Les GGDLP: Carnassiers, pour ou contre une pêche ouverte toute l’année ?

Second Opus de cette série, un article multi auteurs donnant la parole à ceux qui se sentent concernés par le sujet. Je rappelle que si vous le désirez vous pouvez donner votre avis à deux conditions : Que votre analyse du sujet soit pertinente, en gros que vous apportiez des arguments, et que votre message soit signé de votre nom et pas d’un pseudo.

Carnassiers, pour ou contre une pêche ouverte toute l’année ? Voici l’avis de 7 pêcheurs:

Pour à 100 % et je m’en explique. Pourquoi faire une fermeture totale des carnassiers puisqu’on n’a plus le droit au leurre ou au vif pour une seule espèce ?

En effet seul le brochet et dans une moindre mesure le sandre sont pris en compte. On ne protège pas la fraye du silure, du bass, de la perche, de l’ aspe qui sont pourtant des carnassiers eux aussi. On nous explique que le brochet est inscrit sur la liste rouge des espèces en voie de disparition, soit ! Ne fermons alors que le brochet car le sandre selon ces mêmes spécialistes n’est pas en danger.

La fermeture jusqu’au 30 avril ou au 9 mai comme dans mon département protège elle efficacement le sandre, espèce de valeur piscicole et surtout halieutique ? Non car selon les années la fraye sera terminée ou pas encore commencée.Cette fermeture est donc un pis aller, un canard boiteux qui n’a qu’un mérite c’est de voir les pêcheurs déserter les lacs et rivières pour les salons des détaillants.

J’en reviens une nouvelle fois à une gestion dont nous devrions nous inspirer : La Chasse. Le lièvre n’a pas la même période de reproduction que le chevreuil et d’autres gibiers. On ferme donc le lièvre dès que la femelle est gestante et aucun chasseur n’y trouve à redire. Évidemment pour faire un parallèle rapide avec la pêche le braco ne se souciera pas des dates de fermeture  mais  à notre époque le braconnage halieutique comme cynégétique est marginal dans sa globalité.

Pourquoi ne pas remettre tout à plat et décréter des périodes de protections spécifiques, certes un remaniement de la loi pêche serait nécessaire afin de donner un pouvoir plus étendu aux préfectures mais alors ? Fermeture du brochet durant sa reproduction, puis du sandre, puis du bass, du silure voir de la perche mais possibilité de pêcher les autres poissons à toutes les techniques. Et si des poissons sont blessés par un engamage profond, on coupe le bas de ligne et on prie que le poisson s’en remette.

Bien sur ça compliquerait un peu la pêche car il serait nécessaire d’adapter ces dates en fonction de la géographie mais il serait alors possible de traquer le carnassier 365 jours par an. C’est le cas dans des pays étrangers et leur population piscicole ne s’en trouve pas plus affectée que la notre. On pêche le sandre sur les nids en nokill en Hollande et alors, y’a t’il moins de sandres ?

Ce qui me dérange actuellement c’est qu’on protège deux espèces, certes les plus représentatives, mais qu’on méprise les autres (sauf dans le 71 et quelques autres départements où le bass a une période de reproduction). Pourquoi ce traitement. J’ai ma petite idée quand même et elle n’est pas reluisante, c’est la gamelle ! On aime manger le sandre pas le silure donc on protège son cheptel pour s’assurer des lendemains de filets à l’échalote. Perso j’adore le sandre à l’échalotte mais si on me disait fermeture du sandre du 1er avril au 31 mai je respecterai cela tant que je pourrais pêcher le brochet ou les autres carnassiers.

Certains rêvent d’un repos biologique en seconde catégorie comme avant, soit une fermeture générale de la pêche au 31 janvier et ouverture au 15 juin. Je pense que si ça revenait le nombre de pêcheurs déjà en chute libre ne ferait que s’écrouler. Et sans pêcheurs, plus d’argent aux AAPPMA, plus de gestion halieutique, le retour de la nature qui satisfera 3 % de pêcheurs. Soyons cohérents dans notre passion commune, ok on protège durant la fraye mais on ne se met pas un carcan inutile qui n’est là que pour se donner bonne conscience.

