Test du Ipilot Link de Minn Kota

J’ai la chance d’avoir pu m’équiper cette année du Ipilot Link de Minn Kota. Cela fait désormais plus de deux mois que je l’utilise régulièrement et je peux donc vous en faire une critique assez objective et vous démontrer ses nombreuses qualités. Cet article sera donc  un peu plus long que d’habitude mais cet accessoire génial mérite bien ça.

Certains d’entre vous connaissent déjà le Ipilot, cet équipement qui rend de fiers services (dont je suis aussi équipé sur l’esoxiste II) commence à se voir chez la très grande majorité des pêcheurs en barques possédant des  moteurs avant.

Pour simplifier, cette télécommande permet de maintenir un cap grâce à un GPS intégré et de contrôler sa vitesse. On peut aussi utiliser l’ancre  automatique (spotlock) et retourner sur un point mis en mémoire. Je m’en sers depuis 2011 et je ne peux plus m’en passer. Sérieusement,  je ne me vois plus utiliser laborieusement un pédalier alors que cet accessoire me permet de pêcher sans penser au pilotage.

 

Qu’est donc que le Link (je l’appellerai ainsi pour ne pas le confondre avec le Ipilot original)  alors ? Il s’agit tout bonnement d’une interface entre votre sondeur Humminbird et votre moteur Minn Kota.

Euhhhh ? Oui et alors ? Ne manqueront pas de rétorquer les esprits les plus habiles !

 

Voici ce que ce petit engin peut faire :

En préambule je lui fais deux petites critiques. Il est lourd,  pas lourd au point de peser sur votre nuque mais lorsque vous l’avez au cou et que vous vous baissez pour changer de leurre, il cogne partout et j’ai toujours peur qu’il s’abime.

Sa batterie qu’on peut charger avec un cordon USB ou un chargeur sur secteur (bon point) n’a qu’une autonomie de deux jours maxi, c’est un peu faiblard à mon goût et ça oblige à la charger tous les soirs lors de grands week-end de pêche. Ce sont les deux seules critiques que je trouve à l’encontre du link, donc pas de quoi s’affoler.

 

Voyons le positif.

Il est solide, je l’ai fait tomber deux fois sur le plancher moquetté du bateau et il n’a pas bronché. Il est étanche car avec cette météo pourrie de mai juin il a subit la pluie régulièrement. Le fabricant le donne comme flottant, désolé vu son prix je n’ai pas voulu tester.

La télécommande s’allume et s’éteint, c’est bête mais j’aime pouvoir maitriser ça, celle du Ipilot s’éteint seule si on ne touche aucun bouton durant un moment mais j’ai toujours peur qu’elle appuie sur un truc et reste allumée, usant de ce fait la pile.

Celle du Link en plus de s’allumer et s’éteindre se programme pour se couper automatiquement au bout de X minutes, ainsi on peut oublier de l’éteindre, elle le fera d’elle même.

L’écran est bien visible même au soleil et on peut régler le rétro éclairage. Les infos sont en français, en mètres ou kilomètres, en degrés centigrades…A vous de choisir.

 

Cette télécommande se comporte comme un  téléphone portable ancienne génération et les touches de programmation sont claires et intuitives, les menus idem. On peut fort bien la prendre en main sans avoir lu la notice qui malheureusement n’est pas un modèle du genre. Elle reprend celle complète du Ipilot mais ne s’attarde que peu sur les fonctions nouvelles du Link, c’est dommage car ces fonctions sont nombreuses.

Le Link  permet un contrôle du moteur par votre sondeur et non pas l’inverse. Il peut aussi prendre des waypoints que votre sondeur lira, il affiche la profondeur, la température de l’eau, la vitesse moteur, l’heure…sans avoir à chercher ça sur l’écran du sondeur mais ceci n’est que le haut de l’iceberg…

 

Chez nos copains américains il peut même suivre une profondeur donnée ou une distance par rapport à la bordure pour des dérives mais pour cela il nécessite une carte électronique  LakeMaster Chart Card que nous, pôv francais, on n’aura jamais car on est trop …..

 

Honnêtement, si le Link représente un grand pas en avant pour la pêche active des carnassiers il n’a pas une aussi grande utilité pour un pêcheur exclusif des bordures mais pour le large ou la verticale il est génial.

 

Voici comment je l’ai utilisé à Vassivière pour une dérive ultra précise sur les sandres. Je suis passé sur un obstacle que j’avais déjà mémorisé comme étant une digue noyée et j’ai commencé une dérive le long de cet obstacle en zigzaguant un peu. Sur mon sondeur, écran GPS, le link envoyait la direction où pointait mon Ipilot en temps réel (une flèche) et celle que je programmais (une ligne). Gros avantage car avant on avait le temps réel (la flèche) mais décalé de quelques secondes et on tournait toujours trop, là l’écran me trace une ligne de trajectoire et je vois la flèche de direction que prends mon bateau se caler pile poil dessus. Je pouvais donc très précisément me positionner par rapport à mes points de repères. A chaque touche, j’enregistrai un waypoint et j’ai découvert que les sandres se tenaient à droite de la digue à environ 2 m de son pied. Arrivé au bout au lieu de pointer dans la direction du dernier Waypoint comme je l’aurai fait avec un Ipilot normal, j’ai programmé la télécommande pour me faire passer à vitesse constante et ce malgré le vent et la dérive sur chaque points (j’ai écrit une route).

