Truite : Le nylon face à la tresse

La tresse s’est presque imposée à tous les pêcheurs de carnassiers tellement elle possède qualités intrinsèques. En effet, elle vous donne une prise directe avec le poisson et les sensations ressenties durant le combat sont décuplées par rapport au nylon mais ce dernier a lui aussi des qualités à mettre en avant pour la pêche de la truite.

Pourquoi pêcher la truite avec du nylon ?

Le nylon ou tous les autres fils qui ne sont pas des tresses, possède quelques avantages sensibles surtout en rivière. Dans ce milieu il arrive fréquemment que durant le combat ou après un accroc le frottement avec le fond éraille le nylon, et un nylon éraillé est certes fragilisé mais il peut encore prendre un poisson alors qu’une tresse qui frotte un caillou va casser.

Photo Bertrand Bordat

 

Le nylon est élastique, quoique les nouvelles générations ou les copolymer le sont beaucoup moins mais cette élasticité n’est pas un défaut à la truite. Combinée à la souplesse de la canne, l’élasticité du nylon évitera des décrochés car la truite reste quand même la championne des contorsions. A la cuiller cette élasticité va en outre encaisser la puissance de l’attaque et éviter une casse éventuelle sur un poisson bien énervé.

Le nylon est discret et s’il y a bien un poisson qui est très méfiant c’est bien la truite. Elle est dotée d’une excellente vue et tout ce qui n’est pas naturel vas provoquer le reflexe de se caver et de ne plus mordre. En pêche amont ou ¾ amont, la tresse va se présenter devant la truite avant le leurre, le nylon sera moins détecté du fait de sa transparence qui peut le rendre quasi invisible sous l’eau.

Photo Bertrand Bordat

 

Le nylon est bon marché et le changer tous les ans ne vous coutera pas très cher alors qu’une bonne tresse 8 brins, ce sera au minimum 25 euros. En rivière avec les lancers nombreux, le courant qui fait vriller les fils et les tresses, les obstacles du fond et les accrocs à répétition provoquent une usure rapide même de la meilleure tresse. Avec cette dernière il est conseillé de couper les 5m du bout à chaque sortie pour ne pas avoir de mauvaise surprise et si on a moins de perruques que par le passé avec les tresses récentes, ça arrive encore. Avec le nylon on peut avoir ces mêmes désagréments mais ça fera moins mal au porte monnaie.

Au leurre et au toc, le nylon ou le copolymer semble bien plus pertinent que la tresse, celle-ci sera supérieure par contre, pour la pêche au vairon manié où sa totale absence d’élasticité vous fera mieux percevoir les touches parfois subtiles sur des animations en grattant le fond. On rajoutera juste une pointe de discrétion en nylon de 2m en petite rivière ou de 4m en grande rivière.

 

En étang, que ce soit au bouchon ou à la bombette, le nylon est le plus utilisé car la tresse n’a que guère d’intérêt pour ces techniques. Un nylon de qualité permet de lancer loin de petits grammages et les stopfils tiennent mieux que sur une tresse.

Pour conclure ces avantages et inconvénients, le monofilament sort vainqueur de cette comparaison avec des qualités qui dépassent ses inconvénients. Il serait temps que la mode des tresses parfois couteuse s’oppose à un peu de raison pour un retour en grâce du nylon

Gardez la pêche.