J’ai trouvé de l’or

truite14marsBonjour à toutes et tous, aujourd’hui je vais écrire mon tout premier article sur le site. Pour cette première je vais vous parler de mon début de saison passé à traquer la truite dans le Morvan, mais avant, je vais tout d’abord me présenter.

Je m’appelle Adrien, j’ai 22 ans et j’habite à Auxerre dans l’Yonne. Je suis encore étudiant et étudie dans le commerce, et je travaille également dans le rayon Nature chez Décathlon à Auxerre, où la pêche prend une place importante. Avant d’étudier dans le commerce, j’ai passé un bac et un BTS dans l’aquaculture à Chateau Chinon dans le Morvan, ville que j’ai cottoyé pendant cinq superbes années. Ma passion pour la pêche m’est venue à l’âge de 15 ans, un dimanche d’août où je ne savais pas quoi faire.. Bien m’en a pris, j’y suis retourné dès le lendemain ! Comme la plupart des pêcheurs, j’ai commencé par pêcher au coup,  à la grande canne notamment, et puis un soir d’octobre quelques mois plus tard mon grand père m’a mis un lancer dans les mains avec quelques Mepps et m’a dit d’aller essayer dans l’Yonne juste en bas de chez lui.. Ce soir là j’ai pris mes premières perches et ça a été le coup de foudre. La mobilité, la traque, la touche, toutes ces choses m’ont attiré et en quelques mois j’ai totalement abandonné la pêche au coup pour ne pêcher qu’aux leurres.

Barrage de trucy

Aujourd’hui la pêche est omniprésente dans ma vie, de part mon travail mais aussi par le temps que je passe au bord de l’eau, les bonnes semaines c’est quasiment tous les jours. J’ai appris seul, avec internet, les magasines et surtout avec l’expérience que je me suis forgée petit à petit au bord de l’eau, car il n’y a pas de secret, plus on y va, plus on apprend ! Avant le permis de conduire et la voiture je n’avais que le vélo, alors chaque weekend c’était minimum 50 km sur mon VTT noir, le sac à dos bien lourd, les cannes tenues à la main au lieu que celles-ci ne tiennent le guidon, et.. des capots mémorables. Des capots qui nous avancer dans la recherche du comportement de nos partenaires de jeu préférés, des capots qui nous endurcissent et nous poussent à revenir, des capots qui nous accrochent encore plus à notre passion.

Tous les carnassiers m’intéressent, de la truite au silure, et toutes les techniques me fascinent, du drop shot au big bait. Toutes les pêches ont leurs subtilités et procurent des sensations différentes, je déteste la routine alors j’aime changer régulièrement de technique et chercher des poissons différents suivant les différents mois de l’année. Bon allez fini de parler, place à la pêche !

La truite, toute une histoire..

truite14mars

La truite, symbole de pureté, de vivacité, me passionne depuis maintenant trois années. Et chaque saison, je dois dire que mon attachement envers cette reine d’eau vive est de plus en plus fort. Je pêche ce poisson dans les rivières du Morvan, région que je connais très bien puisque j’ai passé cinq années au milieu des vertes collines et autres sapins de Chateau Chinon. Le Morvan est une région que je respecte beaucoup et à laquelle je suis très attaché. Je l’ai quitté en juin 2014 pour m’installer à Auxerre, alors c’était évident que j’y retournerai pour l’ouverture de la truite. L’ouverture de la truite, je m’en souviens comme si c’était hier, je me souviens de mes nuits d’insomnie qui la précédaient, de mes soirées entières passées à regarder des vidéos de pêche à la truite dans les plus belles rivières de France, j’ai attendu ce jour comme un gamin attend Noël. Et puis ce jour est arrivé,  alors je suis retourné dans le Morvan. L’émotion, les souvenirs, les copains, les veines d’eau de ma rivière de cœur, j’ai leurré trois belles sauvages dès le premier jour, et comme si je venais de sortir de prison sans avoir vu ma terre d’adoption depuis des années, je suis allé retrouver mon Morvan au moins trois fois par semaine durant tout Mars et Avril. C’était bien plus qu’un simple plaisir, mais un réel besoin. Le besoin de sortir des boulevards, de s’extérioriser des klaxons et des feux rouges, du stress de la ville. A chaque fois que je passe la pancarte “vous entrez dans le parc naturel régional du Morvan”, un immense soulagement me gagne, c’est fou l’emprise que cette région a encore sur moi. Le Morvan est mon exutoire, une issue de secours, et si c’est un être alors je suis son flux et je parcours ses veines à la recherche de ses trésors..