Sylvain RUSSO

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Ouverture de la pêche des carnassiers toute l’année avec périodes de fermetures spécifiques où plutôt « No Kill » à chaque espèce. Brochets, sandres, black-bass et pourquoi pas perches ? Vaste sujet qui engendrera bien des commentaires, maintenant que le débat est lancé et que quoiqu’il arrive, une décision sera prise en juin prochain à l’AG de la FNPF à Paris. Lors du sondage réalisé fin d’année dernière, par la FNPF, j’ai voté pour l’instauration de cette mesure. J’ai, en effet, et en ce qui me concerne, donné un très léger avantage aux arguments du changement de législation contre ceux du maintien, disons de l’ordre de 51 contre 49, donc d’extrême justesse.

Voici succinctement résumé, les réflexions qui m’ont déterminé dans cette prise de position.

Sachant toutefois que mon approbation est liée à une mesure que je souhaiterai voir mise en application conjointement avec ce changement de règlementation, dont je vous parlerai ultérieurement, et surtout en m’appuyant sur l’exemple de départements pratiquant de longue date, cette réglementation, comme le Puy de Dôme et le Cantal, que je connais fort bien, pour y avoir pêché durant plusieurs années, et encore à l’heure actuelle, sans que ceux-ci ne pâtissent plus qu’ailleurs d’un appauvrissement de leurs ressources , du moins je n’en ai pas fait la constatation, et je n’ai jamais entendu les pêcheurs locaux se plaindre de ces mesures.

Quel est le but recherché à travers ces mesures ?

Permettre aux pêcheurs d’assouvir leur passion toute l’année, en donnant un espace temps supplémentaire consacré à la pêche plus important, nous ne pouvons qu’êtres d’accord. Nous avons comme bon nombre de concitoyens, l’idée que plus nous interdisons, plus nous nous autocensurons, plus nous entrons dans le schéma type de la société actuelle, où l’interdiction est érigée en symbole d’avancée sociétale, qui se révèlent êtres en fin de compte, profitables qu’à un petit quelques uns au détriment du plus grand nombre d’entre nous. Je crois pour ma part, qu’il n’est pas contradictoire  d’ouvrir des espaces supplémentaires, encadrés bien sûr, baisser le prix des cartes de pêche( autre sujet très intéressant), attirer de nouveaux pêcheurs et conserver malgré tout, voir amplifier la ressource, c’est à dire le poisson, en appliquant quelques règles simples et de bon sens.

Pourquoi ne pas faire confiance dans l’apprentissage d’une nouvelle éthique, pour ces nombreux jeunes qui rejoignent et redynamisent les rangs de pêcheurs de carnassiers depuis quelques années ?  Pourquoi ne pas les responsabilisés dans leur façon de pêcher par le biais d’une communication sans cesse renouvelée à travers de nombreux médias ? ce qui nous retient c’est peut-être la peur de l’abus de quelques uns, qui de toutes façons et quelles que soient les règles, nous ne pourrons empêcher…

Prenons plutôt exemple sur les carpistes, qui ont su dans leur démarche de modernisation de la pêche de la carpe, attirer et convaincre de nombreux jeunes de la nécessité de relâcher leurs prises et de faire évoluer la législation en instaurant les secteurs de nuit sur de nombreux lacs ou rivières.  Si comme je le souhaite, nous sommes plus nombreux chaque année à adhérer à la pêche des carnassiers , nous serons également plus fort à faire entendre notre voix auprès des autorités compétentes, ainsi que pour convaincre les récalcitrants de bien fait de l’auto discipline concernant la pêche des carnassiers durant leur fraie. Nous pourrions imposer également des tournées de garderies plus fréquentes. Dans ce cas de figure, nous pourrions influencer les décisions de restructuration des zones de reproduction souvent mal menées, et là je pense surtout aux brochets, cause de leur raréfaction devenue chronique sur certaines rivières.

