Quelle batterie pour son moteur électrique ?
Lorsque l’on achète son premier moteur électrique on ne se doute pas encore de la somme qu’il y aura à débourser pour une batterie et un chargeur. Ces deux derniers éléments « plombent » le budget. Pour un moteur à 300 euros, dépenser presque la même somme pour son alimentation fait grincer des dents. Je vous propose de faire le tour des différents modèles de batterie, leur coût et celui d’un bon chargeur.
Tout d’abord, règle n°1, pour éviter les parasites ne jamais brancher son moteur sur la même batterie que son sondeur. Pour ce dernier, utilisez une petite batterie de moto c’est largement suffisant pour une journée ou plus.
Une batterie doit avoir la puissance nécessaire pour vous permettre de tourner une journée entière. Ma première batterie de 60 A rendait l’âme vers midi en cas d’utilisation intensive (dérive contrôlée sur les bordures avec un 30 lbs). Pour celui qui ne s’en sert que pour se rendre sur un point où il va se fixer pour pêcher au vif par ex, il est inutile d’investir dans du plus gros, de même une batterie automobile normale est suffisante. La batterie à décharge lente n’est utile qu’en cas de sollicitation très régulière du moteur.
Pour ceux qui comme moi utilisent beaucoup leur moteur, il vous faudra investir dans une 110 ampères minimum pour un moteur de 55 lbs. Plus votre batterie est puissante, plus elle tiendra le choc. Par contre des batteries de camion ne sont pas indiquées, elles se déchargent trop vite.
A titre personnel j’ai longtemps eu deux batteries 110 A. Une de 100 amp et qui a la particularité de posséder des doubles cosses (idéal pour brancher un accessoire) et une autre de 130 amp, très lourde mais qui m’inspire plus confiance que la première. Néanmoins je tiens la journée avec une seule, la seconde n’est embarquée que pour l’alimentation du sondeur ou en cas de dépannage de la première.
Il existe plusieurs technologies concernant les batteries, cette différence se fait principalement au niveau de l’électrolyte (eau + acide sulfurique), sans trop rentrer dans la technique on peut différencier les batteries à électrolyte liquide, à AGM ou à électrolyte gélifiée.
La première est la plus commune, les plaques de plomb baignent dans un bain liquide d’acide. Il faut quelquefois remettre de l’eau distillée par les bouchons de remplissage. Ce sont les plus communes et les moins chères. Elles conviennent bien mais l’acide à tendance à suinter quand ça tangue (tarif moyen pour 100 A, 150 euros)
La batterie à AGM (Absorbant Glass Mat): Elle contient une électrolyte mais celle ci est contenue dans des buvards spéciaux en fibre. Les plaques sont comprimées contre ces buvards. Résultat, gain de place car compression et résistance accrue pour la même raison. La taille est aussi plus réduite pour la même puissance, la batterie étant quasi étanche il n’y a pas ou peu de dégagement de gaz.
Attention il faut éviter de les charger avec le chargeur de batterie de votre véhicule. Je reviendrai plus loin sur les chargeurs électroniques. Cette batterie est plus destinée au démarrage.
La batterie à électrolyte gélifiée: Elle a tous les avantages, se charge plus, se décharge plus que les deux précédentes, ne coule pas même en cas d’accident si elles sont fendues. La technologie est quasiment la même qu’une batterie à liquide sauf que son électrolyte est gélifiée. Elle est généralement étanche et il n’y a pas besoin de remettre de l’eau distillée ou du gel (tarif moyen pour une 100 A, 300 euros).
Une autre différence se fait dans la technologie des plaques. Des plaques fines favorisent la puissance instantanée mais qui décroit vite, ce sont les batteries de nos voitures qui servent au démarrage. Les nôtres, destinées à la pêche doivent avoir ou des plaques de 5mm d’épaisseur qui allient une certaine puissance disponible de suite et une réserve de stockage.
Il reste aussi à citer la matière qui compose les électrodes. Le plomb est le plus commun mais il existe le plomb calcium puis le cadmium nickel qui équipe les équipements les plus pointus.
En règle générale, plus de surface en contact avec l’électrolyte donnera plus d’intensité (plaques fines), plus de volume d’électrode donnera plus de stockage d’énergie. Ainsi il y a des batteries à plaques ajourées, tubulaires à picots, tubulaires fines…..etc.
Le compromis idéal a été découvert avec les batteries à plaques tubulaires qui offrent une surface importante et un volume d’électrode plus que correct. Les tubes sont soit montés façon brosse à cheveux ou alors sont enroulés sur eux mêmes en queue de cochon. Cette disposition permet un gain de puissance qu’aucune batterie normale ne peut atteindre. Généralement elles comportent une électrolyte gélifiée et servent vraiment au nautisme. On peut les retourner sans danger et elles ont une capacité de stockage et une puissance très importante, leur coût est lui aussi très important. A réserver aux voiliers de compétition. Ce type de batterie peut atteindre les 400 euros mais elle est deux fois plus petite et bien moins lourde qu’une commune.
