Ils vivent dans nos eaux : le barbeau

Poisson étonnant fort comme une carpe, fuselé comme un aspe, bagarreur comme un brochet, le barbeau est un poisson fort peu pêché et pourtant….

 En France cohabitent deux espèces de barbeaux, le fluviatile, sujet de cet article et le méridional, plus petit et qui est cantonné à la frange sud est du pays.

 

Notre barbeau fluviatile est un animal puissant adapté aux courants des rivières et des fleuves dans lesquels il se complait. On l’appelle barbus barbus chez les scientifiques. Il possède deux paires de barbillons, l’un implantée en avant de la gueule et l’autre à la commissure des lèvres.

 Son signe le plus distinctif est son museau et sa bouche particulière. Des lèvres très puissantes orientées vers le bas qui  lui permettent de fouiller le sol à la manière d’un sanglier.

Amateur de courants puissants et de fonds de galets, il passe sont temps à les retourner pour y dénicher larves et vers dont il se délecte.

 

Sa reproduction ne passe pas inaperçue, les barbeaux entament alors des joutes très bruyantes. Nous sommes entre mai et juillet et Mme barbeau se fait courtiser par plusieurs mâles qui se frottent à elle (tout du moins c’est ce que l’on a l’impression de voir en les observant). Une fois prête, elle va creuser un petit nid avec sa caudale et y déposer ses œufs qui vont couler entre les pierres car ils ne sont pas collants. Les mâles vont féconder ces œufs en lâchant leur sperme sur cette ponte.

 Une femelle peut pondre entre 3000 et 9000 œufs suivant sa taille. A leur naissance les minuscules barbeaux resteront sous les pierres le temps de  résorber leur vésicule vitelline. Ils se nourriront ensuite de phyto puis de zooplancton avant de passer aux larves aquatiques. Les jeunes barbeaux vivent dans les mêmes zones que les goujons pourtant il n’est pas facile d’en attraper à la ligne.

 

 La pêche du barbeau en France est réservée à quelques initiés. On le prend en nymphe, à l’appât naturel et plus étonnamment au cube de fromage (méthode de nos grands parents).  On peut aussi le pêcher à l’anglaise au feeder avec des asticots ou à la pelote, vielle méthode ancestrale qui consiste à cacher un hameçon esché dans une boule de terre que le barbeau viendra casser.

 La dernière méthode en date a semble t’il été inventée par M. Frédéric LUCET ou tout du moins c’est lui qui l’a popularisée. Il pêche le barbeau à la lame vibrante, eh oui !!! Une animation particulière lui permet chaque année de mettre au sec plusieurs barbeaux dont les plus jolis dépassent le mètre. Il détient certainement le record de France mais préfère les remettre à l’eau que de les faire valider mort chez un détaillant.

 

Cette espèce de poisson est très recherchée par les pêcheurs sportifs allemand, autrichien et anglais pour lesquels les grandes marques ont conçu des cannes spécifiques (les barbels) qui malheureusement ne sont pas importée dans l’hexagone. Là bas la pêche du barbeau est une institution et lutter avec ces missiles vaut bien largement le combat d’autres poissons dits « de sport ».

 Très présent partout, le barbeau vous tend les nageoires pour un petit combat, qu’attendez-vous ?

 Gardez la pêche

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