Tous les pêcheurs connaissent la teigne, cette larve vendue en boite plastique chez vos détaillants et dont l’attrait envers les truites est indéniable mais en savez vous plus sur cette larve d’insecte ?
Embarquez avec moi pour découvrir d’où elle vient et qui elle est !
Pour pêcher la truite, le pêcheur moderne peut s’approvisionner en appâts vivants dans son jardin ou plus facilement chez un détaillant en matériel de pêche. Ce dernier offre généralement trois types d’appâts : Les vers de terre, les vers de farine et la teigne.
Classiquement on dit que la teigne est supérieure à l’efficacité du ver lorsque que les eaux sont claires et basses en rivière mais en étang sur des arcs en ciel elle est diablement efficace toute l’année.
La teigne est une chenille, la larve d’un papillon de nuit dénommé Galleria mellonella de la famille des pyralidae (rappelez vous les pyrales dévoreuses du buis). Ce papillon fait partie de la grande famille des mites, il est nocturne et n’arbore pas les coloris éclatants des papillons de jour. En fait il est tellement commun qu’il faut avoir l’œil d’un entomologiste pour le distinguer. Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-après il n’est pas des plus jolis et son envergure de 30 à 40 mm fait qu’on ne le remarque pas.
Le vrai nom de la larve est en fait fausse teigne de la cire, on comprend dès lors pourquoi les apiculteurs ne les apprécient pas. Cet insecte ou plutôt sa larve ou chenille est un ravageur qui se nourrit des cocons, des exuvies d’abeilles, du pollen ainsi que de cire d’ abeille, mettant dès lors en grand danger les larves qui n’ont plus d’alvéoles cireuses pour les protéger et les abeilles n’ayant plus d’alvéoles pour stocker leur miel.
Ce papillon possède la particularité d’émettre une phéromone proche de celle de l’abeille, elle peut donc entrer dans une ruche sans se faire attaquer et pondre ses œufs sans qu’eux aussi ne se fassent détruire. Une fois la larve de teigne née, les abeilles vont la considérer comme une des leurs et la laisser dévorer la cire jusqu’à ce qu’elle sorte de la ruche pour faire son cocon et se transformer en papillon. En apiculture, les rayons modernes de cire sont traités contre le papillon et la larve mais dans la nature, bon nombre de ruches sauvages sont régulièrement détruites pas la teigne.
Pourquoi la truite l’apprécie alors que dans la réalité elle n’en aurait jamais rencontré ? La truite se nourrit de larves et celle-ci possède pile la bonne taille d’une proie, la truite est un poisson opportuniste qui mange tout ce qui tombe à l’eau donc des chenilles. En outre, cette teigne ressemble un peu à la larve du porte bois, le mets de choix pour les truites.
A de nombreuses reprises en étang, j’ai pu constater la supériorité de la teigne sur le ver de terre, pas seulement celui du commerce mais aussi celui du jardin, pourquoi ? Peut être une histoire d’odeur, de goût, de silhouette…Je n’ai pas les compétences pour en juger.
Les teignes se conservent longtemps stockées dans des boites en plastique ajourées contenant de la sciure de bois, il suffit juste de les mettre au frigo dans la partie la moins froide. Pour l’escher la meilleure façon est de piquer sous la tête puis faire ressortir par une patte, ainsi on ne videra pas cette chenille. Cet appât est fragile et ne résiste pas à l’attaque d’une truite, néanmoins il est bon marché et facile à trouver, ce qui en fait l’un des meilleurs appâts pour la pêche des truites de rivières ou d’ étang, les carpes et autres blancs les apprécient aussi !
Vous en savez désormais un peu plus sur cette fameuse teigne, j’en ai toujours une boite avec moi pour la truite et lorsque l’été arrive je pêche avec au feeder.
Gardez la pêche.