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Les truites farios du Morvan ne grossissent pas vite du fait de la pauvreté des eaux de cette région, mais la beauté de leurs robes vaut à mes yeux tout l’or du monde. La méfiance de ces demoiselles est un éternel défi à relever pour réussir une pêche, alors pour se faire je me plais à aller dans des endroits peu pêchés, à m’aventurer dans des coins très sauvages. Là où les gens s’arrêtent moi je commence. Parfois je rentre les jambes en sang, la faim au ventre, la sueur qui coule sur le visage, mais quand je découvre un endroit vierge de traces de pas je me dis que la victoire est au bout du scion, à portée de mon Tricoroll. Avec 1000km par semaine pendant deux mois uniquement pour aller rendre visite aux petites morvandelles, quand j’en prends une je laisse bien une jolie pièce de deux euros dans la rivière, mais la passion est plus forte que ça, le Morvan m’appelle sans cesse et je n’arrive jamais à résister, les truites me manquent en permanence et les voir sortir de leur caillou à 200km/h pour venir défoncer mon poisson nageur me rend tout simplement fou, dingue, obsédé. Le Morvan ne m’a jamais déçu, toujours surpris, surtout cette année, mais je reste faible devant lui et ma passion, combien de fois ai-je pris la voiture le soir à 17h après les cours pour aller pêcher à 60km d’Auxerre et revenir deux heures plus tard tellement la nuit tombe tôt en ces mois de début de printemps ? Trop de fois sûrement, mais pour voir ses petits trésors je n’ai jamais vraiment compté.

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J’ai pris 82 truites (toutes des sauvages, de la vraie autochtone, les cocottes ne m’intéressent pas…) depuis l’ouverture (surtout Mars et Avril, je ne suis retourné que trois fois dans le Morvan depuis le 1ier Mai), toutes aux leurres, dans toutes les grandes rivières du Morvan, celles que vous connaissez tous. J’ai quelques techniques particulières pour pendre ces poissons, enfin disons plutôt quelques clés, mais surtout une bonne dose d’acharnement et un mental d’acier. Pour mon matériel j’utilise deux cannes, mon Armageddon d’Ultimate Fishing pour pêcher principalement à la cuiller ( j’ai fait la moitié de mes poissons à la cuiller), et ma Caperlan Wixom pour pêcher aux poissons nageurs, Tricoroll en tête. Pour la ligne, un bon nylon en 20/100 et un très bon fluorocarbone en 18/100 avec au moins deux mètres de bas de ligne pour être discret. Pas d’agrafe pour les leurres mais l’effort de refaire le nœud à chaque fois. Et de la recherche, des journées entières à escalader du rocher, à se faire piquer par les ronces et autres orties virulents du Morvan. Quelques bains dans la Cure et le Cousin aussi pour aller récupérer mes bouts de plastique. Et une bonne dose de bonheur, cinq poissons de plus de 30cm, assez rare dans le Morvan surtout aux leurres, quelques explosions de joie, quelques larmes de bonheur même les bons jours quand la rivière est déchainée, et puis inversement, des fins de journée à s’écrouler toutes les cinq minutes tellement le corps ne suit plus physiquement à force de s’acharner autant, des dimanches froids de vent de Nord Est à voir deux poissons dans la journée en 10h de pêche..

