Hommage à l’eau

torcy 030917 (4)C’est en regardant un simple caniveau depuis la fenêtre de mon bureau que je me suis surpris à admirer d’une façon toute simple l’eau qui courait.

Ca peut paraître puéril ou bébète pour un homme d’une cinquantaine d’ année de rester plus de cinq minutes à admirer de l’eau qui coule mais je n’y peux rien et cet épisode fut l’occasion de me plonger dans ma mémoire pour y découvrir que l’ élément liquide m’ a toujours attiré.

Déjà gamin comme tous les autres, j’aimais tremper mes chaussures dans les flaques d’eau, en gratter les contours pour les redessiner tels ceux des grands lacs ou des mers de mon imagination.

L’un des premiers livres que je lus lorsque mes copains lisaient des fantomettes fut Moby Dick, ce roman de Melville où à mon jeune âge je n’y ai vu qu’une chasse à la baleine géante. Plus tard, à la relecture j’ ai compris autre chose mais à 8/9 ans je n’ai découvert qu’une envie de pêcher des poissons.

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Dans ma prime jeunesse j’ accompagnais régulièrement mon grand-père à son jardin, situé à deux kilomètres de la maison et pendant qu’il binait, désherbait…Je passais mon temps, paraît-il, à jouer dans le bac servant de réserve d’ eau.

On y trouvait de magnifiques larves de moustiques et de temps en temps une notonecte ou un dytique égaré venu prendre des forces et tombant sur une réserve de nourriture.

Il va sans dire que ce bac d’ environ 1/2 m3 reçut en pension quelques vairons et gardons  dans les années qui suivirent ma découverte active de la pêche.

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Elle arriva sous la forme d’une sortie avec mon grand-père comme nombre d’entre nous et ce besoin d’être au niveau de l’ eau ne m’a plus jamais quitté. Cette attirance pour la contemplation de l’ élément liquide en mouvement est difficilement explicable, peut être ne faut-il que la prendre comme une sorte de fait inéluctable et ne pas tenter de l’ expliquer. Je suis fait pour vivre près de l’ eau, c’est tout simple.

Nombre de fois, hors pêche, j’ai eu à me poser et me dire, « arrête Sylvain, tu n’es plus un gosse ! » mais je continue toujours à jouer avec l’ eau. J’adore vider mon bac à vif et entendre le glougloutis lorsqu’il se vide. Que dire du nettoyage annuel de mon bac de récupération des eaux de toiture, c’est dégueulasse, les feuilles et mousses fermentées au fond rajoutent au côté sale mais je prends mon pied à voir l’ eau s’écouler dans le caniveau, s’ engouffrer dans le regard, s’échapper par le tuyau de 100 que j’ai enterré à la main pour passer sous mon chemin d’accès et finir en mini cascade dans une mare éphémère.

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J’ai aussi ce souvenir très fort d’une matinée de chasse au gros où il pleuvait comme rarement. J’ai passé  mon temps à creuser de petites rigoles au talon de ma botte juste pour voir l’eau quitter ces grosses flaques et emprunter ce cours telle une rivière de mes rêves pour partir jusqu’à la mer.

Ce genre d’épisode, il en existe une bonne centaine dans ma mémoire, peut être plus encore. Ces pêches d’ étangs dans la pêcherie au courant soutenu, mouillé et transi de froid mais heureux comme rarement, juste par le fait d’ être là tout simplement.

Et là, je regarde à nouveau ce simple caniveau qui récolte les eaux d’un tuyau de drainage. L’eau qui s’y écoule toute l’ année est belle, elle s’échappe d’un coteau pour être canalisée mais elle garde sa vivacité, sa sauvagerie et j’y vois d’ énormes poissons et des parties de pêche fabuleuses.

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Suis -je seul à voir ça, ça m’étonnerait !

Gardez la pêche

 

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