Ballade franco-suisse…EpisodeII

L’ouverture du carnassier en Saône et Loire marque pour moi le retour à la Seille, rivière qui coule à moins d’1km de la maison. Depuis plusieurs années, je n’ai pas dérogé à une règle : l’ouverture c’est sur la Seille. Pourtant, cette année, j’ai un doute. Que faire? Les eaux de la rivière ont gonflé le 5 mai et je sais qu’il faudra plus d’une semaine pour que les choses redeviennent normales, encore faut-il qu’il n’y ait pas de nouvelles pluies. Ensuite, l’ami Patrice me sollicite pour faire l’ouverture au Grand Large avec la Team Esoxiste.

Mais ce 8 mai j’ai découvert le Léman et entre faire l’ouverture sur une Seille teintée avec du courant ou me rendre au Grand Large avec une foule de barques, j’ai vite tranché : ce sera le Léman. D’ailleurs je ne pourrai pas y retourner avant l’été alors autant en profiter.

Cette fois-ci je suis accompagné de Jean Louis (un des gars du blog Team Barésia) qui est aussi un collègue de travail.
Au départ de la maison à 5h30, un brin de nostalgie me rappelle mes ouvertures précédentes. Mais pas le temps de tergiverser, il faut que je sois à 6h à l’entrée d’autoroute de Baupont pour récupérer Jean Louis. Les 2 heures de route sont une formalité. Arrivés sur place, il n’y a qu’une seule remorque à la mise à l’eau de Chens. Il est vrai que les infos sur le lac ne sont pas très bonnes. La pêche est dure, du moins, les poissons ne se laissent pas prendre. Des habitués se sont cassés les dents la veille et l’avant-veille.

Côté météo, le vent moyen est annoncé à 6-8 km/h avec des rafales à 15km/h entre 13 et 14h; une couverture nuageuse et des températures plutôt fraîches…

Nous nous dirigeons immédiatement sur le haut fond ou j’ai pris mon brochet le 8 mai (cf Episode I ). A notre surprise, il n’y a personne… ce n’est pas de bonne augure. Nous ratissons le poste de long en large mais en vain. Des pêcheurs arriveront en cours de la matinée et Jean Louis reconnaîtra un habitué Laurent Checko ainsi que les frères Lazarotto sur leur beau bass boat accroplast. On croisera aussi une équipe de pêcheurs d’Ambérieu (01), bateau dans lequel je retrouverai mon ancien coéquipier de pêche au coup lorsque je pratiquais la compétition: l’amis Jojo. Même sur cette mer intérieure, le monde est petit! Comme nous, ils ne sortiront aucun poisson sur ce secteur.

Vers 13h, les rafales de vent arrivent, on se fait ballotter. On décide de se rapprocher du bord. En observant à l’écho, j’observe des poissons dans 8 m d’eau. On est sur un secteur que je découvre. On lance en bordure. Avec ma casting, j’appuye mes lancers vers la berge avec un divinator coloris 18. Sur une remontée, je sens une bonne tape mais le ferrage se fait dans le vide. Le leurre est marqué de coups de dents vers la queue. C’est la touche qui vous remotive quand vous n’y croyez plus! Dérivant d’une vingtaine de mètres, nouvelle touche mais sans succès. Les minutes s’écoulent et les vagues nous brassent de plus en plus. On s’arrête dans une petite zone calme pour la pause casse-croûte avec un petit Mercurey 1er cru. On n’a pas d’aussi belles maisons que les suisses mais on a du bon vin!

Avec le vent, la pêche est difficile, alors on remonte du côté de Chens pour trouver des secteurs plus calmes. On ne fera rien non plus en bordure, là où on avait pris des petits brochets 3 jours auparavant. Ca devient dur, les heures passent et le moral retombe. Rien, toujours rien…

On trouve enfin une baie vraiment abritée. L’eau est comme de l’huile sur une largeur de 30 à 50m. Il est 16h28, Jean Louis en profite pour une envie pressante dans cette eau calme ou le bateau ne tangue pas! Et c’est à ce moment que sur un lancer en bordure, je ressens une tape violente à la descente dans moins de 3m d’eau. Un ferrage appuyé avec ma Tourler et le combat commence. J’ai du mal à juger de la taille du poisson. Il se défend bien. Après quelques minutes, il apparaît en surface.

Plus que des photos, voici la petite vidéo de la capture et de la remise à l’eau de ce poisson. Désolé pour la qualité, le traitement sur You tube l’a modifiée.

On se rend compte que ce poisson a déjà dû être piqué avec une marque visible vers la gueule.

Et oui c’est le Léman avec des beaux poissons certes mais il faut être patient, il faut y croire et lancer  inlassablement. Il est évident qu’un jour mon déplacement se soldera par un échec, un bon capot retentissant qui vous sape le moral comme sur tout parcours de pêche.

La partie de pêche continue et l’on remonte tranquillement en faisant les bordures du côté de Chens. Je sentirai une nouvelle lourdeur mais le ferrage se fera dans le vide.

Il est 18h15 environ, alors que l’on est à moins de 500m de la mise à l’eau, on s’interroge avec Jean Louis: que fait-on? On continue la bordure jusqu’à la mise à l’eau, on rentre ou retour sur le haut fond! Je vérifie l’essence du moteur, il y a de quoi faire un aller retour sur le haut fond. Je laisse à Jean Louis le soin de décider. Il n’hésite pas, “c’est direction le haut fond”. Le Martin pêcheur s’envole et l’on file vers ce secteur.

20 min après nous somme sur place et la pêche recommence. Je monte un Real Eel en 20cm coloris olive pearl que j’anime comme au manié.

Après plusieurs lancers, il est 19h08 quand je prends une grosse claque. Ma canne Dragon Bait esojerk plie sous les rushs d’un poisson très combatif. Après quelques minutes celui-ci se laisse voir dans l’eau transparente du Léman et il finit par rejoindre l’épuisette.

On prend le temps de le mesurer et j’améliore mon record précédent datant du 8 mai : 104cm. Je suis content.

 

Espérant une nouvelle monter de brochets, on insiste encore, et alors que je suis au téléphone, je prends une grosse châtaigne alors que je dandine mon leurre à la verticale. Malheureusement, je ne peux assurer le ferrage et le poisson ne se pique pas. Dommage j’aurai pu faire un triplé… Au final, 6 touches pour moi avec 2 poissons pris et  une touche pour Jean Louis.

Lors de ces 2 sorties la force aura été avec moi, j’espère qu’elle me suivra dans l’épisode III mais je ne sais  quand celui-ci aura lieu.

De retour à la mise à l’eau, nous remontons le bateau lorsqu’arrivent Vincent et Arnaud de la GS fishing team. Le matin à Vouglans, ils viennent d’arriver pour passer la nuit au bord du lac. Ils pêcheront plusieurs jours, et comme pour nous, la pêche aura été difficile. Mais ce sont des habitués du Léman et des pêcheurs chevronnés. Ils s’en sortiront avec de belles poutres aux mensurations qui me font rêver.

http://bass-fishing.over-blog.com/

NB: Attention à la réglementation sur le Léman. C’est un lac frontalier et malgré des accords entre les 2 pays les lois ne sont pas les mêmes sur le lac. Ainsi, le no-kill n’est pas considéré comme en France. En Suisse vous commettez une infraction si vous remettez un poisson à l’eau. Alors faites très attention. Pour plus de précisions, jetez un oeil sur cet article du blog de Sylvain Legendre:

http://www.eu.purefishing.com/blogs/fr/sylvain-legendre/

Pêchement vôtre,

Olivier

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