Assist Hook et cuillère truite

J’ai essayé et testé le montage assist hook sur des cuillères destinées à la pêche de la truite au lancer léger/ultra-léger.

Voici un article que j’avais prévu de poster début juin, mais le covid a eu raison de mes velléités d’aller à la pêche en mars et avril.

Je n’ai pu faire réellement l’ouverture à la truite que début mai, et Il m’a fallu de nombreuses sessions au bord de l’eau afin de faire évoluer mes montages.
Au fur et à mesure des résultats, J’ai pu affiner la mise en œuvre, et je peux ainsi vous détailler mes conclusions.

Le fait que je relâche la plupart de mes prises me fait toujours réfléchir à la manière de remettre les poissons à l’eau, et ce dans les meilleures conditions possibles.

Le montage de mes cuillères à truites avec un hameçon simple pourrait être la solution, bien que que l’on entende souvent la même rengaine : Ça loupe et ça décroche très (trop?) souvent.

Mais comment évaluer ce taux de raté par rapport à un montage traditionnel avec un triple ?

De plus, je me refuse à perdre en efficacité, tout du moins dans une limite acceptable pour moi.
Si l’on va à la pêche, c’est pour attraper du poisson. Mettre en place, en toute connaissance de cause, un montage dont on suppose par avance qu’il va nous faire perdre plus de la moitié de nos prises par rapport à un montage « traditionnel », et de plus, légalement autorisé, est pour moi une sorte de non-sens.

Il va de soi également qu’il n’est plus question de nos jours de mettre en œuvre des leurres tels que ces anciens devons bardés d’hameçons, et dont on peut imaginer les dégâts qu’ils peuvent causer en terme de blessures inutiles.

C’est pourquoi il m’a fallu plus d’une quinzaine de sessions, le plus souvent à deux pêcheurs, l’un(e) avec triple, moi en simple, afin de réaliser un comparatif qui soit le moins empirique possible entre les deux montages.
Seul un grand nombre de prises peut rendre une statistique la plus pertinente possible, et limite au maximum les divergences dues à des écarts types trop importants.

Il y a une paire d’année, j’avais décrit une cuillère avec hameçon simple, le tout monté sur un axe en fluorocarbone, afin de réunir deux caractéristiques qui me semblaient essentielles :

  • La présentation de l’hameçon, afin qu’il soit le plus prenant possible
  • la souplesse du montage, afin de tenter de limiter au maximum le décrochage intempestif, surtout avec un hameçon sans ardillon.

En effet, la pêche de la truite à la cuillère tournante a cette spécificité particulière : La plupart du temps, au passage du leurre, la truite va bondir de son trou avec une vitesse fulgurante, afin de tenter de s’en saisir rageusement.
Si on la rate une première fois, on aura parfois la chance d’avoir une deuxième attaque, mais ce sera la dernière. Le poisson retournera alors se terrer dans son trou ou sa racine, parfois pour le restant de la journée.
Il faut absolument que le leurre soit « piquant-prenant » au premier passage, et de la manière la plus efficace possible.

Le montage assist hook semble plébiscité par de nombreux pêcheurs, et pourrait, en tout cas sur le papier, être la solution.

En effet, la boucle souple ligaturée laisse une grande liberté de mouvement à l’hameçon, que ce soit à la prise en bouche ou pendant le combat.

Je passe sur la technique de montage de la boucle sur l’hameçon, vous trouverez des vidéos très bien faites sur Youtube.
Personnellement, j’utilise de la tresse 30 ou 40lb.

Afin de vérifier cette solution, j’ai donc commencé par monter différents hameçons, en dimensions et en formes, sur plusieurs cuillères.

Aux premiers essais, je suis allé de déceptions en déceptions.

J’ai enregistré un nombre incalculable de ratés, alors que ma compagne, sur le même parcours et avec un triple, rentrait ses poissons avec une régularité d’horloge suisse.

Bien qu’ébranlé par ces premiers mauvais résultats, j’ai persévéré, cherché sur internet des idées, et modifié mes montages.

J’ai pu ainsi pratiquer la méthode essai→erreur→correction→ré-essai.

En premier lieu, ma première erreur fut assez flagrante : En effet, je suis parti un peu au pifomètre sur la taille des hameçons, et je me suis assez vite rendu compte que j’avais monté des hameçons beaucoup trop grands sur mes cuillères.

Dès que je suis redescendu en taille, les résultats se sont immédiatement améliorés.

