L’eau n’est pas que le domaine des poissons, ils le partagent avec les bébêtes, des insectes, des invertébrés, des grenouilles et autres tritons, sans parler des oiseaux, des reptiles et des hollandais pataugeurs aux beaux jours.
En faire un véritable inventaire scientifique relèverai d’une compétence que je ne détiens pas, par contre ma connaissance du milieu me permettra de vous présenter quelques animaux que vous ne connaissez peut être pas.
De temps en temps, lâchez votre canne et admirez la vie autour de vous, vous serez surpris de voir éclore une libellule qui s’extirpera de sa carapace sous vos yeux (soyez patient c’est très long).
Les habitants H24:
A tout seigneur tout honneur, nos amies les écrevisses, fascinantes dans leur comportement, elles mangent tout ce qui est possible de manger, portent leurs œufs sous leur abdomen et vivent la plupart du temps cachées..
Il en existe 7 espèces en France, deux autochtones et cinq importées et déclarées nuisibles car porteuses saines d’une maladie qui tue les nôtres.
La plus grosse, l’écrevisse Signal est en passe de conquérir presque toutes les rivières du secteur du Morvan au détriment des autochtones. L’américaine est elle aussi très présente dans les plans d’eau de la région.
Les gammares:
Superbes petites crustacés d’eau douce, de la même famille que les crevettes, la nourriture habituelle de nos poissons de première catégorie. Ils se nourrissent de débris végétaux, se reproduit plusieurs fois dans l’année et selon la légende entame une migration annuelle.
Pour les faire revenir dans une rivière où ils sont en faible quantité, il suffit de déposer entre quatre palettes du fumier et des débris de fauche. Ils viendront rapidement coloniser ce garde manger et se reproduiront en nombre.
Une bonne idée d’aménagement à moindre coût pour les AAPPMA.
Les limnées et Planorbes:
Membres de la famille des escargots, la limnée à la coquille pointue alors que la planorbe est discoïde. Ils vivent dans les eaux calmes et se nourrissent de végétaux. En grand nombre leur appétit féroce est une parade contre la prolifération de plantes aquatiques.
Les sangsues:
Il y a plusieurs espèces de ces charmantes bestioles qui se nourrissent de sang et vivent sous les pierres, dans les amas végétaux, dans la vase…
Les moules:
Il en existe plusieurs espèces, la dressenne (petite moule) est nécessaire à la reproduction des bouvières alors que ce sont les autres qui on besoin des branchies des poissons pour assurer la survie de leurs larves. En effet ces dernières ont besoin de s’enkyster sur les branchies des poissons pour passer à un autre stade larvaire avant de devenir naissain de moule. Nous avons tous découvert des grosses moules dans les étangs ou dans les rivières. Elles ne sont pas consommables mais filtrent bien un bac à vif.
Il en existe deux espèces importées et classées nuisibles: La zébrée et la palourde asiatique.
Les vers:
Lombric égaré ou ver de berge, ceux là ne sont pas dans l’eau par plaisir mais il existe de petits vers qui vivent dans l’eau sous les pierres des ruisseaux de première catégorie, je les ai observé sans jamais les avoir retrouvés dans des ouvrages. Peu de publications « grand public » semblent s’intéresser aux vers, c’est dommage mais en y réfléchissant l’auteur ne ferait surement pas fortune.
Les insectes inféodés à l’eau :
Tout d’abord la famille des punaises aquatiques: Ces insectes se déplacent de plan d’eau en plan d’eau en volant. On en trouve plusieurs représentants mais je n’en citerai que les trois plus communs:
Sur mon secteur, on rencontre fréquemment les Nèpes, ce sont les seuls qui pourraient vous piquer avec leur rostre. Elles ressemblent à des scorpions avec leurs deux pattes avant qui servent à capturer les proies. Elles se nourrissent d’autres insectes et de petits poissons.
Les Gerris ou araignées d’eaux que l’on rencontre en bande aux beaux jours et qui se font parfois croquer par des poissons très rapides.
Les Notonectes qui nagent sur le dos et gardent une bulle d’air sur la face ventrale, peuvent aussi vous piquer le doigt si vous tentez de les saisir.
Les dytiques, gros coléoptères nageurs et leurs cousins les hydrophilidés qui leurs ressemblent mais ne sont pas nageurs.
On terminera avec l’araignée sub aquatique la fameuse argyronète qui se construit une toile sous l’eau où elle emprisonne une bulle d’air pour y séjourner.
Généralement ces insectes sont les habitants de nos beaux jours, ils hivernent ou meurent durant la mauvaise saison.
On ne peut passer sous silence les demoiselles et les libellules qui sans être aquatiques n’en sont pas moins inféodés aux endroits qui abritent l’eau, ne serait ce que pour leur reproduction. Il en existe une centaine d’espèces. Les demoiselles aiment se poser sur les scions de nos cannes, leurs couleurs métalliques sont du plus bel effet.
