Beaucoup de pêcheurs méconnaissent le rôle et l’organisation des fédérations départementales des pêcheurs. Dans un premier article, nous avions abordé le rôle des agents de développement qu’on appelle encore gardes, dans celui ci nous verrons le rôle et les missions des ex chargés de missions qu’on appelle dorénavant chargés d’études ou responsables techniques.
Une fédération de pêche est organisée de façon pyramidale, à sa tête le Président qui est en quelques sorte le directeur ou le capitaine. Il est chargé de mettre en œuvre les décisions du conseil d’ administration. Sous lui les responsables techniques qui gèrent et coordonnent le travail des agents de développement pour l’halieutisme mais qui sont des hommes de dossier en ce qui concerne la connaissance, la protection, la préservation et la restauration du milieu aquatique.
Ces personnels sont pour la plupart hydrobiologiste avec un niveau ingénieur. Dans mon département deux responsables techniques sont embauchés à la fédération : Remy qui possède un Bac +4 et Julien un Bac +5. Rémy travaille depuis 16 ans à la fédération 71 et Julien est là depuis 10 ans.
En gros leur travail est axé sur quatre points :
- Etudes diverses et expertises
- Pêches electriques
- Communication
- Encadrement
Voyons maintenant de façon plus exhaustives leurs missions :
Dans le département de Saône et Loire, car ce n’est pas le cas dans tous les départements où c’est le président qui décide, les missions des responsables techniques sont définies dans 3 thématiques :
La première et la plus lourde en charge de travail est La connaissance, la protection, la préservation et la restauration du milieu aquatique.
Pour cela, ils effectuent le travail suivant :
- Travaux d’études piscicoles où ils effectuent différentes études sur les poissons et tout ce qui peuple les eaux. Il en découle des mesures de protection ou de restauration des milieux. Ces travaux sont réalisés dans le cadre des contrats rivière avec l’ administration ou les collectivités territoriales, voir les AAPPMA. Elles sont financées par l’Agence de l’Eau, la FNPF, la région……Suite à une pollution, c’est eux qui mènent une étude d’impact. Suite à des travaux sur des biefs de canaux, VNF paye les services de la fédé pour les pêche de sauvegarde.
- Travaux de restauration des milieux avec les frayères à brochets, les habitats piscicoles, passes à poisson, continuité écologique…Ce sont les responsables techniques qui en amont vont gérer les autorisations administratives, les demandes de subvention, les entreprises prestataires et le suivi de tout cela.
- Réglementation sur l’eau et avis dans les dossiers loi sur l’eau demandée par la DDT. Beaucoup de travaux d’ouvrages, de permis de construire….nécessitent une autorisation de la DDT (service de la Préfecture) qui doit statuer en fonction de la loi sur l’eau. La fédé reçoit une demande d’avis au titre de la protection des milieux aquatiques et les responsables techniques sont chargées d’expertiser tout cela.
- Conseils aux AAPPMA, administrations, bureaux d’études où les chargés de missions vont donner leur avis d’expert lors de rempoissonnement ou d’aménagements divers. Par exemple ils vont conseiller une municipalité qui souhaite créer une base de loisir aquatique avec partie pêche.
La seconde thématique est celle qui intéresse le plus les pêcheurs car c’est l’halieutisme
- Les responsables techniques vont avoir à gérer tout ce que souhaite une AAPPMA mais qu’elle ne veut pas faire elle même car elle n’en a peut être ni le temps, ni les moyens, ni même les compétences. Par exemple, un poste handipêche avec constitution de dossier administratif et demandes de subventions mais aussi un carpodrome, un réservoir truite, un parcours black bass.. Ce sont eux qui vont chercher les financements et croyez moi c’est ardu.
- Ils répondent aux questions réglementaires sur la loi pêche et le code de l’environnement. Si c’est l’ expertise de l’Onema qui fait foi au tribunal, celle de la fédé arrive à quasi égalité.
- Ils rédigent les règlements intérieurs pour les municipalités mais aussi ceux des AAPPMA si besoin en cas de parcours No Kill ou de dérogation particulière.
- Pour terminer, ils participent activement à la réflexion sur la modernisation de la pêche avec les quotas carnassiers ainsi que les mailles, les parcours nuit à carpes….
Dernier des trois axes, le moins important mais celui qui se voit le plus : La communication.
- Ce sont eux qui rédigent le guide de la pêche du département et c’est un gros travail.
- Ils administrent le site web de la fédération et pour m’y connaître un peu, c’est aussi un très lourd boulot.
- Dernière partie avec les réseaux sociaux, le journal local ou il faut écrire l’article mensuel et surtout répondre aux nombreux mails ou coups de téléphones des pêcheurs sur tout et n’importe quoi.
J’en profite pour les saluer et les remercier car je les dérange régulièrement pour mes articles.
Terminons avec le financement, la FNPF finance dans chaque département un poste de responsable technique et deux d’agents de développement. Donc une partie de vos cotisations fédérales vont à cette masse salariale et une autre de vos cotisations à la FNPF aussi.
Si vous êtes encore étudiant et passionné de pêche, ce type de travail est à mon sens le plus enrichissant de tous car il vous donne la possibilité de mixer pêche, connaissance des milieux, responsabilités des missions, animation d’équipe dans un travail riche et varié.
Bien évidemment les postes sont rares mais qui sait ?
Relire l’article sur les techniciens des fédés et celui sur le rôle des fédés
Gardez la pêche.
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