Sur un malentendu …

Dimanche 26 mai se déroulait le (célèbre) concours de pêche au brochet du lac de Madine.

« Rendez-vous avec Esox », 20ème édition.

Ce sympathique tournoi, qui a accueilli entre autre Sylvain et Cathy l’année passée, était programmé dans notre agenda depuis mars.

A noter que ce concours de pêche en barque est un des derniers du genre dans la région (si ce n’est le dernier …).

Pour rappel, tous les poissons comptent. En effet, vu le nombre de captures (entre 350 et 400 habituellement), cela permet d’obtenir une photographie assez crédible de l’état des lieux du cheptel de brochets présents dans le lac.
Ces données peuvent ensuite être exploitées par l’AAPPMA.

A savoir que les poissons de moins de 50cm comptent un point par cm, et qu’au delà, un savant calcul de coefficient s’applique. Cela évite que les petits spécimens soit ciblés en priorité.
De plus, la compétition se déroule sur une partie du lac qui est normalement fermée à la pêche en barque à cette saison, ce qui laisse toujours présager un nombre de capture assez conséquent.

50 équipes sont inscrites, et deux mises à l’eau sont prévues avec 25 bateaux chacune, disposées de part et d’autre de la zone de pêche. En effet, les infrastructures du lac de Madine ne permettent pas l’accueil au même endroit de 50 bateaux, remorques, etc …

Notre numéro indique que nous sommes affectés à la cale dite « des pédalos » à Nonsard.

 

Tout part de travers :

La veille au soir, je suis à la recherche de quelques blanchailles pour pêcher au manié. Pas moyen de faire un poisson correct : Des rotengles gros comme la main, ou alors des tous petits, tout juste bons pour aller taquiner le sandre. Il faudra donc se contenter des petits.

Au matin, le départ commence mal, avec une mésentente avec Naceira concernant le réveil-matin, qu’aucun de nous deux ne mettra en fonction la veille au soir. Résultat, un réveil en sursaut, et départ en catastrophe.
Nous sommes arrivés pratiquement les derniers à la cale de mise à l’eau, mais heureusement encore dans les clous.

 

Les bateaux en attente du klaxon signalant le lancement des hostilités

 

Notre plan est établi : Démarrage en trombe afin de rejoindre le plus rapidement possible la bouée en face du port de plaisance. C’est cette zone que nous avions indiquée à Sylvain l’année passée.
Je connais assez bien ce coin du lac, qui regroupe, sur un périmètre assez limité, des profondeurs très variées allant de 1.50m à 8.00m. cela devrait permettre de rapidement déterminer où se trouvent les poissons.

Les ennuis continuent : Au déballage des cannes, la tresse d’un des moulinets se prend de passer par dessous le rotor, bloquant la rotation. Il faut tout démonter, démêler, et remettre en place. Fort heureusement, je profite du déplacement pour rejoindre notre zone de pêche pour effectuer cette opération.

Et je me rends compte que certains compétiteurs ont mis à l’eau au port de plaisance. ils ont 500.00 mètres d’avance sur nous, et arrivés sur place, les postes sont déjà pris. Mauvaise pioche.
Néanmoins, on s’intercale, et on commence à pêcher. Comme il y a deux ans, j’attaque au manié, et Naceira aux leurres.

Rapidement, les premiers brochets sont pris par les bateaux alentours. Pour notre pomme, il ne se passe rien du tout, ce qui n’est pas très rassurant. Jusqu’à la première touche pour Naceira : Aux coups de tête, on comprend vite que c’est un silure. Cela ne comptera pas pour les points.

Ouf, Naceira ferre ensuite son premier poisson. Tout juste la maille, mais cela nous soulage.

De mon côté, je prend également mes premiers poissons.
Soudain, sur un ferrage un peu appuyé, je casse (à priori, au nœud de raccord). Et là, par je ne sais quel miracle, le vent ramène la tresse distendue vers le bateau, qui se tire-bouchonne dans les lignes des autres cannes dans un emmêlage inextricable. La scoumoune continue, et il faut dépoiler par petits morceaux aux ciseaux et coupe-ongle. Plus de 20.00m de tresse de gâchée, de l’énervement, du stress, du temps précieux de perdu.

 

Enfin un poisson correct, qui accuse 87.00cm. On ne désespère pas.

