Culture Pêche: Norman Rockwell

Les œuvres du peintre Américain Norman Rockwell (1894-1978) ont ceci de remarquables qu’elles sont accessibles à tous, quel que soit le point de vue culturel du spectateur. Elles savent mystérieusement nous toucher ; elles nous parlent de manière universelle.

Illustrateur « pompier » pour les uns, peintre idéaliste du rêve Américain pour les autres, je pense qu’il a plus simplement essayé de traduire les aspirations de son époque, de manière simple mais pas simpliste, et qu’il y est arrivé au-delà de toute espérance. Rockwell, c’est la vie de tous les jours de la Middle class américaine du début du XXème siècle saisie dans ses moments d’intimité. Rien de spectaculaire, juste des images qui, au fil du temps, sont devenues des icônes grâce à l’humanité dont elles sont pétries.

Il n’est donc pas surprenant que Rockwell ait traité du sujet de la pêche dans quelques-unes de ses compositions, et c’est bien normal au pays de la pêche !

    Une des plus connue est celle de ces deux garçons à la Tom Sawyer qui entrainent avec eux un fils de famille équipé d’un lancer dernier cri pour une partie de pêche dont ils reviennent  victorieux, à l’exception bien sûr du second. Il y a toujours un fond de morale amusée chez Rockwell, façon boy-scout.

   On peut bien sûr trouver tout cela un peu ringard au premier abord- il ne faut pas oublier que la plupart de ces œuvres ont servi à illustrer les couvertures ou les calendriers du magazine Saturday evening post-  mais il y a toujours dans ses tableaux, quand on les examine de plus près, un amour du détail et une richesse des textures ainsi qu’une ironie subtile, parfois caricaturale, d’une fraîcheur revigorante.

On notera l’utilisation du blanc -couleur difficile en peinture- que l’artiste manie à la perfection. Il n’y a d’ailleurs pas un tableau de Rockwell où le blanc ne joue pas un rôle majeur, c’est un peu la signature du Maître. Les poissons sont superbement rendus, bien que je ne sache pas de quelle espèce il s’agit. Le matos du jeune blanc-bec est déjà étonnamment moderne pour les années 30 où est sensée se passer l’action, et on mesure bien en germe toute l’avance technologique de l’Oncle Sam !

Rockwell a également peint de savoureuses tranches de vie sur l’école, le sport, la politique, et, vers la fin de sa vie, s’est fait un ardent défenseur de la mixité sociale et de la tolérance.  Le fait que notre grand Schmoll national lui ait consacré une chanson veut tout dire…

A admirer sans modération !

Jean-Paul Charles

 

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