Les anneaux qui équipent nos cannes à pêche sont autant d’éléments qui permettent de brider au mieux le poisson. Jonctions entre le fil et le blank, ce sont les anneaux qui subissent les plus fortes contraintes car en plus de résister aux rushs des poissons, à l’usure de la tresse, ils doivent résister aussi à l’écrasement par le pêcheur moins consciencieux.
Voyons un peu tout ça:
Quelques marques
Il existe pléthore de marques d’anneaux et il me serait impossible de tous les lister, j’ai choisi ceux que vous risquez de trouver le plus couramment sur les cannes distribuées en France par les grandes marques.
La marque la plus connue, celle qui équipe la très grande majorité des cannes, surtout de haut de gamme, est la marque Fuji. Cette société japonaise commercialise selon les spécialistes les meilleurs anneaux du monde et est distribuée en France par Sert.
Hormis Microwawe (American Tackle Company) qui équipe quelques cannes BFT (Smith) et qui s’est fait connaître avec son anneau de départ particulier, les autres marques dépendent des marques qui se les sont appropriés.
Ainsi on trouvera la marque Pacific Bay ou Pacbay qui équipe une grande partie des cannes St Croix. Ce sont d’excellents anneaux très fins et très légers qu’on reconnaît au premier coup d’œil.
La marque Savage Gear possède aussi sa marque d’anneaux : Les Coil Control, plus classiques mais utilise la marque ALPS pour ses cannes haut de gamme avec des anneaux en titane.
Dernièrement on a vu apparaître les anneaux carbone AGS de la marque Daiwa, pour l’heure ils n’équipent que cette marque mais on peut imaginer qu’on pourra les trouver un jour au détail pour les rodbuilder (facteurs de cannes). Il existe bien entendu d’autres marques mais elle sont plus confidentielles.
Anatomie d’un anneau :
il existe des anneaux monopatte, bi ou tripattes, pour cannes casting ou spinning, des normaux ou des microguides, des anti emmêlement ou classiques…. Restons donc chez Fuji qui possède tout ça à son catalogue.
Un anneau c’est tout d’abord une armature :
C’est elle qui supportera la tension et qui vibrera lors du lancer. L’armature peut être en différentes matières, acier, inox, alliage, titane voir carbone pour Daiwa. Le pied se termine par un ou plusieurs méplats qui s’appuieront sur le blank et seront tenus par une ligature vernie.
L’armature va ensuite supporter la bague céramique dans laquelle va évoluer le fil, cette céramique ou simple alliage métallique pour les moins chères sera tenue en place par un joint dont la matière un peu élastique ne m’est pas connue. Plastique, caoutchouc ou autres, il ne sert qu’ à tenir en force la bague céramique sur l’armature. Sur les anneaux haut de gamme ce matériau amortisseur est absent afin de ne pas bloquer la transmission des vibrations.
L’innovation des armatures est arrivée il y a quelques années avec les anneaux K, une nouvelle forme sensée éviter les nœuds avec les tresses modernes. En labo ça marche mais en réalité j’ai eu autant de nœuds avec des anneaux K qu’avec les anciennes générations d’anneaux.
Un anneau c’est ensuite une céramique :
La bague céramique est apparue lorsque j’avais une dizaine d’année dans les années 70. Elle était assez grossière avec cette céramique verdâtre très épaisse mais enfin les anneaux ne s’usaient plus. Car ils s’usaient, j’en ai vu avec de véritables rainures ou le nylon restait pris comme dans une ornière, surtout pour les anneaux de tête. Un de mes premiers lancers télescopique, un Mitchell de qualité ne possédait qu’un anneau de tête métal qu’il fallait changer régulièrement sous peine de le voir coupé par le nylon, alors imaginez avec les râpes que sont nos tresses actuelles !
En 1981, Fuji inventa le SIC ou carbure de silicium, une céramique dure qui pouvait être usinée assez fine. On trouve encore ces anneaux SIC sur bon nombre de cannes actuelles et ils sont excellents. La coupe d’une bague SIC donne un profil quasi rond.
La dernière innovation en date arrive avec l’anneau Torzite de Fuji, une céramique au profil plus plat et plus large de 15 % par rapport à un SIC, ce qui donne le double de surface de contact du fil avec l’anneau et réduit la pression du fil de moitié sur la céramique. Car un anneau SIC ou Torzite est usé par la tresse, certes peu mais c’est visible au microscope.
Selon le fabricant le Torzite est mois épais que le SIC de 40 % et moins lourd de 40 %.
L’incidence sur le prix d’une canne
En faisant fabriquer eux mêmes en chine ou ailleurs leurs anneaux les fabricants de cannes peuvent économiser sur cet équipement onéreux et vous proposer des produits corrects pour un prix correct. Lorsqu’on rentre dans le haut de gamme, on ne calcule plus et on se retrouve vite avec un prix de revient qui s’envole.
Par exemple, chez Fuji :
Un lot d’anneaux Torzite KR se vend environ 125 euros, un lot de Sic Titanium KR se vend environ 103 euros et un lot d’ Alconite KR ne vaut lui que 27,20 euros.
Evidemment ceci est une moyenne, un jeu de Torzite sur monture titanium sera plus cher. Bien évidemment les fabricant ont des remises dues à la quantité mais ça donne quand même un ordre d’idée.
On pourrait presque dire que les anneaux influent sur plus de 20 % du prix de la canne alors que nous pensons presque tous que ça ne vaut pas grand chose !
De supers anneaux sont ils si utiles que ça ? Pour les pêches subtiles à gratter oui mais pour des cannes big bait, crank, spinnerbait, je reste plus septique. C’est plus un produit d’appel qu’une réelle nécessité.
En attendant, allez donc les tester en bassin chez votre détaillant, vous vous ferez votre propre opinion.
Gardez la pêche.
Relisez mes précédents articles sur les anneaux :
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