Venons-en à la partie qui me ferait voter contre ce projet :

Je dois bien avouer que ce que je vous ai dit auparavant, relève un peu de l’utopie, du rêve plus que de la réalité. Il est de plus en plus compliqué de faire adhérer des individus à une cause commune, pour le bien collectif. Je sens bien que bon nombre de pêcheurs ne sont pas prêts à appliquer les règles d’une bonne conduite concernant la pêche des carnassiers durant leur période de fraie ! je ne suis pas convaincu non plus que cette nouvelle législation engendrerai une hausse du nombre des pêcheurs dans le domaine associatif, et cela me gêne énormément. La garderie telle que nous la connaissons actuellement, qui a déjà du mal à assurer ses missions, rencontrerai un surcroît de difficultés, ce dont elle se passerai sans doute bien volontiers.

Et enfin, autre point négatif, le fait est que, si nous ne procédons plus à la fermeture annuelle, qui représente malgré tout un pic d’activité qui clôt symboliquement l’année écoulée, on supprime du même coup l’ouverture, qui incontestablement est le moment attendu après 3 mois d’abstinence totale pour nombre d’entre nous, par des milliers de pêcheurs de carnassiers sur l’ensemble du territoire. Ce moment de retrouvailles avec la rivière ou le lac, mais également ce moment de convivialité avec les potes de pêche la veille du grand jour, et plus simplement, ce jour qui marque le début d’une année qu’on espère riche en émotions, tout cela disparaitrai avec l’absence de fermeture.

Par contre je ne suis pas sûr du tout que le fait de perturber les poissons durant les périodes du frai, soient synonymes d’une baisse de la ressource, mais je me sens démuni d’explications d’un côté comme de l’autre, sans pouvoir véritablement donner une opinion tranchée ? J’ai l’habitude de dire en blaguant que les poissons ne sont pas des « 1er prix de littérature », mais de là à apporter des arguments soutenant ces dires , j’en suis bien incapable. Je n’ai pas non plus, la preuve de l’inverse. Et bien malgré tous ces inconvénients, et une fois tout pesé, je maintien ma position initiale de l’ouverture des carnassiers avec périodes de « No Kill » sur certaines espèces durant leur période de reproduction, avec toutefois comme je l’expliquais au début, le maintien de réserves temporaires d’interdiction totale de pêche, placées sur des endroits propices à la fraie des carnassiers, brochets black-bass et sandres, à déterminer en fonction des espèces les plus emblématiques de chaque lieu de pêche.

En ce qui me concerne, cette règle nouvelle d’ouverture toute l’année est indissociablement liée à la mise en place de ces réserves. En exemple pour les lacs du Morvan, ces réserves judicieusement installées, couvriraient la période de début février à fin mai. Quelques nids de sandres, dont la capacité de reproduction est d’environ 200 000 milles oeufs au kg, suffiraient aisément dans ce cas à préserver le cheptel en quantité.

J’espère ne pas avoir été trop long dans mes explications, qui ne sont pas vérité absolue et qui peuvent êtres amendées ou vues avec un éclairage différent, mais je pense que des décisions comme celles-ci ne peuvent pas êtres prises à la légère et méritent donc qu’on s’y attarde un peu.

A bientôt.

Jean Bernard DIOUX, président de l’AAPPMA “la truite morvandelle”

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Voici peut être LE (nouveau) débat qui a animé la grande majorité des discussions autour des bassins de démonstration lors des différents salons et portes ouvertes cet hiver. Cela m’a permis de changer du traditionnel “Les silures, faut tout y crever”  (oui oui, je suis bien de Bourgogne, mais on les aime nos “y” :-)) ou encore “la pêche au vif, c’est que bon pour les vieux et remplir les congélos”.

Revenons donc à la question du jour, “Carnassiers, pour ou contre une pêche ouverte toute l’année”. Je vais essayer de faire concis, et j’espère du fait ne pas emprunter de raccourcis trop caricaturaux.

Réformer ces lois de fermeture/ouverture de la pêche du carnassier en 2ème catégorie est pour moi une nécessité.
En effet, en l’état actuel, elles sont calquées sur le seul cycle de reproduction du Brochet. Sandres, Black Bass (pour les plus vulnérables) mais également Perches et Silures n’étant pas pris en considération, ils se retrouvent donc sans vergogne traqués, capturés, parfois décimés pendant leur période de reproduction sur leurs sites de nidification, par des pêcheurs amateurs.

