Le héron n’est pas un fléau comme l’est le cormoran mais sur certains étangs il est responsable d’une consommation de poissons que l’on ne soupçonne pas car personne ne l’a quantifiée.
Bien évidemment mon propos va encore choquer les gens aux idées préconçues, machouillées et prédigérées par la bien pensence écolo bobo, pourtant il ne fait que refléter l’avis de nombre de pêcheurs et de gestionnaires de plan d’eau.
Démarrons par une anecdote, un ami creuse un bassin de 5m par 2m dans son terrain et y déverse quelques poissons rouges. Un jour, il voit arriver un héron qui se pose au bord du bassin, qu’il est beau se dit il ! Le lendemain le héron revient, puis encore le troisième jour, il est toujours beau pour mon copain. Le samedi, ce copain part voir ses poissons au bout du terrain et surprise, il n’en reste plus aucun, son épouse lui apprend qu’elle a vu le héron en pêcher..Et là mon copain est devenu héronophobe car ces poissons rouges, en fait des carpettes koï, lui avaient coûté une belle somme.
Je précise que l’ étang le plus proche était à deux kilomètres à vol d’oiseau….
Idem pour une autre connaissance qui avait décidé de mettre un dizaine de truites arc en ciel dans un bief de moulin peu profond au pied de leur maison. Le héron est arrivé et les truites on mystérieusement disparu.
On rétorquera que le héron à le droit de vivre, oui certes mais les poissons aussi si on raisonne de la même façon. L’ élément à prendre en compte est le préjudice subit par l’homme. Si le héron boulotte 50 gardons sur un étang de 2 hectares, ce n’est pas grave, mais dans les exemples cités, ça l’est plus.
Peut on accepter un préjudice d’un héron alors que la loi permet justement de contrer les préjudices dus aux corbeaux, aux pigeons par exemple ? Ces oiseaux sont ils inférieurs aux hérons dans l’échelle sociale aviaire?
Le héron ne mange pas que des poissons, il est courant de le voir dans les prés à muloter, il se nourrit alors de souris, de campagnols, taupes….mais aussi de grenouilles, de crapauds, de salamandres, de tritons, d’orvets, d’insecte divers , de vers, etc etc.. Si le voir manger des souris satisfait tout le monde, le voir manger des grenouilles est plus gênant. Dans mon étang familial, les premières années avaient vu s’installer une belle population de grenouilles qui faisaient notre délice une fois par an, puis les hérons sont arrivés et dorénavant il reste si peu de grenouilles que nous ne les pêchons plus pour ne pas les décimer.
Lorsque j’ai passé mon permis de chasse il y a maintenant 31 ans, le héron était déjà protégé et l’on n’en voyait pas beaucoup. Il fallait aller auprès des étangs interdits à la pêche ou difficiles d’ accès pour avoir la chance d’en apercevoir un. Désormais on en voit partout, dans la moindre mare à abreuver les vaches jusque dans les ruisseaux à truites en plein cœur des bois.
Ce dernier point fait s’élever les LPOistes qui me traitent de menteur, pourtant j’en ai vu,et je ne suis pas le seul, dans les sources de l’Yonne se régaler de truitelles dans des endroits recouverts de végétation où l’on ne se serait jamais attendu à voir un héron.
L’étang d’un ami, situé à un petit kilomètre de chez moi, voit désormais en moyenne trois ou quatre héron et deux aigrettes par jour. Imaginons seulement qu’ils mangent 100 g de poisson chacun, soit 600g par jour, soit 18 kilos par mois et donc 216 kilos par an…..Un préjudice à prendre en compte chez les pisciculteurs qui vivent de leur production de poissons mais pas que chez eux, les privés eux aussi ne sont pas là pour nourrir la faune sauvage. Lorsque les sangliers où les cerfs causent du préjudice aux exploitants, ils sont indemnisés, mais je n’ai jamais vu un propriétaire d’un étang de 3 hectares être dédommagé des dégâts dus aux hérons.
Une régulation coordonnée via des quotas de tir ne mettrait pas la population de hérons ou d’aigrettes en danger mais permettrait de rétablir un équilibre ou l’homme est dans la balance, contrairement aux thèses des escrologistes qui parlent toujours d’équilibre naturel mais oublient qu’ils en font partie intégrante.
Il reste encore beaucoup de lacs classés en réserve où la pêche est interdite, j’en ai l’exemple flagrant dans mon secteur. Les hérons y pullulent et finissent par aller voir ailleurs s’il y a à manger, c’est naturel.
Est ce immoral ou abject de se dire qu’on pourrait réguler cette espèce en pleine expansion, qui crée du préjudice à l’activité humaine ? On le fait bien pour tant d’autres espèces !
Gardez la pêche.
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