Le spinnerbait
A force de s’accrocher dans les herbiers avec ses cuillers ou ses poissons nageurs on finit par rechercher quelque chose qui passe au travers sans risque. On teste des leurres qui nagent en sub surface sans être véritablement satisfait du résultat.
On veut de la ferraille, celle qui fait du bruit, celle qui brasse de l’eau et réveille nos chers carnassiers à des lieues. J’ai trouvé cet outil indispensable en la personne du Spinnerbait.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ou dont les connaissance sur ce leurre sont vagues, il s’agit en quelque sorte d’une tête plombée ornée d’une jupe montée au bout d’un axe en V et sur lequel est placé une ou plusieurs palettes de cuillers sur l’autre partie de l’axe.
Une brève histoire de ma découverte du spinnerbait :
En 2003, suite à une grave maladie, j’ai été cloué plusieurs mois à domicile sans pouvoir faire grand-chose, c’est là que j’ai découvert le spinnerbait au travers d’un reportage sur la chaine télé Chasse et Pêche. J’ai donc investi dans deux spinnerbaits Booyah achetés à Décathlon et dès que j’ai pu marcher je suis allé à la pêche avec ces leurres en délaissant mes ondulantes. Ce fut une révélation, ce leurre attirait les brochets comme un aimant et on ne s’accrochait pour ainsi dire jamais. Malheureusement ces modèles n’étaient pas solides et je perdais les jupes sur les attaques de petits brochets. A l’arrivée sur le marché du Crystal Spin de River2Sea, j’ai enfin pu m’éclater totalement avec des spinnerbaits solides et bien finis. Puis j’ai essayé divers modèles de chez Illex, Megabass…..Pour me demander quand les fabricants allaient enfin nous mettre sur le marché un spinnerbait à brochet, c’est chose faite dorénavant avec un choix important en tailles et grammages.
Du bass au brochet
Le spinnerbait est un leurre inventé aux Etats Unis à Saint Louis dans le Missouri en 1951 selon Wikipédia, par un pêcheur féru de bass en milieu encombré. Il combinait et combine toujours de multiples signaux. Le but premier a été d’adjoindre des palettes à un rubberjig et de profiter de la résistance à la traction de la ou les palettes pour que le leurre pêche droit avec le rubberjig dessous. La forme de l’armature va faire que lors d’un contact avec un obstacle le leurre va pivoter et éloigner la ponte de l’hameçon de l’accroc éventuel.
Il existe de multiples formes de montures mais à l’origine une simple boucle non fermée permettait au nœud de glisser contre la première palette et de décrocher facilement le leurre. Avec les montures fermées et les agrafes il arrive de s’accrocher mais ça reste anecdotique.
Les premiers spinnerbaits en France qui sont arrivés dans les années 2000 étaient des modèles à black bass en 10g ou 14g, un peu léger pour le brochet surtout qu’un spinner se lance mal. Ceci explique que la plupart des pêcheurs français de l’ époque, pêchant du bord, n’ont pas vraiment adhéré à ce leurre. Pourtant du bass au brochet, de la perche au silure…Le spinnerbait prend tout.
Le leurre de réaction 4×4 printemps été bordure
Du fait de sa plombée décentrée, le spinner se place toujours palettes vers le haut, la pointe de l’hameçon aussi, évitant de ce fait les accrochages. Depuis mes premiers j’ai du m’accrocher trois fois avec un spinner, c’est à mon avis le meilleur leurre de prospection pour le brochet. Il passe dans les bois noyés, dans les nénuphars, au milieu des pires herbiers… C’est un des meilleurs leurres de réaction à employer entre juin et septembre en pêchant les bordures en powerfishing. Certes on ne prendra pas un brochet record, quoique ? Mais on aura des touches en procédant ainsi. Si le sandre et la perche se font piquer sur les modèles intermédiaires, il arrive de piquer un gros bass sur un spinnerbait 21 ou 28g et plus souvent qu’on ne le croit.
Le spinnerbait ne s’emmêle que très rarement, sauf avec certains modèles où l’agrafe quitte la boucle et se cale contre un étrier de cuiller. On le sent tout de suite en ramenant, car un spinner qui fonctionne est un spinner qui tire dans le bras. Pour remédier à cela, il faut insérer un morceau de scoubidou ou un petit joint torique (Illex wire bait rig) qui maintiendra l’agrafe en place.
Les différentes animations
Trois grands types d’animations sont à prévoir avec un spinnerbait. Le linéaire simple est le plus courant, on lance, on laisse couler à la profondeur voulue et on ramène comme une simple cuiller, c’est ce qui fonctionne parfaitement pour la majorité des pêcheurs. On utilise la position du scion pour faire monter ou plonger le spinnerbait selon les obstacles rencontrés.
L’hélicoptère se pratique généralement avec un spinnerbait spécifique équipé d’une seule palette ronde avec un bras court mais ça fonctionne aussi avec un classique deux palettes. On lance près d’une structure et on laisse couler en contrôlant le fil, idéal pour pêcher près des pontons, des falaises, des troncs de forêts submergées.