En plus de cela, les textes actuels favorisent les inégalités entre les pêcheurs en fonction de leurs prédilections. Si un esoxistophile se voit l’opportunité de traquer son poisson favori aux leurres ou appâts naturels pendant toute la période d’ouverture actuelle, le Siluriste quant à lui, voit la fraie de son partenaire de jeu débuter quelques semaines seulement après cette date fatidique, lui imposant (normalement) donc une pause, bien méritée par les poissons. En revanche, sa pratique de la pêche du silure toutes techniques lui est interdite de février à mai alors qu’il s’agit là d’une période propice et d’impact minime sur les populations de silures.

Prêchant il est vrai ici un peu trop pour ma paroisse, je signal qu’il en est de même pour les bassistes. 🙂  Je ne m’étendrais pas non plus sur les variations des dates réelles de frais d’une région à l’autre, d’un écosystème à l’autre voir même, d’une année sur l’autre, rendant à mon sens très difficile, une homogénéisation totale des dates de fermeture/ouverture sur notre hexagone couplée à un sens biologique minimal.

Toujours donc avec l’optique de la dualité (i) protection de nos poissons ET (ii) promotion de l’activité pêche de loisir, je ne vois finalement que deux solutions raisonnables. (i) Soit l’on ferme la pêche de tous les carnassiers du début potentiel de la fraie du premier des carnassiers à se reproduire, et ce jusqu’à la fin de la fraie du plus tardif des carnassiers à se reproduire, c’est à dire de fin janvier pour le Brochet, à fin juin pour le Black Bass grosso modo…. (ii) Soit l’on mise sur l’éducation des pêcheurs et leur sens des responsabilités halieutiques en abrogeant purement et simplement la période de fermeture (tout en interdisant le prélèvement des espèces pendant leur période large de reproduction bien entendu!).

Pour ma part, et bien que cela me fasse peur étant donné le faible (l’absence de) pouvoir de contrôle/sanction, et le faible (l’absence de) sens moral de l’Homme, je suis néanmoins clairement favorable à la seconde solution. (Peut être suis je définitivement trop rêveur, idéaliste, ou “bisounours” c’est selon).

Que risque-t-on de différent comparé à aujourd’hui?
Les véritables braconniers officient déjà en toute impunité le long de nos rivières  (pour exemple récent, la présence sur la Saône de 11 camps sur moins de 3 kilomètres de berges, pêchant à 15 cannes de jours comme de nuit, à toutes techniques même aux cordeaux, au mois d’avril… agissements signalés mais non entendus).

Voir les frayères de sandre harcelées? il en est déjà le cas en tout impunité également, car permis par la loi actuelle. (Et si l’on réfléchissait à des mises en réserve? si les périodes temporelles de frais fluctuent énormément, la variabilité me semble moindre dès lors que l’on s’intéresse au site géographique de reproduction).

Seul les populations de brochet me semble potentiellement fragilisé par une telle mesure, et pour ce cas là, je reste persuadé que des mises en réserve intelligentes (et pourquoi pas périodiques) couplées à un réel pouvoir de contrôle et de garderie, le tout assaisonné d’une bonne dose de sensibilisation grand public, pourraient permettre de limiter le péril “pêcheur amateur” pour la population de nos brochets.

Je m’arrête là, ayant conscience de n’avoir atteint mon objectif de concision que de fort fort loin. 🙂  Je conclurais par un bien célèbre “J’y vais mais j’ai peur”, laissant pour cette fois, la neige (trop) molle de côté.

