Tous les ans des brochets ou des sandres sont retrouvés morts le lendemain de concours carnassiers, et ce quelle que soit la saison. Mais, en période estivale le nombre de poissons morts découverts les jours suivants est bien plus important. Faut il en déduire qu’il serait plus sage de ne pas organiser de concours carnassier en période estivale ?
Cet article fait suite à une importante découverte de brochets crevés le lundi 30 juin, lendemain d’un concours carnassier sur le plan d’eau de la Vingeanne (52). Ce concours open était organisé par l’AAPPMA locale « La Vingeanne Vigilante Auberivoise » sous l’égide de la Fédération de pêche de Haute Marne. 95 pêcheurs s’étaient affrontés le matin depuis 06h30 jusqu’au début d’ après midi et 77 brochets maillés ont été comptabilisés sans compter les nombreux brochets de moins de 60 cm. C’était la neuvième édition de ce concours qui a été remporté par un ami qui plus est et qui a pris avec son équipier pas moins de 8 brochets.
Le 4 juillet, le Journal de la Haute Marne titrait « Beaucoup de brochets morts sur le lac de la Vingeanne » et dans son texte attribuait cette hécatombe au concours du 29 juin.
Une photo publiée présentait les cadavres de 25 brochets présentés comme retrouvés morts le lendemain par un pêcheur. Cette mortalité est certainement due à la chaleur qui affaiblit les poissons lors des combats et des manipulations pour la photo et la mesure officielle. Aucun repère de comparaison ne permet de deviner la taille des poissons morts mais trois semblent de belle taille.

La « casse » dans le domaine des concours a toujours existé, il suffit de voir les concours de pêche au coup ou des centaines de poissons blancs crèvent juste après la pesée. On ne peut raisonnablement pas accuser de quoi que ce soit l’AAPPMA et la fédé, ainsi que les pêcheurs sportifs qui prennent grand soin des poissons, c’est juste la faute à pas de chance. D’ailleurs il se prend certainement plus de 20 poissons par an par des pêcheurs qui les tuent pour les manger.
Pour autant se pose quand même une question, sans vouloir moraliser à outrance, un gestionnaire piscicole souhaite prendre soin de son cheptel car en l’occurrence c’est ce dernier qui fait la réussite des concours et des adhésions à l’ AAPPMA. Est-il alors raisonnable dans ces conditions de températures d’eau de maintenir un concours dont on peut raisonnablement deviner que la chaleur fera mourir pas mal de poissons ?
J’imagine que ce point a du faire débat le matin même entre les organisateurs et si la décision a été prise de le maintenir, elle a du l’être pour de bonnes raisons.

Bien entendu, Facebook en tête, les réseaux sociaux se sont emballés sur le sujet et si nombre soutenaient les organisateurs du concours, beaucoup déploraient cette situation allant jusqu’à mettre en cause le nokill, la compétition, les photos….Bref les conneries habituelles des discussions de comptoir facebookiennes. Là où ça peut devenir risible c’est quand certains prennent des positions de vierges effarouchées contre la pêche estivale ou la pêche en sharp shooting en été mais participent à ces concours.
Je n’ai pas la réponse à la question d’interdire ou non les concours carnassiers en été par fortes chaleurs. Tout ce que je sais c’est qu’ayant participé à l’organisation d’un grand concours carnassiers durant plus de 10 éditions, nous avions décidé d’éviter la période estivale mais nous n’étions pas non plus à l’ abri d’une canicule.
A titre personnel j’apporte tout mon soutien aux organisateurs et j’enjoins les détracteurs à s’investir dans ce type d’organisations.
Gardez la pêche.
Bonjour,
Je suis partagé depuis quelques années entre la remarque peu nuancée de Fabre mais juste et la mentalité/passion de Sylvain, du moins que je ressens au travers de ses articles et de ses mots. Pour moi, la pêche (surtout no-kill) a toujours été, depuis l’enfance, une passion et un moment d’évasion pour me permettre d’être au contact de la nature tout en pratiquant une activité que je n’imaginais pas néfaste. Mais il faut reconnaître qu’il s’agit d’une activité qui a pour objectif quand même de satisfaire notre égo de prédateur car nous prenons du plaisir à « capturer », non sans risque de dommage, des poissons pour notre seul plaisir (même si j’essaie de pêcher au maximum sans ardillon… mais pas facile en texan !). Dans notre société, est-ce la pire activité, honteuse, que se permet l’homme contre la nature : clairement NON, loin de là. Est-ce la priorité des priorités que de s’attaquer aux pêcheurs amateurs et à leur pratique : euh NON !
