Les AAPPMA, pas des clubs de sport ??

Il est navrant de constater comment sont considérées les AAPPMA par nos élus et nos concitoyens sauf si ces derniers sont pêcheurs, et encore.

Pour un Maire d’une ville moyenne, une AAPPMA ce sont des papys qui vont à la pêche. Ils ne demandent jamais rien et c’est tant mieux car on n’a rien à leur donner.

 

Une ville nécessite sa vitrine sportive, son encadrement des jeunes par le sport, et là les géants que sont le foot, le rugby, le basket…ne laissent plus que des miettes à l’AAPPMA. « Et puis, les pêcheurs, on leur laisse le droit de pêche sur les baux municipaux et ils se permettent de déposer plainte pour pollution lorsque la station d’épuration déborde, aucune reconnaissance ceux là »..

C’est en quelque sorte la réflexion habituelle des édiles, ils veulent bien donner le droit de pêche mais ensuite plus le droit de moufter !  Un élu local sait qu’il dispose d’une somme déterminée d’ argent pour ses subventions aux clubs de sport alors l’AAPPMA locale vient souvent en dernier.

Pourtant une AAPPMA c’est une association agrée par le ministère de l’environnement, c’est un club qui fédère plus souvent bien plus de monde que les clubs de sport. Si l’on comparait le nombre de licences de foot local au nombre de cartes de pêche de l’AAPPMA on risquerait d’être surpris.

 

Alors pourquoi ne sont elles jamais écoutées ? Parce que leurs dirigeants sont souvent âgés et qu’ils ne souhaitent pas s’investir dans des manifestations qui porteraient les couleurs de leur ville. Pour eux l’idéal sportif n’est pas celui du pêcheur. Ils se sentent les protecteurs du milieu aquatique car on leur a rabâché ça durant des années jusqu’à leur bourrer le crane alors que la pêche c’est fondamentalement et avant tout un sport de combat entre un homme et un poisson.

Tant que la notion sportive n’aura pas été intégrée par les pêcheurs et les politiques locaux nous n’auront toujours que des miettes…Et si certains s’en contentent, je ne suis pas de ceux là et je sens que la nouvelle génération ne l’est pas non plus.

Voyons  ce que je connais: AUTUN, une fois de plus. Certains locaux pourront croire que je ne fais que critiquer ma ville mais cette critique se veut constructive de ma part.

image: uniongauleautunoise.fr

 

Autun, un plan d’eau de 32 hectares dont les trois quarts des bordures  sont interdites à la pêche. Interdiction de marcher dans l’eau, de pêcher en barque, en float, usage maximal de deux cannes……

Par contre ce même plan d’eau organise chaque année un gros triathlon qui draine une forte fréquentation de sportifs. Ceux ci nagent et courent dans le plan d’eau, crachent et pissent, remuent les vases. Une horde de bateaux motorisés assure la sécurité et s’en donne à cœur joie en faisant des tours à pleine vitesse.

Toute l’année, le club voile s’entraine et toute l’année les moniteurs  s’amusent avec la barque de sécurité et son 10 CV thermique. Lors de la sécheresse de 2003, me semble t’il de mémoire, un type était même  payé pour faire des tours au thermique le soir pour éviter l’eutrophisation.

Et donc pour eux tous, pas de réserve, pas d’interdiction, pas de justification de pollution. Quelles excuses peut on trouver de la part de la mairie ou de la communauté de commune pour justifier les interdictions faites aux pêcheurs, aucunes qui ne tiennent la route, sauf une volonté complice de certains membres du bureau de  l’ AAPPMA…

Pourtant depuis trois ans, lors de la fête de la pêche, une autorisation exceptionnelle est donnée à l’AAPPMA pour une démonstration de techniques de pêche sur la partie mise en réserve. Ainsi on peut mettre à l’eau son bateau et pêcher ou faire faire quelques tours au public, c’est ce que j’ai fait dimanche après midi et je ne pense pas que le lac s’en porte plus mal. C’est même mon bass boat qui a promené du public enchanté.

 

Mais la pêche pour une mairie, c’est marginal, sauf si vous organisez une compétition.

Si le Maire est invité à remettre une coupe et si cette compétition se déroule dans un cadre qui déborde un peu du canton ou de l’arrondissement   vous obtiendrez plus de l’édile,  qui en profitera  quand même pour vous glisser son petit chantage habituel sur les pollutions qui sont en voie d’être éradiquées donc qu’il faut arrêter les plaintes….

Il y a une autre solution, devenir telle que la loi nous y oblige et telle que notre morale et notre éthique de pêcheur nous y invite : Déposer plainte à chaque fois, ne jamais  faire aucune compromission avec les élus. En outre, faire du lobbying actif auprès de ces derniers sans oublier l’opposition municipale, organiser une école de pêche, plusieurs manifestations annuelles, en gros faire comme tous les autres clubs de sport. Et pour cela il est impératif que les présidents et leurs équipes de bénévoles  soient réellement motivés.

Ce que je dis est facile et les bonnes volontés ne se trouvent pas à chaque coins de ruisseaux  mais faisons en sorte de pousser à la porte les garants de l’immobilisme et recrutons chez les moins âgés et les jeunes  en leur donnant la possibilité de s’exprimer à travers la pêche.

Pour cela autorisons la pêche en wadding, en barque, en float tube partout, je dis bien partout. Ouvrons de nouvelles zones de pêche et aménageons les existantes.  La pêche doit changer et la majeure partie de ses dirigeants l’ont compris. A l’image de quelques AAPPMA du département de Saône et Loire, ouvrons-nous aux autres et n’hésitons pas à communiquer (même s’ils se vexent) lorsque les maires ne jouent pas le jeu. On n’obtient que des miettes par la flagornerie alors qu’on obtient toujours son dût en montrant sa détermination à aller au bout.

 

Mais même dans son propre camp ce n’est quelquefois pas facile. A titre d’exemple alors que le président autunois et une partie de son équipe étaient content de voir des embarcations sur le lac, j’ai entendu deux vieux cons membres du bureau me critiquer, critiquer mon bateau, critiquer qu’il allait trop vite, que ce n’était pas de la pêche. Ils en avaient aussi contre les float tubes….Comment voulez vous avancer avec de tels boulets. Mais j’ai bon espoir, car 80 % du bureau m’a remercié pour cette démonstration, c’est déjà beaucoup.

La même liberté pour tous, si propulsion thermique il y a pour les skieurs nautiques, propulsion thermique il doit y avoir pour les pêcheurs. Si la baignade est autorisée, la pêche en wading et en float doit l’être aussi…Assez de ségrégation envers les pêcheurs qui sont bien plus sportifs qu’on ne voudrait nous le faire croire. Les pêcheurs ne tapent jamais du poing sur la table, c’est un tort à mon sens. Il faut savoir montrer sa force pour ne pas avoir à l’utiliser dit ce vieil adage plein de sagesse.

Je n’appelle pas à la révolte, mais simplement à mettre en œuvre les moyens de se faire entendre. Et ils sont nombreux maintenant, presse écrite régionale, presse spécialisée, sites internet et blogs, Face book…..Mais n’oubliez pas de vous  engager vous au sein de votre  AAPPMA.

Gardez la pêche.

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