Deuxième point important : J’ai remarqué que la plupart des cuillères du commerce montées avec des hameçons simples étaient équipées d’hameçons à longue hampe.

J’imagine que cela doit permettre de bien dégager la pointe de l’hameçon.

J’ai d’abord tenté d’allonger la boucle de l’assist hook, mais les résultats ne furent pas à la hauteur : Pratiquement pour deux lancer sur trois, la cuillère s’emmêlait en bouclant sur elle même, et je me retrouvais bien trop souvent avec un enchevêtrement au bout de la ligne.

La solution fut donc d’ajouter une perle supplémentaire sur l’axe, soit en dessous, soit au dessus du lest, afin de légèrement décaler la palette et ainsi de mieux dégager la pointe de l’hameçon.

La aussi, les résultats furent assez probants pour que la solution soit validée.

En troisième lieu, j’ai également essayé différentes formes d’hameçons et longueurs de hampes, avec pointes droites, pointes rentrantes, œillets en ligne ou en angle, ou encore profils renversés.

Et là, je peux l’affirmer, je pense avoir trouvé LA bonne formule.
Les résultats sont pour moi sans équivoques, avec un taux de réussite de capture égal à celui d’une cuillère avec triple.

J’ai trouvé mon bonheur chez VMC (cocorico), au rayon carpe : Il s’agit du 7102.
Un hameçon renversé avec œillet extérieur, qui permet la mise en place optimale de la boucle en tresse.

La taille 10 pour une Aglia ou une Panther-Martin N°1, la taille 6 pour une Aglia N°2. Idéalement, ajouter une bille supplémentaire sur l’axe de la cuillère au remontage, afin de bien dégager la pointe de l’hameçon.

Ce montage est pour moi optimal, et sera dorénavant adopté pour toutes mes cuillères.

Simplement, il ne faut pas oublier qu’il n’y a qu’une seule pointe pour ferrer un poisson, et qu’au moindre doute, surtout après un accroc dans une pierre, ne pas hésiter à sortir la lime diamant pour redonner un piquant optimum.

Alors, que puis-je conclure de ce montage ?

Après plusieurs essais infructueux, je pense avoir optimisé le montage de l’assist hook. Les sessions à deux pêcheurs m’ont permis d’affiner les choix de montage, et ainsi de pouvoir affirmer que ce montage est aussi prenant qu’un montage avec un triple, à condition d’utiliser un hameçon vraiment bien adapté, c’est à dire pas trop grand et avec une pointe renversée.

Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : On rate néanmoins de temps en temps un poisson, et il faut parfois se faire violence pour ne pas remettre en cause son choix de montage.

Pourquoi le doute peut il s’installer ?

Difficile à décrire, car de nombreux paramètres peuvent intervenir, et il faut déjà admettre qu’avec un triple sur la cuillère, il n’est pas si rare de manquer une truite de temps à autre, surtout les jours où elles semblent pousser le leurre du bout du museau sans vouloir vraiment mordre au leurre.

En premier lieu, une touche avortée peut être le fait d’un petit poisson, sur une cuillère un peu trop grosse pour lui. Rater une truitelle, ce n’est pas bien grave. Les touches sont souvent si rapides qu’il n’est parfois pas possible de pouvoir deviner la taille de l’assaillant si on ne l’a pas vu. Cela reste une supposition …

En second lieu, le palais de la bouche d’une truite est particulièrement dur, et il m’est arrivé plusieurs fois que le poisson se libère à mes pieds, l’hameçon n’ayant pas ou peu pénétré. Dans ce cas de figure, une seconde branche d’un triple pourrait parfois faire la différence. Encore une supposition, un doute que l’on combattra en remettant un petit coup de lime pour se rassurer …

Le plus rageant, c’est lorsque l’on a piqué un beau poisson, et qu’il se décroche après seulement quelques secondes de combat. Est-ce la faute à pas de chance, ou à ce foutu hameçon simple ? Il y a des jours comme ça, quand ça veut pas … Mais je peux affirmer qu’avec le montage décrit plus haut, avec la bonne taille et forme d’hameçon, cela ne m’est plus arrivé sur mes trois dernières sessions …

Et il faut faire peser les aspect archi-positifs de l’assist hook.

Passé le point de vue psychologique des suppositions du pourquoi on rate un poisson de temps en temps, (est-ce vraiment du à ce montage?), il faut quand même insister sur le fait que, sur la centaine de truites prises avec cette technique, je n’ai pas eu une seule fois à sortir une pince ou un outil quelconque pour décrocher en toute facilité un poisson, quelle que soit sa taille.

