Propulsion électrique : l’avenir stratégique de la pêche de loisir ?

Avant toute chose, je vous annonce que, comme suite à la décision de Sylvain de cesser la publication de ce blog, cet article sera certainement le dernier que je publierai.
Au vu de l’évolution des supports de diffusion sur internet, je ne suis pas sûr de pouvoir retrouver un jour une telle tribune.

Merci à toi, Sylvain, de m’avoir accueilli ici, et de m’avoir permis de trouver un endroit ou épancher mon envie d’écrire de temps à autre. Une belle aventure humaine, qui, je l’espère, se poursuivra entre nous bien au delà de ce blog.

Merci également à vous, lecteurs, pour vos commentaires et soutiens.

Après cette petite larme emprunte de nostalgie, reprenons nos esprits.

La pêche de loisir évolue, entre réglementations environnementales de plus en plus strictes, innovations technologiques et recherche de silence sur l’eau…
La question n’est plus de savoir si les moteurs électriques remplaceront un jour les thermiques dans nos embarcations, mais plutôt quand ils deviendront le standard.
Pourtant, remplacer un moteur thermique par un moteur électrique reste un choix qui suscite débats et calculs.
Alors, la propulsion électrique peut-elle réellement devenir une solution d’avenir, un choix stratégique et performant pour les pêcheurs ?

Les nouveaux TOHATSU électriques

Thermiques interdits : une réalité de plus en plus répandue :
La situation est simple : chaque année, davantage de plans d’eau interdisent les moteurs thermiques. Pour préserver la quiétude des berges, limiter les nuisances, réduire les risques de pollution, les lacs passent progressivement au “tout électrique”.
Dans certaines régions, comme par chez moi, la liste est impressionnante :
Der, Madine, Forêt d’Orient, Plobsheim, Pierre Percée… Autant de destinations très prisées des pêcheurs, qui sont totalement fermées aux moteurs essence.
Dans ces zones, conserver un moteur thermique n’a plus réellement de sens : l’électricité n’est plus un choix, c’est une obligation.

Rappels réglementaires : l’électricité en très basse tension sur l’eau :
Installer un moteur électrique ne consiste pas seulement à brancher deux câbles. Les normes de « très basse tension » en milieu humide imposent quelques règles de sécurité :
• Tension généralement limitée à 12, 24 ou 48 V, ce qui réduit les risques d’électrocution. Pour info, la réglementation stipule qu’il est necessaire de mettre en œuvre des protections spécifiques au delà de 60 volts (courant continu) en milieu humide.
• Protection des câblages, gaines étanches, connectiques certifiées IP67 ou IP68.
• Fusibles ou disjoncteurs proches de la batterie pour éviter les surintensités en cas de court-circuit.
• Câbles de bonne section, adaptés à des intensités pouvant dépasser 80 à 120 A selon les moteurs. Pour un aller/retour de 4.00m, soit un câble de 2.00m, avec 100 A de consommation, prévoir du 16mm2 au minimum.

En respectant ces conditions, les systèmes et moteurs électriques de bateau restent aujourd’hui parmi les plus sûrs du marché.

Puissance : électrique vs thermique, un comparatif qui bouscule les idées :
Comparer un moteur thermique et un moteur électrique en “chevaux” est illusoire. En effet, la puissance (en CV ou kW) d’un moteur thermique est définie à l’arbre de sortie, alors que la puissance d’un moteur électrique se mesure à sa consommation électrique.
De plus, un moteur thermique délivre sa puissance maximale dans une plage de régime étroite, tandis qu’un moteur électrique offre un couple immédiat, constant, et bien plus efficace à bas régime.
Ainsi, un moteur électrique de 2,5 à 3 kW peut rivaliser avec un 5–6 CV thermique dans la plupart des situations. Un moteur électrique de 10kW pour un équivalent de 15 à 20cv thermique.

Les fabricants l’ont bien compris :
• Les historiques Mercury, Yamaha, Tohatsu ont désormais leurs gammes électriques.
• Les nouveaux acteurs comme Momentum, Newport, Haswing, Torqeedo, Blade Halo… arrivent sur le marché avec des solutions plus légères et très performantes.
La guerre de la propulsion silencieuse est bel et bien lancée.

Momentum M10

Le nerf de la guerre : la batterie :
Là où un moteur thermique se contente d’un réservoir d’essence, un moteur électrique demande une réflexion complète sur le stockage d’énergie :
• Capacité (Ah ou Wh) : détermine l’autonomie.
• Tension (12/24/48V) : plus la tension est élevée, moins l’intensité est forte pour une même puissance.
• Décharge continue maximale adaptée à la puissance du moteur : essentielle pour éviter les coupures.
• Technologie : lithium LiFePO4 très recommandée (sécurité, longévité, légèreté).
Exemple concret : une batterie de 24 V – 200 Ah, soit 4800 Wh, offre environ 2 heures d’utilisation à pleine puissance pour un moteur de 2,5 kW.
Pour beaucoup de pêcheurs, c’est largement suffisant pour une journée de navigation.

Le prix : le véritable frein :
L’électrique a un gros problème : son coût d’investissement initial.
Comparons deux configurations équivalentes :
• Yamaha 4 temps 15 CV : environ 4600 €
• Momentum M10 (10 kW) : 5800 €, auquel il faut ajouter une batterie 6400 Wh nécessaire : 4500 €
➡️ Total : plus de 10 000 €
Le verdict est clair : l’électrique est plus cher, parfois deux fois plus.
Et l’autonomie maximale à pleine puissance (10 kW) n’est que d’environ 40 minutes pour cette configuration.

