S’il est bien une chose que je guette lorsque j’arrive à la pêche c’est l’activité aviaire sur le lac ou la rivière, les oiseaux vont m’indiquer où se trouvent les poissons et s’ils sont en activité. Ce petit indice est généralement oublié ou méconnu du pêcheur, pourtant deux minutes d’observation peuvent vous permette de réussir votre partie de pêche.
Les hérons
Un oiseau que l’on rencontre le plus communément à la pêche. Il y a trente ans voir un héron était bien moins courant que maintenant et on en rencontrait jamais en ruisseau…
Lorsque je vois un héron en queue d’étang, et qui plus est si j’en vois plusieurs, je sais alors que les alevins se rapprochent des bordures et commencent à mesurer plus de 3 cm, par conséquent je sais que les perches ne sont pas loin.
Ce sont deux hérons qui m’ont offert une fabuleuse pêche de belles perches il y a trois ans. Ces deux volatiles étaient tapis le long d’une digue enrochée ou le fond plongeait rapidement, pas le coin le plus cohérent pour la présence de ces oiseaux. J’en ai donc déduis qu’une concentration d’alevins étaient là et bien m’en a pris puisque ce fût l’une des plus belle pêche de ma vie sur de grosses zébrées.
Les corneilles
Ces incessantes croassantes bestioles ont le dont de m’énerver le matin lorsqu’elle poussent leur cri mais leur présence au sol est un bon indicateur. En effet ces oiseaux qui peuvent vivre jusqu’à plus de 50 ans ont une intelligence rare pour des piafs, ils ont compris qu’il suffisait d’attendre à proximité des plages et des bancs d’alevins que les perches et brochets les poussent hors de l’eau pour pouvoir manger tranquillement sans se fatiguer.
Une corneille, je passe mon chemin, trois ou quatre corneilles présentes et je sais qu’il y a à manger pas loin, donc je prospecte….
Les milans
Voila un rapace inféodé à l’eau, le majestueux milan avec sa queue fourchue est souvent le compagnon de nos parties de pêche. Généralement il niche près de l’eau et défend farouchement son territoire estival des corneilles. Disposant d’une vue à la hauteur légendaire de celle des rapaces, il n’a pas son pareil pour trouver un poissonnet mort en plein milieu d’un étang.
Je guette aux beaux jours le manège des milans qui quelquefois volent haut, d’une part c’est joli et d’autre part c’est très instructif sur la tenue des bancs de poissons….
Les mouettes
Compagnes des journées de fin d’été et d’hiver, les mouettes sont aussi de fabuleux indicateurs de la présence de petits poissons. Elles seules me donnent quasi en direct les attaques de perches au large sur les bancs de gardons.
L’année dernière le jeu consistait à pister les mouettes qui picoraient à la surface les vifs blessés afin de lancer nos leurres dessus et là on tapait de jeunes brochets, de belles perches et quelques silures moyens.
Les grèbes
Ces oiseaux piscivores assez discrets suivent eux aussi le casse croûte, pourtant ils ne volent pas au dessus de l’eau et je me demande toujours comment ils font pour découvrir les bancs de poissonnets. Je dois aux grèbes un classement dans une manche du défi Est il y a deux ans. Alors que nous galérions à peigner les bordures, j’avais choisi de traverser le lac pour une autre zone et chemin faisant j’étais tombé sur 7 ou 8 grèbes au milieu de nulle part. En les suivant nous avons pu piquer un bec qui escortait le banc de gardons et filer le tuyau à des copains qui ont assuré leur classement. A ne pas négliger.
Les cormorans
j’ai gardé le pire pour la fin, mes ennemis les corbeaux de mer sont peut être les plus doués pour trouver les poissons. Il suffit d’arriver le matin de bonne heure et de trouver leurs tenues. Si on les voit se regrouper et chasser, il faut foncer dedans et pêcher le plus vite possible avec des techniques qui profiteront de l’affolement des poissons. Les brochets de taille correcte, même s’ils se méfient de ces prédateurs ailés ne restent jamais bien loin de la curée et une fois finie avec le nombre de poissons blessés ou morts, tous les carnassiers vont rappliquer, donc restez sur place !
Lorsque aucun de ces oiseaux n’est présent, j’ai toujours un œil sur les hirondelles qui vont picorer dans les éclosions de moustiques ou autres insectes, éclosions qui fixent les poissons blancs.
Les oiseaux sont nos alliés dans cette traque et si je leur reconnaît le talent à trouver les poissons, ce n’est pas pour ça que j’en viendrai à aimer les cormorans, mais c’est une autre histoire.
Gardez la pêche.
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