La pêche du silure à vue en Seille, une pêche pas lourde asiatique

Une pêche qui s’apparente à la chasse tellement la traque est intense, cette pêche à vue ne peut se pratiquer qu’exceptionnellement lors d’une période particulière où le Corbicule, petit coquillage  qui lorsqu’il meurt, flotte à la surface et devient la friandise des silures.

Découvrons cette pêche exceptionnelle en émotion après le reportage d’Olivier.

Samedi matin 5 juillet, je m’escrime depuis 5h00 du matin à transférer le site internet sur un nouveau serveur lorsque en fin de matinée je reçois un coup de fil d’Olivier Bernolin, le dynamique président de l’ AAPPMA le Goujon Cuiserotain. Sylvain, me dit il, ça t’intéresserait une pêche du silure à vue ?  Oh oui ais-je répondu !!!!!

Et hop direction le dimanche matin de très bonne heure pour une partie de pêche à Cuisery sur la Seille où nous retrouvons Olivier qui a déjà ouvert le compteur avec un moustachu de pris.

 

Il m’explique rapidement ce qui se passe, à priori lorsque les corbicules se reproduisent ou autre chose de non déterminé, un grand nombre d’entre eux meurent, les bivalves s’ouvrent et le corps du coquillage se met à remonter et flotter en surface où il est cueilli délicatement par les silures en maraudes qui patrouillent en surface.

 

Le montage est super simple : un triple n ° 2 où on plante 4 ou 5 corbicules et qu’on lance délicatement devant le nez du silure en maraude.

 

Quelquefois le silure s’éloigne, quelquefois refuse après avoir testé de ses moustaches et quelquefois mord franchement…. C’est donc parti avec la mise à l’eau de la troize.

 

Seul soucis, nos cannes les plus puissantes sont des cannes casting destinées à la pêche en traction, donc lancer un montage de 3g s’avère presque mission impossible à plus de 5m. Seul Patoche est équipé d’une spinning puissante mais pas très longue.

Nous attaquons après qu’olivier avec son épuisette ait pêché des dizaines de ces cadavres de coquillages qui flottent ça et là.

 

On ne fait pas 50m après la mise à l’eau que je distingue un silure d’environ 1m se balader en surface à dix m du bateau mais pas moyen de placer nos appâts dans sa ligne de gobage et si on s’approche trop il s’enfuit au fond.

Nous partons au moteur thermique, doucement, descendant la seille et scrutant la surface de l’eau où  on voit quelquefois les gueules des silures ou leurs moustaches percer la surface de l’eau.

 

Nous avons aussi la chance de tomber sur un silure jaune d’environ 1,2/1,3m mais celui ci plonge avant que j’ai pu mettre en route l’appareil photo.

 

Olivier nous fait une démonstration en capturant plusieurs silures, il a l’œil et connaît sa rivière comme sa poche. Le gobage repéré, il fonce à l’électrique pour se placer face à lui et attendre qu’il soi à portée. Ceux pris dégueulent une quantité impressionnante de corbicules lors du combat.

 

Nous voyons pas mal de moustachus, seuls, par groupe de deux ou trois, patrouiller et gober tels des farios sur des mouches de mai mortes, un gobage discret qu’on ne repère de loin que par un vague sillage.

Nous essayons quand même au leurre, sait on jamais car Olivier a cassé hier au Buster Jerk sur deux silures mais seules Cathy aura une grosse tape à la lame.

 

 

Un silure monte gober un corbicule à 2m du bateau, nous voit et plonge rapidement en battant de la queue sur la surface de l’eau comme un furieux, spectacle rare et fabuleux qui nous laisse sur le cul !

 

Plus loin, j’en vois un joli de plus du mètre, je jette mon Buster sur lui et là aussi il plonge en explosant la surface !

 

Sur le retour, après une belle averse orageuse, je vois Olivier se mettre soudain à l’arrêt tel un épagneul sur un faisan, il saisit son appareil photo mais le range aussitôt pour sa canne et dépose ses corbicules délicatement au ras d’une vorgine (branches baignantes), ferrage d’homme et combat qui dura au moins 15 minutes.

 

Le silure est plutôt joli, mesuré à la va vite sans le monter au bateau, on dépasse les 1m70 et tenir ce bestiau à bout de bras vous rappelle que c’est plus lourd qu’un bec de 80….

 

Celui là à l’œil gauche opaque, il tournait autour de l’arbre à la recherche de nourriture . Il met un moment à reprendre ses esprits et lorsqu’il repart il tente de me mordre le gant…Salopard va ! Je te réoxygène et tu veux me mordre !!

 

Résultat : 4 silures pour Olivier, 0 pour nous mais voir ces moustachus aussi près du bateau, gober comme des truites est un spectacle qui valait largement un réveil à 4h30 du matin. Si un jour ça vous arrive  de voir ces corbicules morts flotter en surface, pensez donc aux silures à vue. Munissez vous d’une canne assez longue et spinning de façon à déposer très discrètement l’appât, l’idéal est de mettre une rondelle de liège pour le faire flotter.

 

Ps, l’eau était à 23,5 ° mais elle était plus chaude la veille. Plus près de chez moi, il existe cette même activité des silures sur le barrage de la Sorme (71) où des pêcheurs baroudeurs les prennent à la mouche flottante avec justement des streamers blancs flottants. Voici une vidéo qui décape sur cette pêche.

 

Gardez la pêche.

 

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