Frais cachés du thermique : un argument souvent oublié :
Si le moteur électrique est cher à l’achat, il a un néanmoins un gros avantage : il ne coûte quasiment rien à utiliser.
À l’inverse, au-delà de 6 CV, le thermique implique :
• Permis fluvial obligatoire
• Taxe VNF pour la navigation en rivière
• Entretien annuel (vidange, anode, bougies)
• Hivernage
• Pannes possibles, réglages carburateur, usure mécanique…
Dans une région où presque aucun lac n’autorise les thermiques, est-il encore pertinent de payer tout cela pour un moteur que l’on utilise rarement ?

Mon expérience personnelle : Quand le thermique ne sert plus à rien :
Dans ma région, tous les grands lacs alentour sont interdits au thermique :
Der, Madine, Forêt d’Orient, Plobsheim, Pierre Percée…
La seule zone où l’on peut encore naviguer au moteur essence est la rivière Moselle.
Mais entre permis, taxe VNF et entretien, cela n’a plus vraiment de sens pour ma pratique.

Mon choix : Haswing Protruar 5.0 (24 V, 2520 W, 160 lbs), en remplacement de mon 6cv 4 temps.
Le constructeur l’annonce équivalent 6 CV, mais la réalité est plutôt celle d’un 5 CV thermique.

Configuration de test :
• Bateau : AquaPêche 370, légèrement aménagé
• Poids total en navigation : ≈ 400 kg (matériel + 2 pêcheurs)

Résultats :
• 6 CV thermique : 9,5 à 10 km/h vitesse maxi
• Haswing Protruar 5.0 : 8,5 à 9 km/h vitesse maxi
➡️ 1 km/h de différence. Autant dire… presque rien.

Fait intéressant :
Un ami toulois (qui se reconnaîtra), équipé du même moteur mais avec un bateau beaucoup plus lourd (Terrhi 480, plus de 600 kg en ordre de marche) obtient exactement les mêmes vitesses. Le couple électrique fait des miracles.

Batterie choisie :
• 24 V – 200 Ah (≈ 4800 Wh), achetée sur un site asiatique, avec décharge maxi en continu de 150A.
• Consommation du moteur : 95–100 A
• Autonomie à pleine vitesse : ≈ 2 heures
• Distance possible : 17 à 20 km
Une connaissance, avec une batterie sous-dimensionnée, incapable de fournir 100 A instantanés, voit celle-ci se mettre en sécurité dès qu’il pousse les gaz : une preuve supplémentaire que le choix de la batterie est crucial.

La batterie est dotée d’une application pour smartphone, qui permet de visualiser en temps réel sa consommation, et d’estimer le temps d’utilisation disponible.

Cette solution a été choisie après mure réflexion, et reste une alternative qui se veut la plus économique possible. En effet, le moteur peut se trouver pour environ 8 à 900 euros, et la batterie aux alentours de 1000 Euros. Avec l’autonomie permise, je n’ai plus peur de traverser mon lac à pleine puissance si j’en ressens le besoin.
Le poids total à embarquer, moteur + batterie, est de 42 kg.
A noter que ce moteur ne possède pas de plaque anti cavitation. Avec sa grosse hélice, à pleine puissance, il faut descendre le moteur assez bas si l’on ne veut pas embarquer trop d’air aspiré, et garder un fonctionnement fluide et silencieux, sans à-coups.

La batterie est placée dans un bac avec couvercle, ce qui permet de la garder au sec, et de la protéger des projections d’eau.

Alors, l’électrique : choix stratégique ou utopie ?
La réponse dépend de votre région, de votre pratique, et de vos attentes.
✔ Oui, c’est un choix d’avenir
• Silence absolu
• Simplicité
• Zéro pollution locale
• Accès à plus de plans d’eau
• Couple puissant et immédiat
• Entretien quasi nul
✔ Oui, c’est performant
Les tests montrent qu’un bon moteur électrique rivalise très facilement avec un petit thermique.
✘ Mais c’est un investissement lourd
Le prix reste aujourd’hui la barrière principale. Pour la même puissance, compter parfois plus du double par rapport à un petit un thermique. Et je n’ose évoquer les moteurs de forte puissance (plus de 50CV). Les coût deviennent quasi prohibitifs …

Conclusion : le thermique vit-il ses dernières années ?
Pour certains pêcheurs qui naviguent encore sur des rivières libres, le moteur thermique garde du sens : autonomie quasi illimitée, coût d’achat raisonnable, disponibilité du carburant.
Mais pour tous ceux qui, comme moi, constatent que tous les plans d’eau autour d’eux sont devenus “full électrique”, la question ne se pose plus :
Le moteur thermique n’est déjà plus pertinent.
Le futur de la pêche de loisir sera silencieux, propre, et électrique.
Et ce futur… a déjà commencé.

Juste encore un dernier détail : En l’état actuel, le permis bateau est obligatoire pour un moteur de plus de 6CV, soit 4,5kw en équivalence administrative.
Un moteur électrique de 4,5kw est très proche de 10 cv thermique … N’y aurait il pas là un vide juridique quant à savoir sur quelle puissance se baser ?

AB

Nota bene :Par soucis de sincérité auprès des lecteurs, et c’est une première pour moi, je tiens à préciser que cet article a été en grande partie écrit avec ChatGPT. C’est absolument fabuleux ce que l’IA peut produire avec un prompt bien détaillé.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.