 

Le bateau est donc passé très précisément sur une dizaine de points et m’a permis de longer cette structure avec une précision telle qu’elle m’a fait engranger plus de touches et ceci à vitesse constante quel que soit le vent grâce à la fonction cruise control qui gère la vitesse du bateau. Dites lui d’aller à 0,5 à l’heure et il avancera seul  à la vitesse programmée quelles que soient les conditions.

Une autre fois aux Settons (58) j’avais pris tous les points d’une rivière noyée. Idem, j’ai crée une route et pêché sur le lit de cette rivière sans avoir à me préoccuper de quoi que ce soit. J’ai donc pêché sans piloter sur un bateau qui suivait précisément le lit noyé de la rivière. Un gros avantage pour le pêcheur pilote qui passe souvent une grande partie de son temps à corriger les trajectoires.

 

Autre possibilité, vous pêchez un coin, ça mord puis ça se calme, ou alors vous avez trouvé une structure intéressante avec des échos. Vous marquez le spot pour y revenir plus tard. Une heure après il faudra orienter le bateau et naviguer précisément pour se remettre à peu près sur le point et bien pas là. Vous programmez le link pour vous rendre sur le spot et il y va tout seul. Seul bémol pour l’instant il ne peut pas le faire avec un point trop éloigné mais il va accepter tous vos points GPS de votre sondeur.

Plus de perte de temps pour aller de A à D en passant par B et C tout simplement.

Pour faire simple c’est un vrai pilote automatique qui vous emmène précisément où vous voulez et à la vitesse que vous voulez et pendant ce temps là vous pêchez !

 

Le branchement se fait via la prise ethernet de votre sondeur où on visse le câble sortant du moteur et c’est tout ! Il suffit de mettre à jour le logiciel du sondeur en téléchargeant la nouvelle version sur une carte SD. Le Link est compatible avec les séries 700, 800 , 900 et 1100 finissant par 8.

On peut enregistrer 16 WP dans la télécommande et 2500 dans le sondeur, j’en ai beaucoup mais il y a encore de la marge, car avec 500 points on commence à bien cerner ses quelques lacs préférés. Si on programme le sondeur pour enregistrer automatiquement les données du Link, il copiera les waypoints, les spotlocks et Itracks sur le sondeur sans autre manipulation.

 

La fonction Itrack permet d’enregistrer un parcours de max 3 km et de le reproduire. Pour les verticaliers ou ceux qui aiment pêcher précis c’est l’idéal, on passe un moment à chercher, on trouve, on enregistre et ensuite on n’a plus qu’à pêcher l’esprit libre de la contrainte de la dérive.

L’idéal avec la programmation d’une route est que vous pouvez longer avec précision une cassure assez chaotique, il suffira de passer au thermique et  placer un wp tous les 10 m ou même moins et ensuite de programmer le Link pour qu’il passe dessus. C’est hyper simple et ça ne prends que 10 secondes de manip.

 

La prochaine évolution serait de pouvoir dire au link de passer à 10 m à gauche des points…..C’est possible car le logiciel est évolutif et je pense que mon idée à déjà été examinée  par les ingénieurs de Minn Kota. On peut d’ors et déjà le faire mais il faut alors  créer de toute part des WP via le curseur sur l’écran du sondeur et ensuite créer une route mais c’est tout à fait possible, juste un peu longuet et quand on pêche on n’a pas forcément envie de trop de manips.

On peut aussi  dire  au Link d’envoyer le moteur sur le WP 142 (celui où on a trouvé un bel écho de structure) puis une fois arrivé dessus de considérer celui ci comme un spot lock (ancre automatique) et de s’y caler sans bouger. Les possibilités ne sont certes pas infinies mais aucun pêcheur ne pourra utiliser le Link à 100 % tellement il y a de moyens d’améliorer sa pêche en l’utilisant.

 

Depuis que je l’ai je m’amuse à lui trouver de nouvelles utilisations et plus ça va plus je le trouve génial.  Seul bémol, il est cher, même très cher, 1100 euros ce n’est pas une petite somme pour cet accessoire mais si on investit dans un beau bateau bien équipé ce serait dommage de ne pas lui adjoindre un équipement aussi pratique qu’un Link . Actuellement il est en promo mais ne le restera pas ad vitam. Chacun verra midi à sa porte dans le domaine de la pêche avec cet accessoire  mais pour ceux qui se laisseraient bien tenter, je dis « allez y sans problème, vous ne le regretterez pas, foi d’esoxiste ».

Si vous souhaitez visionner la dernière vidéo de présentation en français de cet appareil faite par Guillaume Martino et Arnaud Fileppi, cliquez sur ce lien: http://www.fishing-tv.fr/video/electronique/18/minnkota—ipilot-link/667

Relire l’article sur le Ipilot Original

Gardez la pêche !

 

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