Poursuivons notre connaissance des bestioles qui vivent dans nos eaux françaises, je vous présente un truc de la famille des « bryozoaires », la Cristatelle.
Je ne connaissais pas cette forme de vie jusqu’à ce que Filfish du blog filfish.over-blog.com m’envoie quelques photos de cette chose qu’il avait rencontré dans l’Hérault lors de ses dernières plongées.
Aussitôt j’avais contacté la fédé de l’Hérault qui m’avais répondu par un « on sait pas » et m’avait dirigé vers l’ONEMA. Le chef de la brigade départementale que j’ai eu au téléphone m’a dit de lui envoyer les photos pour identifier l’animal, malheureusement au bout d’une semaine et demi pas de réponse. J’ai alors contacté ma fédé 71 et je remercie son technicien Julien MAUPOUX qui m’a découvert le nom de cet organisme. Comme quoi, lorsque l’on a des gens compétent chez soi, inutile d’aller chercher ailleurs. Merci Julien.
Pour en revenir à la cristatelle, elle fonctionne selon le même mode de reproduction que le bryozoaire « Pectinella magnifica » que j’ai déjà décrit dans l’un de mes précédents articles. La seule différence est que la cristatelle forme une colonie plus petite.
En moyenne une colonie de cristatelle mesure de 20 à 40 cm de long pour une largeur de 0,6 à 2cm. Une colonie ressemble de loin à une chenille. Elle se fixe sur le substrat comme sur des branches.
Les photos suivantes prises par Filfish montrent des colonies sur un sol caillouteux et d’autres sur des branches noyées.
La cristatelle vit partout dans le monde pour peu que les eaux ne soient pas trop chargées en alluvions et qu’elles soient assez chaudes. Il semblerait que trop de vase tue les colonies.
Selon la doc que j’ai découvert sur le site doris.ffessm.fr, site qui me paraît tout à fait sérieux, la cristatelle fait partie de la famille des ectoproctes ( ! ) groupe des bryozoaires. Ce sont des animaux minuscules vivant en colonies et se présentant sous la forme d’un petit cône appelé cystide dans lequel se trouve le reste du corps appelé polypide. Ce dernier est un grand estomac en forme de U portant une couronne de tentacules en forme de fer à cheval. Ces tentacules sont appelés lophophores.
Ces formes de vie ne supporteraient pas de vivre en dessous de 5m de profondeur, info corroborée par les observations de Filfish qui les voyaient entre 2 et 5 m de profondeur.
Comme les autres bryozoaires, la reproduction se fait ou de manière sexuée ou par bourgeonnement. La reproduction va donner des statoblastes que l’on peut qualifier d’œufs dormants ou de graines.
Une fois l’automne arrivé, dès que la température de l’eau atteindra les 8 ° c, la colonie va mourir et libérer ses statoblastes. Ceux ci sont flottants et grâce à de minuscules crochets qui ornent leur pourtour, ils pourront s’accrocher aux pattes des oiseaux, aux poissons, etc etc et coloniser d’autres endroits. Le statoblaste va bourgeonner dès que l’eau atteindra les 15/16°c et les colonies pourront se reformer.
Ces bestioles ne sont pas dangereuses pour l’homme et les poissons semblent s’en désintéresser complètement. Elles ne sont pas urticantes et filtrent l’eau à la manière du corail. Leur implantation n’est pas signe de pollution ni d’eutrophisation.
Petit détail croustillant, cette forme de vie semble posséder la capacité de se mouvoir de quelques centimètres par jour, la communauté scientifique se perd en conjectures pour expliquer ce phénomène.
Gardez la pêche