvrage présenté

 

Le chapitre pêche en eau douce nous présente les différents poissons et leurs méthodes de pêche dont le brochet. La pêche au vif et ses différents montages y est détaillée sur 6 pages…Celle au manié sur presque 3 pages (c’était la plus technique pour l’époque). Celle au leurre sur 4 pages et demi. Pas un mot sur les leurres souples,  seules les cuillers et les Rapalas sont mentionnés.

Le chapitre pêche du brochet compte 22 pages alors que celui sur la carpe n’en compte que 10, pas de bouillettes, de détecteurs, de biwis, de débrayables…Quant au bar dans le chapitre pêche en mer, ce ne sont que six pages qui lui sont consacrées…Imaginez un ouvrage actuel et la place qu’auraient ces poissons en terme de nombre de pages.

Un ouvrage très riche, très intéressant même si les techniques sont un peu dépassées, on y retrouve le sentiment de liberté qui anime le pêcheur et voir toutes ces vieilles cannes sur des piquets en bois me rappelle une époque révolue qui n’était pas si mal que ça.

Image tirée de l'ouvrage présenté

 

Rien bien évidemment sur la pêche en barque, le float tube, les sondeurs qui n’existaient pas, les moteurs électriques non plus. Pas un mot sur les moulinets et cannes casting, les stickbaits, les lipless, les spinnerbaits, les anneaux titanium, le fluorocarbone, le drop shot, ni même la tirette.

Sur les illustrations, les pêcheurs avaient de vraies « gueules », clop au coin du bec, casquette ou béret. Pas de chemise bariolée de compétiteurs mais de simples pêcheurs heureux de prendre du poisson.  Certes ça ne fait pas djeune et tendance mais plutôt vrai et vécu.

Si vous trouvez ce Larousse de la pêche, achetez le et lisez le, vous y verrez que les vieilles méthodes presque oubliées pourraient en inspirer de nouvelles.

Gardez la pêche.

 

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