Terminons par les plus jolis et les plus gracieux, les éphémères. 200 espèces en Europe, certaines ne vivent qu’un jour, d’autres plusieurs. Elles commencent à éclore avec le mois de mars et sa fameuse « brune de mars » puis vient l’éphémère Danica, très commune, l’ignita, la baétis rhodani et beaucoup d’autres qui ne possèdent que des noms latins. Chez nous, tout commence en mars avec l’éclosion d’une petite éphémère toute noire dans les étangs et qui déclenche de magnifiques gobages de perchettes et gardons.
Le mot « manne » employée souvent comme « manne céleste » désigne en fait la grande éphémère et surtout ses importantes éclosions en juin – juillet. Ces insectes au corps mou qui éclosent ensembles par millions étaient consommés lors des disettes dans l’antiquité.
Les habitants d’une période donnée:
Les larves de libellule, de demoiselles, d’éphémères, de dytiques, et j’en passe sous peine de vous saouler. Certaines vivent plusieurs années sous l’eau avant d’en sortir pour se métamorphoser.
Les porte bois ou traine buches ou encore vermisseaux chez nous, larves de phryganes très connues dont 400 espèces vivent dans les eaux européennes. Certaines larves vivent nues (la fameuse ryacophila des moucheurs), mais la plupart vivent en fourreau, elles sont phytophages ou prédatrices.
La larve de plécoptère ou larve de grande perle que l’on trouve en ruisseau et qui est un indicateur absolu de pureté des eaux.
Les moustiques et leurs larves, 1600 espèces en Europe dont seules les femelles nous pourrissent la vie. Nous pouvons classer parmi ceux ci les vers de vases bien connus des pêcheurs au coup.
Les larves de salamandre et de tritons
Ces animaux viennent pondre leurs petits dans l’eau. Ceux ci possèdent des branchies le long du cou et les perdent en grandissant. Chez moi, chaque ruisseau, chaque trou d’eau est envahi de larves de salamandres et de larves de tritons dès le printemps.
Il est intéressant de noter qu’en dehors des périodes de reproduction, le triton est des plus discrets et des plus ternes alors qu’à ce moment, il revêt une superbe livrée pour féconder sa partenaire. J’en ai découvert dans le ventre de brochets, ils semblent apprécier ces « créatures ».
Passons à un animal rare, la tortue d’eau. La vraie, l’autochtone, se nomme cistude, plutôt rare et discrète elle est implantée sur plusieurs sites par chez nous. j’ai déjà tué par contre deux grosses tortues de Floride relâchées par des inconscients.
Terminons par les plus communs, les crapauds et les grenouilles.
Les grenouilles vertes sont inféodées à l’eau alors que les rousses n’y viennent qu’en période de reproduction. Les œufs des grenouilles sont en amas alors que ceux des crapauds communs sont en chapelets.
Inutile de tenter de pêcher un carnassier durant la période de reproduction des crapauds, ils sont partout à se chevaucher et semblent couper l’appétit de nos poissons. Par contre durant la période des têtards, un petit leurre souple noir fonctionne pas mal sur les perches et même sur les brochets.
Dernier batracien inféodé à l’eau, la rainette avec ses doigts ventouses. Je n’en ai découvert qu’une un jour d’été, toute petite, je l’ai gardé tout l’été en vivarium avant de la relâcher.
Pour clôturer cette liste que je sais par avance incomplète, je ne peux passer sous silence le mystérieux Blob ou Bryozoaire, organisme bizarre de la famille des coraux qui commence à peupler nos lacs, ainsi qu’une méduse d’eau douce: la Crapedacusta qui fait son apparition de temps en temps et fait la une de la presse régionale bien qu’elle soit sans danger.
Si vous êtes intéressés par les insectes je vous suggère d’aller visiter les sites des pêcheurs à la mouche qui sont de véritables entomologistes aquatiques. Pour les autres organismes, pas grand chose à faire à moins d’être féru de biologie et très pointu dans le domaine. Je n’ai pas trouvé de site où les connaissances à ce sujet sont vulgarisées et accessibles au profane.
Gardez la pêche.
Bonjour les fils on pris dans une rivière comme un petit poisson mais il est tout transparent il y a juste un petit trait noir sur le dos, la taille de celui ci fait environ deux centimètres, qu’est ce que c’est?
Bonjour c’est un alevin (un bébé) poisson, vu la taille on ne peut pas savoir de quelle espèce il s’agit, cordialement
Bonjour,
J’habite à Sivry, Etalle. J’ai de la chance d’avoir des étangs et un ruisseau. Dans celui-ci, je vois des petites écrevisses et aussi de drôles de petites bêtes. On dirait une petite branche d’arbre cassée, mais ça a des pattes et ça remonte de courant. Pouvez-vous me dire ce que c’est. Un grand merci d’avance. Passez tous une très belles journée. Nadine
Bonjour, c’est une larve de phrygane dans son fourreau confectionné avec des débris trouvés au fond