La palourde asiatique ou corbicule

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Sous l’eau que nous pêchons ne vivent pas que des poissons, entre les insectes, les gastéropodes, les sangsues, les moules, les bryozoaires et autres pensionnaires de nos lacs et rivières, vivent aussi d’autres formes de vies, quelquefois venues de loin et proliférant au point de créer des déséquilibres biologiques. La corbicule ou palourde asiatique est de celles ci, voyons ensemble ce coquillage.

 

La corbicule est un coquillage ou plus précisément un mollusque bivalve qui ressemble au coques que nous mangeons mais dont la coquille est un peu plus lisse.

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Ce mollusque est originaire d’asie où on la déguste en Chine et en Corée, chez nous elle serait consommable dans l’absolu mais elle est bio accumulatrice de polluants et peut héberger des bactéries donnant des diarrhées qui dans certains cas peuvent s’avérer très graves.

Dans les aquariums, elle n’a aucun intérêt car elle s’enfonce dans le substrat en ne laissant que deux siphons visibles.

Corbicula fluminea

 

Cette palourde est facilement reconnaissable, c’est la seule actuellement en eau douce, sa coquille à un diamètre au max de 3 cm. La corbiculae a une durée de vie qui peut aller jusqu’à 4 ans.

En moyenne, là où elle est implantée, on trouve de 100 à 200 coquillages de tous ages au m². Son implantation daterait des années 80 où on a commencé à la trouver en basse Dordogne puis ensuite un peu partout. Elle serait arrivée via les voies de communication commerciales en bateau : Canal Rhin Rhône et grands fleuves. Elle a pu arriver via les ballast d’eau douce des navires ayant vogué en mer et venant de régions où ce mollusque est présent ou s’être collée à la coque des péniches ou des bateaux de loisir en eau douce.

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La corbicule se nourrit en filtrant le phytoplancton, les bactéries et les matières en suspension dans l’eau. Elle vit enterrée dans le substrat et comme nombre de coquillage est quasiment invisible. Quelquefois elle se fixe sur les rochers dans des zones abritées. Ses seuls prédateurs sont le rat musqué qui les dévore en quantité, certains oiseaux et les écrevisses. Sur certains emplacements en bord de fleuve on découvre quelquefois des quantités de coquilles de corbicules, j’en connais un à Chalon sur Saône (71) sous un pont, c’est l’endroit où les rats musqués viennent déguster leur mets.

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La reproduction de ce coquillage n’est pas très connue en France, tout au plus on apprend que la production de larve pour une corbicule peut aller jusqu’à 40 000/saison à raison de 400/jours.

La corbicula fluminea, c’est son nom savant, apprécie les eaux oxygénées des fleuves, rivières et grands lacs. La stratégie de colonisation des larves est à l’image de certaines araignées. Les juvéniles sécrètent un filament muqueux qui va leur servir de parachute et les fera porter par le plus infime des courants. La larve peut aussi se fixer sur les coques de navires et l’Onema dans une étude récente conclut qu’il est fort possible qu’elles puissent se fixer sur les pattes des oiseaux.

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La présence massive de ce coquillage peut créer un déséquilibre biologique en entrant en concurrence avec les espèces endémiques filtrantes (les moules), en eutrophisant les eaux en cas de forte prolifération et, ce qui inquiète les utilisateurs des eaux, en engorgeant les circuits d’eau et les turbines.

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Un autre élément qui m’a été rapporté par un lecteur suisse est que la prolifération des mollusques filtreurs entraîne une moindre turbidité de l’eau, voir même une transparence cristalline qui à terme est néfaste pour les populations piscicoles.

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En attendant la corbicule est là et il faut faire avec. Les pêcheurs de silures attendent chaque année un phénomène de mortalité qui fait flotter les corps des mollusques en surface. Là les silures viennent les gober délicatement et il est alors possible de les pêcher à vue en mettant quelques cadavres de corbicules sur un hameçon triple et en les pêchant « au toc ». Une fois pris les silures en dégueulent des centaines, preuve que ce truc doit leur plaire.

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Certains pêcheurs de mon secteur pêchent les silures à la mouche avec des imitations de ces corps blanchâtres et lors du phénomène de mortalité annuel, ça marche du tonnerre.

Vous en savez désormais un peu sur cet étonnant coquillage qui peuple nos eaux françaises.

Gardez la pêche.

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