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Si on se penche un peu plus sur la technique proprement dite, j’utilise quelques leurres bien spécifiques et des approches particulières : en début de saison je pêche beaucoup avec des leurres très coulants et lourds pour les poissons postés sur le fond, mais aussi surtout à la cuiller car c’est un leurre idéal pour prospecter les eaux froides du Morvan, la cuiller envoie beaucoup plus de vibrations qu’un poisson nageur et donc va réveiller davantage les truites qui sont encore assez apathiques avec le froid. La cuiller, que j’utilise uniquement en taille n°2 dans le Morvan, représente également une bouchée conséquente pour les truites, qui s’alimentent peu avec le froid mais qui cherchent de ce fait des grosses proies lors de leurs courtes phases d’alimentation afin de faire des réserves, pour pallier à un métabolisme réduit en début de saison. Mais je n’utilise pas n’importe quelle cuiller : les Mepps Comet. En effet la forme particulière de leurs palettes permet de pêcher assez creux contre le courant et de ce fait, d’atteindre des poissons encore bien postés sur le fond. Une palette colorado ne pêchera pas assez creux et sera plus inefficace, et une feuille de saule pêchera assez creux mais envoie moins de vibrations ; la Comet, elle, trouve le juste milieu. Mise à part la cuiller, j’utilise principalement deux leurres : le Tiny Fry et le Tricoroll, tous deux de la marque Illex. J’utilise le Tiny Fry en powerfishing car il possède une bonne bille bien grave qui détecte rapidement les poissons actifs. Si je ne vois aucun résultat, je peux passer à la cuiller par exemple, ou utiliser un poisson nageur plus discret. Dans les endroits très pêchés (que je ne fais peu ou alors pas grande fatigue..), j’utilise également des poissons nageurs silencieux car les truites s’habituent très vite aux billes. Enfin, quand on avance dans la saison, le Tricoroll devient mon allier préféré. Les truites se postent davantage dans les courants pour chasser car elles s’alimentent plus, le Tricoroll, conçu justement pour passer dans les courants, trouve ici alors 100% de son efficacité. J’utilise également ce leurre pour pêcher d’amont en aval, en le jerkant de manière à imiter la nage d’un poisson blessé, perdu, et les truites aiment généralement très bien. Pour les coloris des leurres, souvent du naturel (vairon, truite fario), et quelques flashys  (rose, orange), les jours où les demoiselles sont folles, avant un orage par exemple. Mais il faut bien savoir que pour la truite il n’y a pas de leurre, d’animation, de coloris miracle, il faut juste bien lire la rivière et déceler le niveau d’activité des poissons, et en fonction de ça on s’adapte avec ce que l’on a dans sa boite. Je n’ai pas 36000 leurres pour la truite, juste une bonne dizaine, mais que j’essaie d’utiliser au mieux selon les conditions du jour. Un leurre marchera par exemple très bien au coup du soir quand les truites sortiront pour chasser dans les courants, et sera totalement inefficace en plein après-midi quand les truites dormiront sous leur caillou. Pour les réveiller et les forcer à attaquer à cet instant, il faudra trouver un autre leurre, très imitatif, coulant et donc lourd par exemple, et qui lui même marchera moins bien au coup du soir parce qu’il coulera trop et s’accrochera trop donc vous fera perdre du temps, alors qu’un leurre plus léger et forgé pour nager dans les courants ira parfaitement pour le degré d’activité des truites et s’accrochera moins donc vous fera perdre moins de temps et optimisera votre pêche. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres..

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Aller pêcher la truite c’est une culture, un immense échange avec la nature, seul contre elle, la remise en question est obligatoire, parfois vous gagnez, parfois et souvent même, c’est elle qui gagne. Je me suis fixé un objectif à 200 poissons cette saison car j’ai besoin d’objectif pour avancer, la saison dernière j’ai arrêté de compter à 100 mais je sais que je n’ai pas fait les 200. Mais surtout cette année, mon objectif principal est de leurrer un poisson de plus de 40. Et une truite qui dépasse les 40cm aux leurres dans le Morvan, c’est vraiment très rare, il y a peu de parcours qui produisent des gros poissons même si chaque année des 40+ et 45+ sont faites tout de même, au vairon manié ou au toc. Après avoir fait le tour de tous les parcours et des différentes rivières, je me concentre maintenant sur les parcours à gros poissons, essentiellement deux, pour essayer d’atteindre mon objectif. J’ai vu quelques grosses truites devant moi cette saison, mais pas prises aux leurres. La grosse truite du Morvan, une éternelle source de motivation, un rêve permanent, c’est pour cela que dans mon gilet de pêche, j’emporte toujours avec moi un paquet de mouchoirs, en me disant à chaque fois que je monte dans ma deuxième terre, et si c’était pour aujourd’hui la grosse ?

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Très prochainement, je vous écrirai un article pour vous parler de mes mois de Mai et Juin passés à traquer les carnassiers vers chez moi, en attendant bonne pêche à tous, moi je coupe l’ordi je file faire un coup du soir… dans le Morvan.

Peace and Fish.

 

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