1max2peche, le magazine pêche 100 % gratuit du web.

Si vous êtes un accroc du web en plus d’en être un de la pêche, vous n’avez pas manqué de constater  qu’un nouveau mag numérique avait vu le jour dernièrement : 1max2pêche.

En plus du site qui existe déjà depuis plus d’un an, ce mag sorti pour 2014 est un magazine gratuit que l’on peut feuilleter en ligne. J’ai l’honneur d’y collaborer un peu  en compagnie de pas mal d’autres auteurs. C’est un magazine généraliste qui traite autant de la carpe que du brochet, monté à l’identique d’une édition papier, vous ne serez pas dépaysé à sa lecture.

Là où il est novateur c’est qu’il a lancé une appli gratuite sur smartphone et tablette, actuellement très peu de mags sauf des grosses pointures comme l’Express ou consorts mais aucun magazine de pêche gratuit.

Pour les aficionados du portable, de la tablette, vous pourrez télécharger cette appli sur votre boutique et ainsi profiter des deux numéros d’1max2pêche sortis ces derniers mois.

J’ai essayé il y a quelques jours et ça ne prends qu’une minute.

Geoffray Juillard qui gère 1max2pêche a bien voulu répondre à ces quelques questions sur son projet et la presse pêche en général.

Sylvain : Bonjour Geoffray, nous ne nous sommes jamais vu en « vrai » mais lorsque tu m’a demandé si je serais partant pour écrire dans 1max2peche, j’ai dis banco, pourquoi ne pas essayer d’écrire sur un support innovant. Comment t’es venu cette idée ?

Geoffrey Juillard : Lorsque je travaillais pour le papier, les annonceurs parlaient souvent du fait qu’internet c’était l’avenir mais qu’il n’y avait rien de vraiment professionnel pour être assez rassurant et y laisser quelques euros. Quand j’ai senti le vent tourner dans la maison d’édition pour laquelle je travaillais, j’ai monté ce nouveau support qu’est le site 1max2peche.com pour voir ce que cela pouvait donner. C’était aussi l’occasion de diffuser les infos que je recevais régulièrement, mais cette fois-ci en quasi temps réel alors que je mettais parfois plusieurs mois pour le papier ! Lorsque j’ai voulu vendre du support publicitaire sur le site, j’ai vite vu que les annonceurs avaient changé de discours. J’ai donc mis 6 mois à chercher une solution et la meilleure permettant de rémunérer une équipe d’auteurs est de passer sur ce support de transition qu’est le magazine numérique. Le format ne déstabilise ni les lecteurs, ni les annonceurs.

S :Quel est ton parcours professionnel, je sais que tu as été le rédac chef de Passion Carnassier, dont le dernier numéro après ton départ n’avait été qu’une pâle copie d’un précédent, relire mon article : Passion carnassier, vous prendrez bien du réchauffé ?

GJ : Je n’ai malheureusement plus le droit de m’exprimer publiquement sur le sujet. Je dirais juste que la maison d’édition pratique ainsi depuis longtemps avec Carpe Passion, le magazine 100% nouveau contenu, et les « Dossiers Carpe Passion » qui sont 100% en repasse. Au final, je n’ai reçu que 5 lecteurs mécontents qui se sont exprimés sur plusieurs années de pratique. Du coup ce n’est pas une pratique que j’approuve personnellement, mais elle ne semble pas déranger le lecteur plus que cela.

 

S :Tu as été aussi rédac chef d’autres magazines, lesquels ?

GJ : L’histoire a commencé avec Carpe Passion il y a 7 ans maintenant. J’avais (déjà) un site web et j’ai été contacté par la maison d’édition pour 1 numéro. Il a bien marché, j’ai donc été reconduit d’un numéro sur l’autre jusqu’au numéro 40 ! Entre temps, j’avais très envie de sortir un magazine généraliste et il manquait un magazine carnassier chez l’éditeur. Je l’ai proposé à plusieurs personnes, et un soir, en rentrant d’un entrainement de basket, j’ai eu le déclic : je me suis dit qu’il fallait que je m’y colle! Les chiffres ont été très bons assez rapidement, le généraliste a été lancé et la maison d’édition m’a proposé un magazine sur la pêche en mer, histoire de boucler la boucle. J’ai recruté une équipe de pigistes et cela a été une nouvelle aventure dans un monde que je ne connaissais pratiquement pas ! Sacré expérience, et au final j’ai eu sous ma direction près de 50 auteurs pour faire 70 magazines ! Sur ces 50 auteurs, cela s’est merveilleusement bien passé avec 48 d’entre eux, j’ai eu des soucis avec 2 personnes. A chaque fois sur des malentendus, c’est dommage car foncièrement ce sont des bonnes personnes et je pense en faire partie également. Mais quand on n’est pas sur la même longueur d’onde, tôt ou tard ça fini par une incompréhension et une fin de collaboration, dommage pour le lecteur car les articles étaient loin d’être les plus mauvais.