De plus, on accroche vraiment beaucoup moins dans les obstacles, branches , racines ou pierres, et on s’étonne parfois à oser lancer son leurre dans une zone particulièrement encombrée, avec à la clef la capture d’un magnifique spécimen que l’on aurait sans doute pas intéressé avec un triple lancé vingt centimètres plus au large …

Alors, dans le cas de figure où l’on ne va pas à la pêche avec forcément l’idée de ramener du poisson à la maison à chaque sortie, cela ne vaut-il pas la peine d’imaginer d’accepter psychologiquement de louper un poisson de temps à autre en équipant efficacement ses cuillères d’un hameçon simple ?

AB

Acheter des hameçons 7102 de VMC

6 réflexions au sujet de “Assist Hook et cuillère truite”

  1. Bonjour,
    Je suis convaincu depuis longtemps par les arguments de l’hameçon simple (moins d’accrochage au fond et poisson piqué proprement).
    Tous mes leurres sont montés en simple (PN, ondulantes, etc…).
    Je n’ai jamais essayé les assist hooks, et j’ai du mal à voir ce qu’apporte ce montage par rapport à un simple sur un anneau brisé, surtout que j’ai vu certains pêcheurs monter des assist hooks sur des PN avec des anneaux brisés…
    Donc, l’assist hook apporte quoi par rapport à un anneau brisé? Est-ce que c’est intéressant pour pêcher la perche ou c’est seulement intéressant pour la truite?
    Bonne journée

    • Bonsoir Arnaud,
      Le montage assist hook a été créé au départ pour équiper les jigs de pêche en mer avec des hameçons simple plutôt qu’avec des triples, avec comme argument le fait de limiter l’influence du poids du jig lorsque le poisson secoue la tête lorsqu’il est pris, car l’inertie engendrée par un gros jig est très importante, et, de bénéficier de la souplesse apportée par le brin de tresse qui permet également de limiter les points d’appui sur le leurre, ce qui réduit également le risque de décrochage.
      Dès lors, certain se sont mis en tête que cela pouvait également fonctionner avec les leurres.
      En effet, la liberté totale de l’hameçon favorise la pique de la pointe lors de l’aspiration en bouche du leurre, et limite au maximum la perspective d’un point d’appui pour tenter de se décrocher.
      Cela méritait d’être essayé afin de s’assurer que ce n’était pas juste un phénomène de mode.
      Monter un assist hook en direct sur une cuillère tournante est assez facile pour celui qui peut se permettre de remonter entièrement la cuillère.
      Par contre, pour un leurre, il faut passer par un anneau brisé, à moins de réussir à monter l’assist hook directement sur le leurre.
      Ceci explique pourquoi la plupart du temps, il faut mettre en place un anneau brisé.
      Axel

  2. Salut, il est vrai qu’au triple , c’est triste de voir une truite prise par les trois branches, voir dans le corps, mais j’avoue que personellement je n’ai jamais utilisé une cuillère hameçon simple, par contre le jour où j’en utiliserai ; je pense les acheter dans le commerce, d’ailleurs à la truite je suis adepte du toc , et vairon, même au vairon j’utilise des simples no 6 à hampe longue, mais pas encore à la cuillère! Sur 10 sorties truites, je pêche 6 fois au toc, 2 fois au vairon, 1 fois à la cuillère ou leurre , 1 fois à la mouche, donc j’utilise peu les triples finalement! ☺!

  3. Salut Sylvain,
    je confirme mettre des assit hooks est une super solution.
    je le fais aussi sur mes poissons nageurs taille hameçons 10 à 6 suivant le modèle.
    je les fabrique pas car pas le temps, ni le matos , j’ai trouvé ce qu’il me fallait chez des pros, si non il y a d’excellents tutos sur internet avec comme principe de base le montage d’une mouche car la boucle doit être très courte.
    Philippe

  4. Comment rajouter une perle sans couper la corde a piano originale et en mettre une nouvelle ? C’est possible ?

    • Bonsoir,
      Pour ma part, je monte souvent mes cuillères moi-même, avec des accessoires que j’achète en vrac chez Ardent, ou avec de la récup que je trouve dans les brocantes pêche.
      Sinon, c’est remontage intégral de la cuillère avec de la corde à piano 60/100ème … Je ne vois pas vraiment d’autre solution, à moins d’essayer de pincer une chevrotine fendue en guise de perle, mais je ne suis pas sûr du résultat final.
      Axel

Les commentaires sont fermés.