La chronique de Ridique le pêcheur de mars 2016

chronique-ridique-300Vous devez vous attendre, chers 4,2 lecteurs réguliers de mes fabuleuses chroniques, à ce que celle ci  porte à droite ou à gauche ou d’entrée mais peu importe porte sur  l’ouverture de la truite.

Une porte et une ouverture ça fait généralement bon ménage tout comme Maria de propreté 2000 à Vierzon.

Eh ben nan ! Je ne causerai pas de truite, nananananère (c’est dur à écrire parce que y’a plein de na). Je causerai donc de l’ouverture de la cuite en mars.

Pour le pêcheur sérieux, le 12 mars prochain ce sera le jour de la timbale, la dégorgeante, la bleue, la murge, en un mot comme en cent des pieds : La cuite.

russes bourrésDans ma belle région centrale de la France profonde d’au moins un mètre on ne va pas à la pêche le jour de l’ouverture pour prendre des poissons mais pour prendre une murge, et au moins une belle car la murgette régulière des samedis soir ne saurait rivaliser face à cette saoulerie marsienne.

Ca commence dès l’aube, alors que la brume enveloppe la campagne endormie de son duvet soyeux de brouillard pollué que s’entend de ci de là le cri du bouchon qu’on extrait.  Voici d’ailleurs un extrait de ce cri, tendez l’oreille ou plutôt l’œil car c’est écrit : Plop .

La parisien pourrait croire que c’est le cri du bouchon toulousain qu’on extrait du gilet mais non c’est le chant du bouchon enfin libéré de sa gangue de verre, annonçant à tous qu’un breuvage divin va inonder les gosiers assoiffés des pêcheurs.

Il est bientôt 06h30 et la campagne se réveille en ce jour sacré d’ouverture des bouteilles et accessoirement de la truite. Le vin, un Menetou Salon voir un Chablis, va descendre le long du gosier pour inonder l’estomac, libérant ses arômes fleuris sur les papilles encore endormies  des pêcheurs.  L’alcool va alors se répandre dans le sang, réchauffant les cœurs, rendant les gars beaux, intelligents, spirituels et spiritueux.

russe bourré2Il est 7h00, la pêche est officiellement ouverte mais personne n’a encore quitté le cul du C15, la troisième bouteille est ouverte, une bonne année, qui ravit les hommes levés depuis peu et qui ravit aussi ceux encore dans leur lit, donc qui ravit au lit.

Puis, un plus décidé que les autres sort d’un ton passionné : Bon on va pêcher ? Mais aussitôt un autre sort de sa besace un petit gewurztraminer ramené par les cousin Hans, Hubert et Jesus, les fils de Hector Form, Jesus Hans Hubert Form et la bouteille est vite ouverte et dégustée.

Il est 7h30 et les truites s’impatientent, on décide d’aller pêcher mais en en buvant une dernière pour la route, un petit val de Loire bien gouleyant.

08h00, ça y est ça pêche, les cuillers partent dans les arbres, les teignes s’accrochent au fond et ces cochonneries de truites qui ne veulent pas mordre. Je retourne au C15 à 08h23 en moyenne, il y a déjà foule ! Seul le petit con de tout à l’heure n’est pas revenu, qu’il y reste à sa foutue pêche. De toute façon c’est pas des vraies truites, elles y connaissent que dalle sinon elle auraient mordu sur nos lignes.

08h30 c’est la première pause casse croûte. Y’en a toujours un qui ramène du jambon sec, et le jambon c’est salé !  Après un pipi de 5 minutes au moins on attaque la sixième, ça tombe bien on est quatre ! Ouh, il fait du bien par où qui passe c’lui là, c’est un aligoté, c’est sec !

russe bourré3

 

09h00, une voiture se gare sur notre parking, immatriculée pas d’chez nous ! Le gars en sort et nous dit bonjour. On répond pas, y’a pas d’rivière dans son pays ? Puis il prend un truc dans son coffre et vient nous causer, en fait c’est l’copain Philippe qu’a quitté le coin car il trouvé une place à la Poste, c’est un gars intelligent lui !  Et en plus il vient avec un Macon Village, voilà un gars bien.  Il a pris une truite, à la main, contre le bord, une belle truite arc en ciel de 33 cm lâchée la veille et qui était dans un presque coma, mais la tata Mireille n’y verra que du feu.

09h30 On retourne à la pêche, ça ne mord toujours pas, saloperie de rivière d’aappma de vingt diou n’nom de diou !!

chat bourré09h45, retour au C15, je ne suis pas le premier mais y’a plus rien à boire. Direction l’autre pont où on sait qu’il y a du ravitaillement.  C’est au moins à 2 km, faut faire gaffe aux gendarmes. 09H47, on est arrivé, zut on a oublié les cannes, tant pis de toute façon elles marchent pas !

Le vieux popol est là, et dans son coffre un carton de Chablis, 6 obus de 75 pour continuer le combat, ça tombe bien là on est 6.  On ouvre la première et popol nous raconte son ouverture, il a fait une belle truite de 33 cm pendant qu’il nous attendait. Il l’a prise à la Mepps, mais c’est samedi et la mepps c’est le dimanche. Popol nous mentirait il ?

Le garde passe, il s’appelle Alain Barrière, avant il était chanteur ma pauvre Cécile ! Je disions donc, le garde barrière passe alors que je suis en train d’ouvrir une bouteille.  N’écoutant que son courage, il ne contrôle même pas nos permis mais réclame un canon.  Il paraît qu’il s’en pris au dessus, pis là bas, même qu’un gars aurait vu un bébé phoque, si si !

Il est 11h00 et le carton de chablis est fini. Le ptit con qu’on avait laissé plus haut reviens de la pêche et nous engueule, comme quoi qu’on l’aurait abandonné. Il a même ramené nos cannes,  il aurait mieux fait d’ramener un litron.

Y’en a un d’nous qui prend son courage à deux mains et qui part au ravitaillement au Colruyt du coin, respect le gars.

C15_Dangel_Pisteur

 

Je me suis réveillé à 18h00, couché au cul du C15, mal à la tête, mais bon dieu qu’c’était une belle ouverture de la cuite !

Si vous avez cru ce que je viens de dire c’est qu’il faut changer vos pilules rapidement car votre médecin se fout vraiment de vous depuis le temps…

Ptet ben au mois prochain

 

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