Ils vivent dans nos eaux : Le vairon

Pauvre vairon, ce petit poisson de première catégorie paye un tribu presque aussi grand que le gardon lorsque l’ouverture arrive. Appât prisé des pêcheurs de truite, il est aussi très recherché par ceux qui taquinent le sandre et la perche et finit aussi souvent en omelette.

Ce magnifique cyprinidé dont les couleurs de fraye sont exceptionnelles est la plupart du temps le premier ou l’un des premiers poissons que prend un pêcheur. Qui n’a pas de souvenir de pêche au vairon avec une petite gaule en gardant les pieds dans l’eau en été ?

Le vairon  ou Phoxinus Phoxinus est un petit cyprinidé présent sur la totalité du territoire. Alors qu’on croyait qu’il n’y avait qu’une espèce on a découvert il y a peu (2007) qu’il y en aurait au moins trois en France : Le commun quasiment partout, Phoxinus Septimaniae dans la région du Languedoc Roussillon et Phoxinus Bigerri dans la région du pays basque

Alors que sa robe habituelle n’est guère jolie, celle qu’il revêt lors de la parure nuptiale est magnifique et le défend face à certains poissons exotiques d’aquarium.

photo F Melki - Biotope.fr

 

Le vairon commun vit en banc nombreux, tant dans les rivières larges que certains petits ruisseaux. Il mesure en moyenne 5/6 cm et atteint les 8/9 mais des vairons de 12,5 cm ont déjà été pris.

Sa période de reproduction s’étale d’avril à juillet selon la température de l’eau. Les pontes sont multiples et se déroulent en plusieurs fois à une température de 12/14 °.

Les femelles sont matures à trois ans et les mâles à deux ans mais les scientifiques ont découvert des mâles matures à un an et des femelles à deux.

 

Une femelle pond entre 200 et 500 œufs chez une femelle de 5/6 cm mais peut atteindre 2500 chez un mamie de 10 cm.

La durée de vie du vairon est en moyenne de 3 ou 4 ans  mais en bassin on peut les garder plus longtemps.  J’en ai gardé en aquarium durant plus d’un an, et ces petits poissons sont voraces et font ventre de tout.

Avec ces arguments le vairon n’aurait que des qualités mais ce petit poisson adore manger les œufs des autres, voir les siens. Il adore aussi manger les alevins des autres espèces dont ceux des truites. Dans les ruisseaux du Morvan où le vairon est absent on  trouve des juvéniles de truites, là où il est là on ne trouve que des truites de plus de 20 cm, je n’en tire aucune conclusion n’étant pas scientifique mais ce que me disent les anciens est peut être vrai : Le vairon est néfaste pour la reproduction des truites, certes pas partout mais dans les ruisseaux acides du Morvan il le serait.

Reste que j’attends avec impatience la décrue et le niveau d’étiage du Ternin près de chez moi pour aller en prendre une bonne centaine afin de me faire une belle réserve de vifs pour la perche.  Et puis cet été, avec une gaule de trois mètre, un mini flotteur et un hameçon de 24 esché d’un faux vers de vase je me ferai une friture qui agrémentera un bon apéro estival.

Gardez la pêche.

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