La grande innovation de ces dernières années vient des batteries lithium, encore très onéreuse elles ne sont réservées qu’au pêcheur passionné qui effectue de nombreuses sorties. Ces batteries ont une capacité impressionnante et tiennent plusieurs sorties sans besoin d’ être rechargées, leur faible poids est aussi un gros avantage lorsqu’il faut les déplacer pour les charger.
Pour simplifier pour nous pauvres pêcheurs, restons sur deux types de batteries: Les batteries de démarrage et les batteries à décharge lente, ce sont ces dernières qui devront nous équiper. Il n’y a pas vraiment de règle pour l’ampérage par rapport à votre moteur. Une petite barque équipée d’un 30 lbs sur la Saône et qui remonte le courant aura besoin d’autant de puissance qu’un bass boat équipé d’un 55 lbs qui ne s’en sert que pour corriger la dérive.
Selon un professionnel qui m’a conseillé pour cet article, il ne faudrait pas descendre sous 80 A et il n’est pas utile de dépasser les 120 A, quel que soit son moteur. Ce sont les conditions de pêche qui commandent.
Le compromis idéal pour nous est une batterie de 100 A qui allierait la résistance de la batterie de servitude (la capacité de tenir sans trop se décharger) et celle de la batterie de traction (très puissante), qui pourrait se décharger à 80 % sans encombre et qui posséderait un nombre de cycle charge/décharge important.
Ces batteries existent, vous les trouvez dans tous les magasins de nautisme et de pêche. Certes elles coûtent cher (150 euros en moyenne jusqu’à 200 euros pour des batteries normales de qualité) mais elles ne vous lâcheront pas au bout d’un an. Tout dépend de votre utilisation comme je l’ai dit plus haut. Inutile d’acheter une batterie spécifique pour pêcher sur un plan d’eau de 5 ha, une vieille batterie de voiture suffira.
Pour votre batterie je vous conseille d’aller l’acheter en boutique spécialisée. Ils ont un bon roulement et sauront bien mieux vous conseiller qu’un spécialiste de la pêche au poisson nageur qui vous vendra une batterie qu’il a en stock depuis deux ans sans jamais l’avoir rechargée.
La charge de vos batteries:
Toute batterie normale ne supporte pas une trop forte décharge, surtout pour les batteries de démarrage. Si la batterie se décharge de plus de 50 %, l’électrolyte va se stratifier et la batterie aura une capacité et une durée de vie réduite. La stratification est un processus qui fait qu’une électrolyte donne une charge de plus de 100 % en bas de la batterie alors qu’en haut elle n’est chargée qu’ 50%. Pour vous donner une idée, chargez votre batterie à bloc et mesurez sa tension avec un voltmètre. Si vous êtes à 12,9V votre batterie est à 100 %, à 12,15V vous n’êtes plus qu’a 50% et à 11,4V Vous êtes à 0%, la batterie est morte. Essayez de ne jamais aller en dessous de 12,15V
Reste la question du chargeur. Pour la même somme qu’un chargeur à transfo de qualité investissez dans un chargeur électronique. Celui ci est parfait pour nos batteries, plus besoin d’ouvrir les capuchons, l’électrolyte ne bout jamais. Ils ne tiennent pas de place dans votre garage et peuvent même rester à demeure sur la batterie, ils permettent son hivernage dans des conditions idéales.
Minn Kota en fait ainsi que le leader mondial C. Tek. Pour 75 euros environ (C Tek Multi XS 3600) vous pourrez charger vos batterie jusqu’à 120 A. Je ne connais rien à leur système ni pourquoi ils chargent mieux mais mon C. Tek m’a sauvé une batterie que je pensai foutue. Au bout de deux jours et demi de charge, la led est devenue verte, signe que la batterie avait retrouvé sa charge normale, depuis ma batterie se porte comme un charme et se recharge en quelques heures. Ces chargeurs vous désulfatent les batteries, ils permettent même une charge complète par temps très froid.
Les plus avancés des modèles de chargeurs électroniques vont vous déstratifier l’électrolyte. Vous aurez une batterie neuve à chaque sortie et chargée à 100 %. Dès que cela se saura tous vos amis vous apporteront la leur pour une cure de jouvence. Le coût de ce type d’appareil est encore élevé, comptez 150 euros en moyenne.
Conclusion: Avant d’investir dans un moteur puissant de 55lbs pour pêcher sur un étang, regardez le prix du reste de l’équipement que vous devrez acquérir. Pour les autres vous n’aurez pas le choix, c’est en moyenne 220 euros qu’il vous faudra débourser ( +chargeur). C’est cher surtout pour un accu qui n’a que 1500 cycles (théoriques) de chargement prévus mais dites vous bien que si vous allez 3 fois à la pêche par semaine durant 52 semaines, vous pourrez pêcher plus de 5 ans avec votre batterie. Néanmoins la théorie s’ efface devant la pratique et pour le pêcheur régulier une batterie , même de qualité, ne dure 3 ou 4 ans maximum.
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