S : Nous savons tous deux que la presse halieutique papier n’est plus aussi florissante qu’il y a quelques années et que les ventes se sont effondrées, quelle est ton analyse sur ce sujet ?

GJ : La presse papier a connu des années très difficiles avec l’arrêt de grands groupes et pas mal de magazines halieutiques sont passés à la trappe. Pendant 3-4 ans, les magazines ont perdu pratiquement 10% de lecteurs chaque année. Aujourd’hui, un magazine spécialisé ne fait pas plus de 7000 ventes sur 2 voir 3 mois en kiosque et 3000 pour les moins performants, l’équivalent de 2-3 jours de forte affluence sur un site internet ! Aujourd’hui, il n’y a aucun magazine qui peut vivre sans publicité, ce sont les grands groupes qui tiennent la presse à bout de bras. Il suffit qu’ils ferment le robinet des pubs d’un quart de tour et à mon avis il ne reste plus personne en dehors des 2 mastodontes que sont La Pêche et les Poissons et le Pêcheur de France, qui souffriraient énormément eux aussi d’une telle baisse. Les lecteurs ne sont plus qu’un argument commercial pour vendre du support publicitaire et il suffit d’aller voir les offres d’abonnement pour s’en rendre compte : quand on met en vente 30 numéros et que l’on offre en plus du matériel pour moins de 80€, ce n’est pas pour gagner de l’argent, mais seulement pour gonfler les chiffres. Du coup moi j’ai décidé de pousser le concept jusqu’au bout en proposant un magazine gratuit pour le lecteur.

 

S :Vois tu l’avenir avec des mags numériques ou encore un autre support plus innovant ?

GJ : Je travaille dans le domaine de l’informatique, j’ai donc la chance d’avoir une très bonne veille informationnelle à ce niveau. A l’heure actuelle, l’avenir c’est le web, je dirais que les applications au format magazine ne sont qu’une étape de transition. C’est un lien entre le monde papier et le monde des sites web, et il va perdurer encore de nombreuses années car changer de mœurs n’est pas chose facile. La preuve en est avec le papier : quelques irréductibles ne sont pas encore prêts à le lâcher, mais lorsque la génération Y aura vieillie un peu, leurs réflexes se tourneront naturellement vers le numérique qui permet d’avoir du contenu interactif et multimédia supplémentaire. Toujours est-il qu’avec l’augmentation de la taille et de la qualité des écrans, la qualité de lecture est vraiment similaire. J’ai essayé l’application sur un iPad, je n’aime pas beaucoup les produits Apple, mais je dois bien avouer que le résultat est bluffant!

S : Avec la multiplication des sites en tous genres dont je suis le parfait exemple, ne penses tu pas qu’il y a trop de choix pour le pêcheur et qu’en plus comme c’est gratuit, il n’y attache encore moins d’importance ?

GJ : Le web doit être gratuit, et il faut une offre diversifiée. Le seul soucis avec le web, c’est que beaucoup de gens peuvent se lancer de manière quasi solitaire alors que sur le papier il faut une vraie équipe et une vraie structure. Du coup, il y a un peu trop de supports, peu s’imposent et le lectorat se dilue un peu. Heureusement Google est là pour faire le tri et les meilleurs arrivent sur les premières pages de recherche. C’est dommage car je peux garantir qu’avec les personnes qui ont de bons sites internet, si tous unissaient leurs efforts dans un projet commun, il pourrait y avoir un produit de qualité impressionnante ! Imaginez un Culture-Fish et un Peche-TV pour la partie vidéo, une maquette sur la base de Fishme avec des articles provenant de l’esoxiste, 24leurres, peche-feeder, etc… et bien ça ferait très mal ! Malheureusement personne n’a encore su fédérer toutes ces personnes qui bossent dans leur coin, d’arrache-pied, et triment pour finalement quelques euros à la fin du mois, quand ce n’est pas du travail à perte. A titre d’exemple, sur le site 1max2peche.com, je dois passer 20 heures par semaine et cela me coûte 80€ par mois… pour le moment cela m’en rapporte 90€ ! Je travaille donc 80 heures dans le mois pour gagner 10€. Mais ce n’est pas mon objectif, donc je ne m’en soucie pas, mais c’est tout de même beaucoup d’énergie et c’est la même pour de nombreux sites ! On a en commun ce grain de folie et la passion de la pêche qui nous anime, enfin j’espère !

 

S : L’internet c’est extra mais si comme chez moi on a un débit de minitel, ça ne va pas faciliter la lecture de cet appli, la vitesse à laquelle la vie évolue ne se heurte t’elle pas aux carences de la distribution d’internet dans notre pays ?

GJ : L’avantage de l’application, c’est qu’une fois téléchargée, tu peux relire ton magazine même sans connexion internet ! Du coup pas de soucis, et c’est un gros plus par rapport aux sites internet purs et durs. J’ai mené plusieurs études avant de me lancer : 28% des ménages sont équipés d’une tablette, avec une croissance de 107% annuelle. Même chose au niveau des smartphones et des couvertures réseau, Internet et 4G, donc je ne me fais absolument aucun souci sur le plan technologique !