Lilian FAUTRELLE

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Il y a-t-il un intérêt de le fermer en période de frai sur le nombre de prise : à mon avis non, le brochet en période de frai ne s’alimente pas, vous pouvez lui passer tous les leurres, des vifs, des morts… ils ne les prendront pas, obnubilés qu’ils sont vers la reproduction. Maintenant je pense que la réglementation  actuelle était plus pour le protéger pendant le frai de prise faite avec des engins sur les zones de repro. Je me souviens de mon grand-père qui m’expliquait que dans ses pâtures inondées il les tirait au fusil de chasse dans 20 cm d’eau. Je pense que d’autres utilisaient des harpons ou des fourches…autre temps autres mœurs. Il faut faire évoluer les lois. Par contre cette pause est appréciable sur les poissons pris avant ou post frai. Toujours ça de moins de pris.

Avec un raisonnement ne pêchons pas pendant la reproduction, il convient de reporter l’ouverture à mi-juin (voir fin juin) pour protéger les sandres et les black bass qui protègent les nids qui ont pour le coup sont hyper vulnérables car protecteurs. Et le blanc alors ? La perche ?

Je dirai que si tous les pêcheurs jouent le jeu nous pourrions avoir une ouverture toute l’année à condition de :

–          Pratiquer le catch & release (le no kill c’est présomptueux) des espèces pendant le frai,

–          Donc limiter le nombre de canne et utiliser des montages permettant une relâche « facile » (je prends l’exemple de l’Irlande, 2 cannes sont autorisés dont une doit être tenu et la seconde à portée de main)

–          Identifier et protéger les zones de reproduction sandres et Black bass (peut-être il faut éviter de trop le signaler…ca peut attirer les bracos), interdit à la pêche pour ne pas déranger sur les frayères

–          Limiter les prises toute l’année

–          Donner les moyens à la garderie pour faire respecter les règles et informer les pêcheurs (la répression c’est utile mais l’explication est aussi importante)

–          Revoir les mailles, et là je prêche pour les mailles inversés pour toutes les espèces : c’est-à-dire protection des meilleurs reproducteurs. Si je prends par exemple le Bar, il est à son meilleur ratio entre 45 et 60 cm, en dessous il ne s’est pas reproduit au-dessus il devient moins productif ; Un bar de 80 cm produit moins qu’un de 60 cm. Un peu comme en Irlande (je sais j’aime bien) ou il est interdit de garder un brochet de plus de 45 cm mais les poissons trophées peuvent être gardés.

Mais philosophiquement je suis attaché à cette pause qui me permet d’aller pêcher la truite, de pêcher un peu le blanc…connaitre la fièvre de l’ouverture c’est quelque chose quand même. Alors si il faut passer à une ouverture tardive pour protéger les sandres et black bass, bah je m’y ferais.

Sylvain DELZENNE

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Puisque personne ne me demande mon avis je vais le donner : je m’en tamponne le coquillard avec un tibia de langouste. Perso, je pêche en mer, où c’est ouvert toute l’année. Et gratuit, pas de permis pour pêcher en mer, enfin pas encore.
Ceci dit, nous avons une morte saison sur la Côte d’Azur : l’été ! Nous sommes envahis de touristes qui squattent notre belle Méditerranée et nous empêchent de lancer nos leurres. J’ai lancé une croisade afin de les décourager, dans ce brillant article.
Voilà, j’espère ne pas avoir fait avancer le débat.

Sa Sainteté Dugomo

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Même si je suis convaincu que certains plans d’eau, sans déversements réguliers, ne vaudraient pas grand-chose, je ne peux être que contre l’ouverture toute l’année pour les carnassiers.

Il faut laisser quand même un peu de répit à nos compagnons de jeu….

De plus les traquer toute la saison modifierais je pense vraiment leurs habitudes alimentaires et au bout de quelque temps, ils seraient vraiment difficiles à leurrer….(déjà que?!?)

Un problème que je relève tout de même (et on le voit bien en fin de saison)….pas de pêche…pas de pêcheur…et les cormorans sont peinards et ça, ce n’est pas vraiment cool!!!!

Et puis, plus légèrement, sans fermeture, pas d’ouverture tant attendue, pas autant d’intérêt dans les salons de début d’année et pas le repos mérité (physique ou intellectuel) du pêcheur addict….

Seb Jis Mouches

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Pour ou contre, un avis bien tranché: impossible pour moi…

Ma première réaction: la peur des abus et du non respect de la fraie principalement  ( comme sont victimes actuellement  les sandres et black-bass ) .

