Pêcheurs pros, le ras le bol commence à monter

titi-sale-caractèreUn rapport remis dernièrement au Ministère de l’ écologie, du développement durable et de l’énergie, rédigé par Thierry Boisseaux, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts,  met le feu aux réseaux sociaux et au petit  monde de la pêche de loisirs.

Ce rapport de 37 pages  propose d’augmenter sensiblement le nombre de pêcheurs pros ainsi que le nombres de lots sur le domaine public qui leur seraient attribués mais plus encore, de classer le silure nuisible.

Ils sont à peu près 400 pêcheurs professionnels a exercer leur activité en eau douce dont une majorité de plus de 50 % aux embouchures des fleuves et près de 20 % dans les lacs alpins (selon le rapport). Ce petit chiffre est à mettre en parallèle avec le million de pêcheurs de loisirs.

pecheur pro
Photo Getty Images

Ils sont peu mais sont puissants car dans le cas des décisions administratives relatives aux tailles et aux quotas dans la commission de bassin de ma région, il y a une voix pour les milliers de pêcheurs amateurs mais plusieurs pour la douzaine de professionnels.

Si la pêche pro ne me dérange pas, je comprend qu’elle peut exister mais je ne peux m’empêcher de  penser qu’elle est un frein au développement de la pêche de loisir qui possède un impact plus important en terme de revenus pour le pays.

La différence entre un pro et un pêcheur de loisir est simple : Le pro pêche, le pêcheur de loisir pêche mais aménage, alevine…C’est donc plus un cultivateur de rivière au sens éthique que le pro qui serait un chasseur cueilleur.

La lecture de ce rapport ne m’a pas choqué outre mesure jusqu’à la page 21, le constat est même plutôt objectif bien qu’orienté, c’est  indéniable. Par contre à la page 21, je cite « le pêcheur professionnel comme l’amateur savent que la pérennité de leur activité dépend étroitement du niveau et de la qualité des prélèvements qu’ils opèrent sur le milieu ».

silure-2---287Là je me permet de me marrer !!!!!  Un pro nettoie son lot puis passe au lot suivant, ça c’est la stricte réalité, un amateur n’a qu’un lot donc il fait en sorte de le gérer.

Page 26, le silure n’est pas à la fête !  Ce rapport recommande d’interdire la remise à l’eau du silure et de faire réaliser une étude sur les possibilités de valorisation  et de mise sur le marché du silure afin d’en faciliter la pêche et la régulation (consommation humaine, farines animales, peau..).

Vous pouvez télécharger ce rapport complet pour vous faire votre propre idée en cliquant sur ce lien : Proposition pour une politique de maintien et de développement de la pêche professionnelle en eau douce.

 

A la fin de ce rapport sont cités les personnes ayant été interviewés par le rapporteur et nous trouvons donc quelques uns de nos représentants qui n’ont semble t’il pas été très convaincants :

  • Colombet Nadège  FNPF
  • Guillouet Jérome   FNPF
  • Le Sager François  FNPF/ Fédé Morbihan
  • Marquet Jacky  Fédé Indre et Loire mais aussi pêcheur professionnel (selon le rapport !)
  • Oumoussa David    FNPF
  • Roustan Claude      FNPF
  • Savineaux Serge    FNPF/Fédé Loir et Cher

Outre ce rapport qui dénonce les actes de vandalismes perpétrés par de gros imbéciles envers les pêcheurs pro, actes condamnables de jaloux de pêche ou d’idéologues extrémistes, on constate que le CONAPPED, Conseil National de la Pêche Professionnelle en Eau Douce, une sorte de fédération nationale des pros, est très efficace dans son lobbying et son entreprise de désinformation.

Filet-de-peche

 

Sachez tout de même, chers lecteurs,  qu’en France on paye des pros en leur rachetant les civelles pêchées pour  les relâcher en amont, si ça ce n’est pas se marcher sur la tête !!!!

Une partie de notre cotisation CPMA part aussi à la réintroduction d’alevins de saumons dans nos rivières, saumons qui seront pris dans les filets des pros lors des remontées en estuaire.

Les pros ne sont pas exempts non plus de ne pas respecter la loi, l’un d’eux a été dernièrement jugé coupable de tendre ses filets trop près des barrages sur la Seille et si la vigilance du président de l’ AAPPMA et son dépôt de plainte ne l’avait pas arrêté, il le ferait certainement encore.

Je veux bien que les pros défendent leur casse croûte mais vouloir passer de 400 à 1000 pros dans les années à venir en leur ouvrant des lots ne fera qu’une chose : les fleuves et grosses rivières leur profiteront et nous finirons à pêcher seulement en étang privé.

Fini les silures trophées, les grosses carpes de fleuves, les gros sandres de crues qui passionnent les pêcheurs !

Luc Petit, cofondateur du Collectif des Pêcheur de la Région Centre Val de Loire m’a fait passer l’info début mars, j’attendais d’avoir un communiqué officiel de la FNPF sur ce sujet mais je n’ai rien vu venir depuis. Voici le texte de la plaquette que M. Petit  m’a autorisé à publier  sur ce site :

cprc1 cprc2 cprc3 cprc4

Tout le monde s’interroge, quel est le positionnement de nos instances à ce sujet ?  Même le magazine La Pêche et les Poissons en a fait le sujet de son édito d’ avril.  Vouloir développer la pêche pro en eau douce me semble une aberration dans le sens où il y en a déjà bien assez. Faire classer le silure nuisible me paraît encore pire que ça, bien qu’en AG j’entends ça à longueur d’année.

Et dire que les pros se sont associés au WWF !!! Fallait oser non ? Et ben ils l’ont fait !

Réfléchissez un peu à ça et parlez en à votre fédé à l’occasion.

Gardez la pêche

 

Les commentaires sont fermés.