Mais dans notre environnement actuel : prise de conscience des conditions animales et de notre environnement unique à croissance limitée, réchauffement climatique suite aux activités humaines, pollution grimpante (PFAS, pesticides, métaux, médicaments…), acidification des océans et des eaux douces aussi…. et donc impacte environnementale net et effondrement de la biodiversité (enfin plutôt, l’effondrement du nombre de représentants des espèces qui s’adaptent mal à ces conditions) avec un impacte sur la chaîne alimentaire (cf insectes et dont les poissons sont aussi des prédateurs)…. Est-il encore raisonnable pour un pêcheur de ne pas être sensible aux conséquences de cette pratique : NON !
Et moi, ben je continue de pêcher, alors heureusement que je suis nul et que je suis synonyme de bredouille mais je suis toujours autant content de leurrer un poisson que j’espère toujours pouvoir remettre à l’eau dans de bonnes conditions. Et là mes détracteurs diront : ben idiot! Si tu aimes la nature et que tu souhaites que l’animal reparte en pleine santé, jouir de son environnement qui se détériore à vitesse grand V… pourquoi t’essaies de le pêcher en risquant fortement de nuire à sa survie ? Je suis à la fois le docteur Jekill et M. Hyde (difficile de se débarrasser d’une passion qui prend naissance dès l’enfance pour de multiples raisons sincères et profondes). L’homme est paradoxal et nul doute que si notre société s’en vient tout à coup à devenir ultra vertueuse dans le respect réel de la nature et du vivant, en tous points (lois pour le climats, pour produire que du sain et du durable, lutte contre toutes les pollutions et contre tous les grands acteurs de la pollution)… ben alors là la question de la pratique actuelle de la pêche à la ligne ne sera plus un questionnement mais une véritable action à mener pour y mettre fin.
Alors je ne permets absolument pas de trancher le débat là, tout de suite, d’ailleurs je suis dans le camp des pêcheurs… mais de ceux qui doutent (c’est peut-être même pire dans le fond car j’ai conscience des conséquences plausibles et je continue quand même, si ça ce n’est pas la marque d’un vrai idiot !).
Oui il faut interdire tous les concours de pêche c’est du massacre ça n’a plus rien à voir avec la pêche traditionnelle
La pêche traditionnelle n’est alors pas un massacre ? Pourtant on tue le poisson non ? Perso j’en tue, j’en mange, j’en relâche et ça ne me pose pas de problème de conscience.
La mortalité des poissons pêchés, après un concours de pêche, c’est la faute à pas de chance ? Ou à cause de la chaleur?
Vous vous moquez de qui ?
La chaleur n’est qu’un facteur aggravant, mais la seule cause de mortalité est la pêche, même no kill.
Ça ne fait pas plaisir de reconnaître ça, mais c’est la vérité.
La pêche, à la base, c’est pour se nourrir, pas pour faire des records, des concours, des photos de trophées ou autres vanités.
Point barre.
Ca c’est votre avis mais pour moi la pêche c’est un loisir, un sport, un mode de vie, et dans les deux cas de se nourrir ou pour le fun en période de canicule, la fin est la même.
Bonjour Sylvain
C’est un sujet difficile, mais c’est en l’abordant que nous pouvons faire progresser notre activité. Oser annuler/déplacer un concours en période difficile serait une marque de responsabilité ou de prudence. C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire.
En fait, si je ne suis pas pour le no-kill intégral, c’est pour ce genre de raison: on n’est pas toujours certain de la santé du poisson. Si un poisson est blessé, on va dire si on a un doute suffisant, il serait meilleur de le garder pour le manger que de courir le risque de le retrouver échoué le lendemain. Pour un concours, on pourrait dire qu’un poisson abimé pourrait être gardé, mais alors non comptabilisé.
Bonjour Germain, dans la très grande majorité des concours les poissons qui ne repartent pas ne sont pas comptés et provoquent même une pénalité. Là tous sont bien repartis mais ils sont morts plus tard après le concours.
Et pour éclaircir les choses, qui aurait pensé vu les conditions de chaleur et l abaissement du lac, qu il se prendrait autant de poissons durant cette journée.
Il est facile de critiquer après coup, mais cette situation était elle prévisible ?