La dernière animation est le buzzing, plus destinée à la belle saison. Elle consiste à ramener canne haute et à faire brasser les palettes en surface pour faire sortir les carnassiers de leurs caches sous les herbiers.
La forme de la tête plombée
Comme vous pouvez le constater sur le cliché suivant, les têtes plombées ont en gros deux formes Une courte et trapue pour plonger vite et une longue et plate dessous pour mieux s’appuyer sur l’ eau lors de la phase de ramener et mêle mieux glisser sur les obstacles.
On trouve des têtes plombées réalistes avec œil 3D et des simples mais néanmoins très efficaces.
La jupe
Les premières jupes que j’ai connu étaient en plastique du genre caoutchouc et fondaient avec le temps. Désormais les fibres en silicone de plusieurs tailles ou plusieurs couleurs permettent une grande fantaisie. On retrouve aussi sur certains modèles destiné au brochet ou muskie des fibres de guirlandes de Noël ou des plumes, voir du bucktail.
Les jupes sont aussi désormais mieux sécurisées qu’avec l’élastique classique, maintenant une gorge accueille une ligature en fil kevlar pour les meilleurs modèles, ainsi les dents du brochet ne vous feront pas perdre toute votre jupe.
L’armement et l’hameçon trailer
Son seul défaut à mon sens est le suivant : Quelquefois les brochets n’attaquent que le bout de la jupe en silicone, en ce cas il faut monter un hameçon trailer. Cette mésaventure m’est arrivée à Pannecière pour l’ouverture 2008, je pêchais au milieu d’arbustes rivulaires noyés par une matinée ensoleillée. L’eau était très claire et l’on distinguait bien le fond. J’ai lancé en direction de deux buissons submergés dans 1,5 m d’eau, je suis passé entre les deux. Un pépère a surgis, pris mon spinner, j’ai vu sa gueule se refermer sur la jupe et mon ferrage a été, bien entendu, inefficace. Il faisait au moins 80 cm, j’étais vraiment dégoutté. Le lendemain j’achetai des trailers hooks. Désormais je les utilise sauf lorsque je pêche vraiment dans des coins scabreux, les trailers on tendance à s’accrocher plus que les hameçons des spinners.
J’ai aussi testé un leurre souple trailer pour donner plus de volume mais je n’ai jamais constaté plus de touches, je suis donc revenu à un spinnerbait sans leurre en trailer.
La forme de l’armature
Tout ou presque a été essayé avec l’armature, la forme la plus étonnante est à mettre au crédit de la marque Gancraft avec le Killer Bait. Cette armature complexe évite à l’agrafe de remonter sur la hampe supérieure sans pour autant l’empêcher en cas de passage difficile.
Les hampes droites sont les plus connues, elles ont le défaut de plier à la traction lors du ramené et de faire alors taper les palettes sur l’hameçon, ce qui gêne la nage du leurre. Les hampes courbes sont justement faites pour éviter ce phénomène.
Un truc pour faire nager plus profond votre spinnerbait consiste à tordre l’armature pour en faire un v plus ramassé.
Certains spinnerbaits à brochet ont une armature franchement renforcée comme le modèle duo. D’ autres en ont une tellement fine qu’elle doit être remodelée à la main après une prise.
Les différentes formes de palettes
L à aussi le choix est pléthorique avec des modèles Colorado (ronde), willow (feuille de saule) ou Indiana ( un mix des deux). On trouve aussi cette forme chez PLP entreprise avec une palette en forme de pale d’hélice très efficace.
Pour simplifier une palette Colorado tire plus, donc plonge moins mais émet plus de flashs lumineux. On choisira selon ses coûts personnels mais aussi selon la turbidité de l’eau. Certains spinnerbaits sont des tracteurs désagréables à ramener alors que d’autres ne tirent quasiment pas sur la canne mais tous sont efficaces.
Les évolutions du spinnerbait
Les spinnerbaits texan ont fait leur apparition il y a quelques années mais ils n’offrent pas grand-chose de plus. Depuis sa création ce leurre très apprécié des guides et compétiteurs US a été testé dans nombre de configuration et les plus simples suffisent à réussir sa pêche. La marque française Delalande a mis au point une armature souple, Storm une armature où on peut insérer une lest interchangeable, mais la forme la plus intéressante est le One Up Viblade de Sawamura qui combine un lipless et un spinnerbait, à tester !
Mes modèles préférés.
Pêchant quasiment exclusivement le brochet au spinnerbait mes modèles préférés sont typés malgré une belle collection de modèles de ¼ d’oz (7g) à 1 oz (28g) ou plus encore.
Ceux avec qui je pêche actuellement le plus sont le Kilerbait Over de Gan Craft, le Megabass Venom (plus importé malheureusement), le Cyclone de PLP entreprise (un vrai 4×4) et le Flatter d’ Herakles (lourd et compact). Si je vise le gros brochet c’est sur le Duo Realis G1 (plus au catalogue) qui pêche creux et dont l’armature est impressionnante.
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