S : Et les annonceurs, car il en faut pour que ce projet tienne, ont ils compris l’évolution sociétale de l’info gratuite  sur internet ? Quels sont tes chiffres de fréquentation sans langue de bois, bien sûr ?

GJ : Les annonceurs cherchent de la visibilité, pas foncièrement à faire changer les choses mais je tiens tout de même à saluer la confiance qu’ils mettent dans ce projet qui sort un peu des habitudes. Je pense qu’ils sont bien évidement conscients que l’avenir est sur internet, sous quelque forme que ce soit : catalogues, vidéos, publicités : tout se passera sur internet dans quelques années car en plus d’être rapide, c’est plus simple ! Concernant les statistiques, aujourd’hui nous avons 40000 visites par mois. C’est un bon chiffre par rapport à ceux que je pouvais avoir dans la presse papier, mais ce n’est pas encore ce que j’espère. Mais c’est une histoire de temps, car Google est là pour faire le job, et avec seulement 15 mois d’existence le référencement n’est pas encore à son niveau maximum. Il faut compter 2 ans pour avoir une vision claire, j’espère donc bien atteindre mes objectifs d’ici là, même si je ne me focalise pas vraiment là-dessus.

S : Et les confrères de la presse papier, ils en pensent quoi ?

GJ : Je me sais bien surveillé, mais je fais ma vie sans me soucier du reste comme je le faisais déjà ces dernières années. Ce qui me fait marrer c’est qu’aujourd’hui nous sommes les 3ème à proposer un magazine halieutique en application (Après Cot&Peche et La Pêche et les poissons) et que nous sommes les 1er à le faire de manière gratuite, en ayant un prestataire de meilleure qualité que la Pêche et les Poissons par exemple! Imaginez-vous, une bande de 20 mecs passionnés qui arrivent à mener à bien ce projet, c’est quand même dingue ! Là où j’ai pris conscience de ce que nous étions en train de faire, c’est en discutant avec un confrère lors du salon de Clermont. Aujourd’hui, comme je trace la voix du gratuit, ceux qui voudront suivre devront certainement l’être… mais quand on vend du papier, difficile de donner de contenu gratuit sur une application gratuite sans se tirer une balle dans le pied du papier. Du coup, je ne sais pas s’ils vont vraiment emboiter le pas, peut-être qu’ils sont simplement en train de nous regarder en se disant qu’on a eu une bonne idée sans pouvoir rien faire… ou qu’ils prient pour que tout cela s’arrête l’an prochain pour nous ! Peu importe ce que réserve l’avenir, j’ai eu cette idée et il fallait que je la mène jusqu’à son terme sinon je l’aurais regretté toute ma vie ! Peut-être que cela fera bouger la presse halieutique, peut-être pas, peut être que nous ne serons pas là pour en parler l’an prochain, ou au contraire peut être que nous aurons plusieurs magazines gratuits à proposer dans les prochains mois. Personne ne sait de quoi est fait l’avenir, mais ce que je sais, c’est que nous, on aura été les premiers à le faire, les premiers à mettre un coup de pied dans la fourmilière et c’est une fierté que je partage avec l’ensemble des auteurs. D’ailleurs beaucoup de personnes, dont des grands noms, rejoignent l’équipe et cet état d’esprit de partage de nos connaissances, de manière gratuite.

 

S : Aujourd’hui tu en es où dans ton projet ?

GJ : La première étape a été de trouver une vingtaine d’auteurs, dont tu fais partie, assez fous et assez passionnés pour avoir envie de partager leur passion tout en se disant qu’ils feraient peut être parti d’une aventure qui fera bouger la presse halieutique. C’est chose faite ! Ensuite il a fallu assurer l’aspect financier, et j’ai eu la bonne surprise de voir que là aussi le projet a tenu la route pour 2014 ! Technologiquement, nous avons une application au top qui est la même que des grands magazines comme Marie-Claire, il ne reste donc plus qu’à boucler le défi des lecteurs pour 2014 ! C’est pour cela que j’invite tous les lecteurs à venir découvrir le magazine, mais surtout à en parler sur les forums, les réseaux sociaux, chez leur détaillant, AAPPMA, etc… sans lecteurs, l’aventure s’arrêtera en fin d’année , c’est évident! Alors prenez 5 minutes de votre temps pour nous aider dans ce dernier objectif, et là je peux vous assurer que vous n’allez pas être au bout de vos surprises !

S : Le numéro 3 d’ 1max2peche est prévu pour sortir à quelle date ?

GJ : Si tout va bien, nous allons le sortir début mai. Nous allons faire quelques petits changements, j’espère que nous ne perdrons pas trop de temps et que nous pourrons donner de la lecture juste avant l’ouverture du carnassier ! C’est en tous cas le défi que nous nous sommes lancés, et on compte bien y arriver !

 

Merci Geoffrey pour toutes ces infos, rendez vous sur 1max2peche.com et téléchargez la première appli magazine de pêche 100 % gratuite à consulter sans modération.

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Gardez la pêche.

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