Ils vivent dans nos eaux: La truite arc en ciel

Je voudrais rendre hommage à un véritable poisson de sport qui est pourtant méprisé par une majorité de pêcheurs. La truite arc en ciel possède une des plus belles robes des poissons d’eau douce, un vert tout en nuance ponctué de noir le tout marginé de rose avec quelques reflets bleus.

 

La truite arc en ciel ou Oncorhynchus Mykiss est un vrai missile subaquatique, son profil est superbe contrairement à son museau petit et renfrogné qui n’est pas à la hauteur de la combattivité de ce poisson. Mais si elle n’a pas la « gueule » de la fario, elle est bien plus valeureuse combattante.

Une arc ne se rend jamais et surprend toujours le pêcheur par sa façon de combattre qui n’est jamais la même, elle sonde, tire, saute, se tortille, se laisse ramener pour repartir à fond….Une vraie bête de combat.

 

L’arc ne se reproduit pas chez nous à part en de rares endroits des Pyrénées ou certains étangs à l’eau assez froide en été. La femelle pond environ 2000 œufs dans du substrat grossier comme la fario mais elle ne pond pas en octobre novembre mais au printemps.

 Elle est originaire du nord ouest des états unis et a été introduite quasiment partout désormais, en Europe on en retrouve des populations exceptionnelles en Espagne, en Autriche, en Slovénie et en ex Yougoslavie.

 

En France, la plupart de ces truites sont issues de piscicultures quasi industrielles qui fournissent les AAPPMA et les commerces de poissonnerie. La plupart des arc sont rendues stériles par une méthode assez compliquée qui consiste à en faire toutes des femelles par injection d’hormones ou alors des triploïdes (mâles et femelles en même  temps qui ne servent que pour la reproduction et ne génèrent que des femelles). Ceci  empêche leur reproduction en milieu naturel et bien entendu garanti par là même de substantiels revenus aux pisciculteurs.

 

L’arc grossit plus vite que la fario (c’est pour ça qu’elle est moins cher à l’achat), elle se nourrit sensiblement comme elle mais occupe plus la zone à ombre de la rivière, c’est à dire la zone intermédiaire entre la rivière qui coule fort et la rivière de seconde catégorie. 

De grandes légendes circulent à propos de Mykiss, elle entrerait en compétition avec la Fario au niveau alimentaire…Oui mais ce n’est pas l’arc qui va tuer la fario mais la fario qui en cas de présence d’arc va remonter vers l’amont.

 L’arc est une truite d’étang, vrai mais à moitié, elle supporte très bien la rivière et y survit plus longtemps. Elle supporte mieux les écarts de température estivaux et résiste à une eau de moindre qualité.

 L’arc est une truite de bassine, tout comme la fario d’élevage qu’on balance avant l’ouverture. On la reconnaît à ses nageoires pectorales abimées, son museau écorché et son absence totale de méfiance.

 

J’ai pris des arcs de bassine plus de trois mois après leur lâché en été dans l’étang familial, elles avaient eu le temps de s’habituer à leur nouveau biotope et s’étaient refaite une santé. Elles m’ont livré un combat titanesque sur un montage drop et la beauté de leur robe était telle avec un rose soutenu et un vert si brillant que je n’ai pas pu les sacrifier.

 

Combien de fois au bord de l’eau ai je du défendre ces pauvres arcs auprès des pêcheurs peu enclin à leur reconnaître des qualités. Non les farios ne sont pas des sauvages, non les arcs ne sont pas des saumonées, non les farios ne sont pas mieux que les arcs.

A propos des saumonées, savez vous que les pisciculteurs rajoutent une substance chimique proche du carotène dans l’alimentation pour que les truites aient une chair saumonée ??

 

Les arcs ont l’avantage de se faire prendre plus vite car elles naviguent plus, donc le pêcheur d’ouverture pourra plus facilement en attraper et rentrer fier de lui à la maison. Quant à moi, j’adore combattre ces foldingues qui mordent à tout, leurre souple, cuiller, mouche, pâte et même maïs.

Prendre à la ligne une grosse arc de plus de 50 cm c’est atteler une locomotive comme une carpe, qui se trémousse comme un brochet et résiste plus encore qu’un bass. C’est pour moi le plus grand poisson de sport de nos contrées alors rendons lui hommage.

 Un bisou pour Mykiss !! Et retour à l’eau pour grossir jusqu’à la prochaine prise.

Gardez la pêche

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