Ensuite, j’ai repensé à la fermeture actuelle et son but, pour beaucoup de départements de fin janvier à début mai, le principal concerné donc est le brochet. C’est là que je trouve la chose assez ironique, pour des espèces comme le sandre ou le black-bass (protégeant leur nids et donc extrêmement agressifs à cette période), la période de fermeture ne les concerne pas. Leur pêche est souvent interdite,  mais la pêche au leurres et vif est ouverte depuis longtemps sans que personne n’en soit choqué…

Ceux-ci fraient au début des beaux jours, la période ou les berges connaissent les plus grands taux de fréquentation, alors forcément le plaisir des pêcheurs passe avant leur sauvegarde  ou celle de leur descendance…(question d’économie et de culture à mon avis ).  La fermeture n’a alors plus aucun sens et certains y voient même une excuses « c’est ouvert alors je peux ».

Quand on parle d’ouverture toute l’année, en réalité le changement concerne principalement sieur esox-lucius , hors celui-ci n’a pas d’attitude de protection envers son nid et n’en devient pas plus agressif pour autant ( à mon avis c’est même le contraire ) .  La suppression de  la  fermeture augmente néanmoins les risques de mort de poissons prêt à frayer,  je  reconnais ce point et le déplore.

Pour citer un exemple qui va dans le sens du changement, je prendrais les barrages de Grangent et Villerest situé dans la Loire en exemple. En effet, cette année la pêche a été ouverte jusqu’à la fin du mois de février sans problèmes. De plus,  à l’heure actuelle la fédération a déterminé des zones de réserves temporaires pour que les sandres mâles sur les nids ne soient pas dérangés.  Dans ce même département cette année, certaines eaux closes ont été ouvertes aux leurres toutes l’année (elles l’étaient déjà avant mais seulement pour la pêche au vif) .  Les choses ont alors bougé et pas mal de changements ont eu lieu (empoissonnement en Black bass mais leur pêche réservée au no-Kill seulement par exemple) .

Je pense que ce changement peut avoir du bon dans le sens de faire bouger les choses, mais peut aussi très vite dégénérer et donner quartier libre à n’importe quoi si les personnes qui s’occupent des eaux ne sont pas impliquées ou en sous-effectif .

Les personnes concernées dans mon département sont très capables et je pense qu’il peut ressortir du bon de ce changement de législation s’il a lieu. Pour vous rassurer  (ou pas) le braconnage a toujours existé et existera toujours. Une question se pose:  les gardes avec le peu de pouvoir qu’ils ont réellement pourront-ils contenir de nouvelles pratiques abusives…?

Je pense que ce changement pourra être très bénéfique par endroit avec le changement des mentalités et la place à de nouvelles initiatives, comme il pourra être dévastateur à d’autres avec de grands abus. Le cas par cas en fonction des fédérations (qui connaissent leurs eaux et rivières)  aurait un bénéfice indéniable sur la sauvegardes des espèces .

Donc pour finir je dirais oui, stop à cette fermeture hypocrite et inappropriée, avec tout de même la condition que des zones de réserves temporaires puissent être mises en œuvre par des acteurs du monde halieutique local (qui pourraient alors protéger l’ensemble de nos carnassiers au fil des saisons par le biais de leurs connaissances du terrain).

Il y a beaucoup d’arguments antagonistes mais toujours pas de « bonne » ou « mauvaise » réponse sur la question à mes yeux. Je me demande simplement comment la gestion pourrait être pire qu’actuellement.

A travers une dizaine de pays visités, les eaux les plus pauvres que j’ai pu rencontrer sont sans conteste les nôtres… Alors on continue, ou on essaies autre chose ?  Peut importe qu’il soit restrictifs ou laisse plus de liberté, mais pour le bien de nos populations piscicole un changement s’impose !  (Pas seulement autour de la pêche d’ailleurs:  la qualité des eaux, et les barrages sont tout aussi responsables, et on ne peut pas affubler seulement les pêcheurs du manque de poissons…) ”

Oups, j’ai encore fait un roman !

Charles POCHON

 

 

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