La pêche au vif en barque ou en bateau n’est pas l’apanage du vingtième siècle, elle se pratique encore beaucoup à notre époque et bien qu’elle fasse hurler certains rigoristes du nokill elle est tout autant respectable que n’importe quel autre mode de pêche.
Il y a longtemps que je ne pratique plus la « vraie » pêche au vif en barque, celle où on se cale au poids et où on tend ses quatre cannes à bouchon. Si j’ai arrêté c’est tout simplement parce que c’est compliqué, il faut sans arrêt défaire les montages emmêlés et garder une provision de vifs contraignante.
Voilà comment pratiquer en théorie, comme je l’ai fait par le passé au cas où vous voudriez essayer car finalement cette pêche d’attente sur l’eau est loin d’être désagréable.
Le premier élément à prendre en compte sera le vent ou le courant en fleuve, on pratique toujours avec le vent dans le dos et le bateau en travers pour que celui-ci, ou le courant, éloigne les bouchons du bateau. On évitera si on est deux de pêcher à huit cannes du même coté, celles sous le vent pourront être montées en plombées qui restent très efficaces ou en pater noster.
L’avantage de cette technique est qu’on ne reste pas la journée sur le même poste comme du bord, on peut généralement constater qu’au bout d’une demi-heure sans prises mieux vaut changer de crèmerie.
Le placement est avec cette technique un véritable art. En lac il faut déjà comprendre la dérive au vent. On placera un premier poids puis on partira perpendiculairement au sens du vent pour déposer son second poids. Ce n’est que comme cela que le bateau sera immobilisé en tendant bien les cordages qui devront avoir un angle de 45 ° pour que les poids ne bougent pas. Ceci implique qu’il faudra des cordes assez longues à attacher à la proue et à la poupe.
Une fois bien immobilisé il suffira de tendre ses quatre cannes en éventail mais en prenant soin de les placer à des distances différentes pour éviter aux vifs de se rencontrer. Pour autant ils le feront quand même c’est pourquoi une surveillance de tous les instants est nécessaire.
A la touche, avec un montage à double armement pour ferrer à la touche, il faudra faire en sorte de slalomer entre les lignes, ou alors votre coéquipier les ramènera rapidement sinon ce sera le sac de nœud assuré.
En bateau je laisse très souvent traîner une canne armée d’un montage tirette lorsque je pêche au leurre. Frein desserré pour entendre le départ je fais en sorte que la canne ne puisse tomber à l’eau sur un rush en ôtant du pont tout ce qui pourrait nuire au coulissement du fil. Pour le moment je n’ai pas encore perdu de canne mais je sais qu’un jour ça arrivera. L’idéal est de disposer de supports de cannes mais ce n’est pas toujours possible surtout sur les bateaux modernes.
J’ai le souvenir de casses croûtes mémorables protégé du soleil ou de la pluie par un gros parasol qui invitait à la farniente et qui se concluait immanquablement par toutes les lignes emmêlées.
La pêche au vif en barque est ultra efficace pour peu qu’on ait localisé l’ activité des poissons et qu’on s’applique à bien se placer.
Gardez la pêche.
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