La cuiller tournante (inline spinner)
Il existe actuellement une foule de modèles de cuiller tournante, celles destinées à la truite sont les plus nombreuses tellement ce leurre est efficace. Mais, les brochets, les perches, les bass,les silures et même les sandres aiment les cuillers et ce leurre n’est pas à classer dans la catégorie des outsiders.
Voyons donc les différents modèles et leurs actions en fonction des poissons recherchés.
Un peu d’histoire chauvine
Auparavant permettez moi, en bon chauvin de rendre hommage à MEPPS (Manufacture d’Engins de Précisions pour la Pêche Sportive), une entreprise crée en 1938 par André MEULNART, alors ingénieur chez Peugeot. Celui ci, créateur amateur de cuillers eu une inspiration et créa l’Aglia (papillon en Latin).
C’est en vendant une de ses cuillers à un américain propriétaire d’une chaîne de magasin de sports qu’il devint très connu aux USA pour la qualité de sa production. Son entreprise prit un développement exponentiel et MEPPS est toujours le plus gros producteur de cuillers de pêche.
Depuis 1965 l’usine MEPPS est située près de Nice et continue de produire les meilleures cuillers du monde, seule une autre est située au Etats Unis pour la production US.
Des formes diverses et variées
Cette digression terminée voyons de quoi est composée une cuiller. A l’origine la première cuiller fut une ondulante, les tournantes ne sont apparues que dans la première moitié du 20ème siècle. Les premières tournantes n’étaient que des palettes fixées vaguement sur une corde à piano qui se terminait pas un hameçon triple. L’ajout de l’étrier fut un plus qui facilita une rotation à 360 ° autour de l’axe.
Les premières cuillers n’étaient pas plombées et cet accessoire qui permet de pêcher plus creux n’est apparu que plus tard avec l’Aglia ou d’autres modèles oubliées.
Voici un cliché de très vielles cuillers, on constate que les deux premières n’ont pas d’étrier, celle de droite est une Aglia mais avec son plombage ancien modèle.
Des cuillers tournantes il en existe en gros quatre types, les palettes willows (feuille de saule) qui pêchent plus creux car elles tournent plus près de l’axe, les palettes colorado (palettes rondes) qui papillonnent loin de l’axe, les palettes Indiana (l’ Aglia) qui est la plus répandue et l’inclassable Panther Martin avec sa palette traversée par l’axe (j’oublie volontairement le devon, devenu trop marginal).
Les formes de palette n’ont guère évolué et celles ci ont pu se rallonger pour devenir ovale comme la Comet de Mepps ou acquérir une forme plus complexe comme celle de la Lusox ou de la célèbre Suissex. La seule innovation dernièrement est celle de Mepps avec une cuiller très lourde pour pêcher plus creux et lancer plus loin. Les coloris ont aussi bien changé, on trouve désormais des coloris UV sur les corps ou les palettes ou des coloris hyper flashys.
Les cuillers à brochet telles que les Lusox Mepps ou Suissex ont une plombée décalée en tête et placée sur un avançon. Ainsi la cuiller tournera à la descente plus facilement qu’une plombée sur l’axe. On peut donc pêcher en animant doucement ce qui plait bien au brochet.
Comment l’utiliser
Pour pêcher à la cuiller, même l’ondulante, un émerillon est essentiel sous peine de vriller tout le fil de la bobine et quelques lancers. Sinon une cuiller se suffit à elle même, ramenée simplement elle pêche très bien et fait réagir tous les poissons. On peut manier les ondulantes et les plombées en tête pour obtenir un nage plus aguichante.
En lac c’est le linéaire qui fonctionnera le mieux sur les carnassiers, on peut espérer une attaque reflexe lors d’un tombé sur le poste mais c’est généralement après qu’elle se soit mise en branle et qu’elle ait envoyé pleins de signaux visuels et vibratoires qu’elle se fait prendre.
En rivière à la truite, surtout en UL, on peut tenter une pêche amont mais il faudra ramener très vite pour la mettre en route. Généralement le lancer aval est à proscrire car la cuiller va trop tirer et remonter en surface, on se contentera donc d’un classique lancer 3/4 amont qui a fait ses preuves.
Quelles couleurs utiliser
Le postulat admis chez les pêcheurs est qu’à ciel clair c’est cuiller argentée et qu’à ciel gris c’est cuiller dorée mais chez certains c’est le contraire. Je sais que les truites de bassines adorent les cuillers fluo ou fire tiger et que les perches préfèrent les cuillers avec du rouge. Pour le reste rien n’est scientifique tout est une question de goût personnel. Les cuillers à teintes noires seraient meurtrières sous un grand soleil estival selon la légende, mais je ne peut corroborer un fait que je n’ai jamais constaté.
Quelques modèles sont agrémentés de poils de renard, de chevreuil ou d’écureuil pour les grosses cuillers à brochets ou de plumes et de tinsels pour les micros cuillers à truites. Ce qui m épate et m’a toujours fasciné avec ce leurre c’est qu’une cuiller ne ressemble en rien à une proie, alors pourquoi les poissons les attaquent ?? J’aimerai bien connaître ce secret. Qu’est ce qui fait que ce bout de ferraille en mouvement se retrouve happé par nos carnassiers ?
Mystère, en attendant la cuiller sous toutes ses formes est toujours d’actualité dans les boites des pêcheurs classiques mais aussi dans celle des compétiteurs high tech qui savent qu’il faut parfois les sortir pour rentrer du poisson.
Gardez la pêche.
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