 

Naceira s’y colle aussi : Notre choix de zone semble porter ses fruits, et nous avons opté de pêcher assez petit en taille de leurre, afin de « ratisser » large.
La grande majorité des poissons que nous prendrons se laisseront tenter par l’indétrônable (et valeur sûre) Cannibal Shad 12cm.

Comme nous le fait remarquer un commissaire, pour être classé, il faut au moins rentrer 12 poissons, dont quatre de 80. Nous en somme très loin, et au vu de radio-pêche, nos chances de prétention au podium s’amenuisent d’heures en heures… Et nous enchaînons les ratés et décrochés. Les touches ne sont pas franches, même au manié.

Vers 10 heures, nous avons 6 ou 7 poissons. On sent bien que la frénésie du matin s’estompe, les touches se raréfient, et nous observons même des pêcheurs assis au fond du bateau, qui fument un clope ou boivent un coup, l’air désabusé.

Nous insistons sur la zone, et reprenons notre lent déplacement. Soudain, vers onze heures, alors que le coin a déjà été consciencieusement poncé par au moins quinze embarcations, nous rentrons cinq poissons en une demie-heure sur quasiment le même poste. On jubile.

 

85.00 cm pour Naceira

Nous ne savons plus vraiment combien de poissons nous avons comptabilisé. Plus d’une dizaine, c’est sûr.
Malheureusement, pas vraiment un « gros » pour nous démarquer.
De plus, on entend bien que machin a fait un 101, l’équipe bidule a enchaîné les prises, qu’il y a plusieurs 90+.

Pour bien marquer le coup, Naceira se fait encore atteler par un gros silure, ce qui finira par une casse, et je décroche un dernier poisson à 12h57. A trois minutes de la fin. Grrr !!!

Coup de trompe qui indique l’issue du concours. On ne s’en sort pas si mal, et, sur la mise à l’eau, à l’écoute du bilan des autres équipes, on espère peut-être se situer dans les 15 premiers, avec beaucoup de modestie.

Pendant le repas, et en attendant les résultats, les discussions vont bon train. La moyenne des prises ne semble pas très élevée, le nombre moyen de captures se situe au alentours de 6 ou 7 poissons. Et je commence à me dire que finalement, sur un malentendu, nous pourrions peut être faire un résultat honorable.

La remise des prix commence : Il y a eu 305 brochets comptabilisés pour cette édition.

Yves Omhovère, le président et grand maître de cérémonie, annonce les vainqueurs :
A l’énoncé des prises des lauréats, je comprends que cette équipe a tout écrabouillé. C’est bon, c’est plié, on est a des années lumières d’un tel résultat. Si le niveau des suivants est du même acabit, nous voici destinés à figurer loin derrière dans le classement …

 

Deuxième équipe appelée : Je dois pincer Naceira : C’est nous !!!!

 

Finalement, le nombre a payé : 14 poissons, dont dix maillés. 87, 85, 78, 75, 69, 63, 60, 57, 57, 50, 48, 40, 38, 35.
Malgré un départ plus que moyen, tous nos soucis techniques, nous nous sommes bien rattrapés avec 27565 points.

Néanmoins, il faut quand même imaginer que les vainqueurs totalisent plus de 41000 points pour douze poissons enregistrés, avec un festival de plusieurs 90up : un record absolu dans l’histoire du concours !!!
Avec beaucoup d’humour et de conditionnel, il nous aurait fallu, avec déjà les poissons comptabilisés, au moins deux poissons métrés en plus dans le panier pour espérer passer devant.

 

 

Les grands vainqueurs : Christophe Villemin et Frédéric Lefflot

 


Médaille de bronze pour l’équipe Arnaud WARIN et Vincent ROBIN, totalisant 22500 points

 

Merci aux bénévoles et petites mains pour l’organisation.

Également merci aux sponsors pour une partie des lots offerts.

A noter que les sponsors sont toutefois de moins en moins nombreux à soutenir ce genre d’initiative régionale.
Certainement que l’image médiatique et le retour sur investissement qui se dégagent d’une telle manifestation ne sont plus considérés comme assez rentables face aux poids lourds de youtube et autres réseaux sociaux, ou tout est maintenant monétisé sans ambage.

AB